Au XVIIème siècle, une expédition anglaise débarque en Amérique du Nord à la recherche de mines d'or. Ils arrivent sur le territoire d'une tribu indigène dont le chef a pour fille Pocahontas, jeune fille libre et indépendante.
Conçu en même temps que "Le roi lion", dans la foulée de la renaissance commerciale du studio Disney d'alors, "Pocahontas" était une réponse aux reproches faits à Disney d'être un studio conservateur et "non inclusif", comme on dirait aujourd'hui. "Le roi lion" était tourné vers l'Afrique, "Pocahontas" vers les amérindiens.
Le personnage de "Pocahontas" étant un personnage réel, Disney opte pour un ton plus réaliste : il n'y a pas d'animaux qui parlent par exemple (mais, il y a un arbre doublé par Linda Hunt qui incarne un esprit de la nature ).
En terme artistique, le studio Disney s'est réellement donné du mal, avec des morceaux d'animation très ambitieux et impressionnants (en particulier le personnage de Pocahontas) et un travail de stylisation très élaboré sur les décors, s'inscrivant dans la tradition du dessinateur Eyvind Earle (qui a travaillé notamment sur "La belle au bois dormant" et "Peter Pan"). Ce qui donne un côté à la fois rétro et expérimental à "Pocahontas".
Mais là où Disney se rétame, c'est dans sa difficulté à trouver le bon ton entre son cinéma d'alors, hyper familial et enfantin, et un récit se voulant plus réaliste et adulte. L'histoire de Pocahontas n'a plus rien à voir avec la réalité de ce qu'elle a été, c'est juste un nom de personnage et une image d'Epinal qui sont brassés dans un récit totalement linéaire et prévisible. Les touches d'humour infantile sont irritantes (les animaux), et ne collent pas avec le sujet ou certains moments violents. Il en sort un prêchi-prêcha maladroit, ponctué de nombreuses chansons cuculs et lassantes. Bref, un échec flagrant.
John Smith, le prince charmant de cette histoire d'amour (interraciale) est doublée par Mel Gibson alors au sommet de sa popularité ! Vertiges d'une carrière...
Vu sur ciné+ replay dans la version "special edition" de 2005 qui inclut une chanson de plus.