Un squad de soldats américains, ayant participé à une action héroïque durant la guerre d'Irak, voyage au Texas pour participer aux animations d'un match de football. Billy Lynn, 19 ans, que tout le monde voit comme un héros militaire, envisage pourtant de quitter l'armée...
Après le succès surprise du conte/survival "l'Odyssée de Pi", Ang Lee fait son retour en s'attaquant à un autre genre : celui du film de guerre. C'était supposé être un retour en grande pompe, en particulier avec des caractéristiques techniques jamais vues en numérique (3D 4K (soit une résolution totale projetée de 8K) et 120 images par seconde contre 24 en film classique et 60 pour les précédentes expériences de ce style comme "Le Hobbit 1" !!!). Mais "Un jour dans la vie de Billy Lynn" a été un gros bide en salles...
Un peu comme "Mémoire de nos pères", il fonctionne par des allers-retours entre le temps de la paix (temporaire ici, les soldats vont repartir ensuite en Irak) et le temps de la guerre (les souvenirs de Billy Lynn).
L'unité de temps est plus compacte (l'action se déroule sur une nuit), et ce n'est pas le temps de paix qu'Ang Lee oppose au temps de la guerre, mais le temps des civils, de ceux qui sont à l'arrière. Ceux qui malgré toute leur bonne volonté, toute leur empathie, ont un regard déformé sur la guerre. La guerre pour les civils, doit être comme une histoire, un film, avec un début, un milieu, une fin, des héros, une morale... Alors que pour les soldats, elle n'est qu'une suite de jours les uns derrière les autres, aux perspectives incertaines. Ils vivent dans un autre monde...
Ang Lee porte un regard très humain, apaisé mais triste, sur son personnage ; la scène de guerre (car il n'y en a réellement qu'une seule) est traitée sèchement, de façon anti-spectaculaire, alors que tous les évènements dans le stade sont filmés de façon bien plus expressives.
Pourtant, malgré une belle mise en scène, de belles idées, un attachement sincère à son jeune "héros", ne convainc pas totalement. On a des acteurs inégaux, des contre-emplois moyennement convaincants (Vin Diesel en officier "Karma Love", Steve Martin en milliardaire texan radin et réac...), le film semble avoir du mal à démarrer. Sa "grande scène" centrale avec (et sans) les Destiny's Child ne marche pas totalement.
Donc, un film intéressant, beau... mais inabouti, qui ne parvient pas à l'impact émotionnel recherché, sans doute.
Vu sur OCS replay...