L'héritage - 1975 - Mauro Bolognini

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Manolito
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L'héritage - 1975 - Mauro Bolognini

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Titre italien : L'eredità Ferramonti

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En 1880, Gregorio Ferramonti, qui a fait fortune dans la farine et les boulangeries, vend ses établissements et chasse ses trois enfants avec quelques milliers chacun de lires pour qu'ils aillent faire leurs vies loin de lui... L'un d'eux, Pippo, achète une mercerie et se marie avec une jeune boutiquière. Celle-ci qui veut réconcilier les membres de cette familles désunie...

Cette production Titanus, sélectionnée à Cannes en son temps, brille déjà par sa distribution cosmopolite : Anthony Quinn est le patriarche haineux de la famille Ferramonti, Dominique Sanda sa belle-fille (elle gagne le prix d'interprétation féminine à Cannes, le seul grand prix de sa carrière), Fabio Testi le fils débauché Mario... Sanda et Testi formait d'ailleurs déjà un couple romantique dans "Le jardin des Finzi Contini".

En terme de direction d'acteurs (impeccable !), de direction artistique (étonnante reconstitution de Rome au XIXème siècle, belle photographie cotonneuse), de cinéma tout simplement, "L'héritage" est inattaquable, c'est du bon cinéma romanesque, portrait d'une famille déchirée par la vénalité et le poison de l'argent, l'argent qui envenime les rapports entre ceux qui n'en ont pas et ceux qui en ont trop (et qui pourtant n'en ont jamais assez).

L'Italie s'unifie, le capitalisme naît, avec ses boursicotages, ses appels d'offre arrangés ; les nouvelles cartes de la politique seront celles d'un nouveau visage de la corruption. Corruption des institutions, mais aussi des êtres et des coeurs...

Le tout est porté par une belle musique mélancolique de Morricone, l'élément le plus sentimental du film. Bon j'ai quand même un peu de mal avec une vision quand même très misogyne du personnage joué par Dominique Sanda... Mais un bon film, d'une intelligence inattaquable, vraiment dans la tradition d'un certain "grand cinéma italien" des années 60/70 qui nous manque tant aujourd'hui...

Vu sur OCS replay en hd...
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