Un homme semble revivre la même journée en boucle chaque jour, laquelle se termine chaque soir par son assassinat par un inconnu...
Passionné de littérature de science-fiction et traducteur professionnel, Luigi Cozzi se lance au cinéma en bricolant "Le tunnel sous le monde", petit film de SF forgé à la passion, avec très peu de moyens et par des collaborateurs bénévoles. L'argument de départ rappelle évidemment "Un jour sans fin", voire "Edge of Tomorrow", mais "Le tunnel sous le monde" s'en écarte en fait vite.
Cette démarche de cinéma guérilla est étonnante dans un cinéma de genre italien éminemment commercial et quadrillé par des producteurs visant la rentabilité à tout prix.
Mais Cozzi correspond à une sorte de seconde génération du Bis italien, un contestataire qui en 1968 revendique l'influence de Godard, et d'écrivains de SF rebelles comme Ballard et Vonnegut. A rapprocher d'Argento le cinéphile qui placera Antonioni comme influence déterminante du Giallo 70s, cassant ainsi les codes et les frontières "Art savant"/"Art populaire" dès "L'oiseau au plumage de cristal"...
Mais malgré ses bonnes intentions, "Le tunnel sous le monde" sent fort le bricolage, évoque un espèce d'"Alphaville" vraiment très fauché et surtout très décousu, partant dans tous les sens. Cozzi cherche à faire une compilation de la SF qui le passionne, mais passe alors du coq à l'âne, expérimentant à tout va... et larguant fort vite le spectateur le plus bienveillant, hélas.
Vu sur le dvd bonus du "Contamination", copie 1.33 4/3 à l'évidence ici d'une source vidéo abîmée. Avec une excellente présentation du métrage par Cozzi lui-même. Le film dure 56 minutes au lieu des 70 annoncées sur imdb. Qui a raison ? qui a tord ?