Où sont passés les films étrangers ???
Modérateurs : Karen, savoy1, DeVilDead Team
Où sont passés les films étrangers ???
En ces temps où l’on se plaint de la pauvreté générale des films qui sortent en salle, à quelques exceptions près bien sûr, je me pose une question: où est passé le cinéma étranger (hors US) ?
Si l’on excepte les quelques bêtes de festival type Cannes, que reste t’il ? Et le constat me semble être le même pour l’édition DVD/Blu-ray, l’essentiel des éditeurs cinéphiles se concentrant sur la sortie de vieux films (ce qui est une bonne chose aussi hein).
Ou est passé le cinéma asiatique ? Hormi une poignée de titres, quid du reste ? Idem pour le reste de l’Europe... et ailleurs ? A l’ère où le numérique rend la réalisation d’un film bien plus simple qu’auparavant, qu’a priori de nombreux pays commencent à produire pas mal de films chaque année (Thaïlande, Indonésie, Brésil...), pourquoi quasi rien n’arrive jusqu’à nous ?? J’ai l’impression qu’au delà d’une frilosité éditoriale, il n’y a tout simplement plus de « défricheurs » à la recherche de cinémas différents pour rapporter ces films dans l'hexagone. Type Jean Pierre Dionnet ou Gans/Saada de chez HK.
D’où une frustration latente de passer à côté de plein de bons films, latente parcequ’on en entend même pas parler (presse,festivals...). Il me semble qu’il y avait une ouverture plus large il y a 15 ans, et qu’aujourd’hui on ne peut que ronger son frein alors que la masse globale de films tournés a explosé.
Partagez vous ce constat ?
Et surtout, avez vous des pistes/sources vers lesquelles se diriger pour découvrir autre chose ?
Si l’on excepte les quelques bêtes de festival type Cannes, que reste t’il ? Et le constat me semble être le même pour l’édition DVD/Blu-ray, l’essentiel des éditeurs cinéphiles se concentrant sur la sortie de vieux films (ce qui est une bonne chose aussi hein).
Ou est passé le cinéma asiatique ? Hormi une poignée de titres, quid du reste ? Idem pour le reste de l’Europe... et ailleurs ? A l’ère où le numérique rend la réalisation d’un film bien plus simple qu’auparavant, qu’a priori de nombreux pays commencent à produire pas mal de films chaque année (Thaïlande, Indonésie, Brésil...), pourquoi quasi rien n’arrive jusqu’à nous ?? J’ai l’impression qu’au delà d’une frilosité éditoriale, il n’y a tout simplement plus de « défricheurs » à la recherche de cinémas différents pour rapporter ces films dans l'hexagone. Type Jean Pierre Dionnet ou Gans/Saada de chez HK.
D’où une frustration latente de passer à côté de plein de bons films, latente parcequ’on en entend même pas parler (presse,festivals...). Il me semble qu’il y avait une ouverture plus large il y a 15 ans, et qu’aujourd’hui on ne peut que ronger son frein alors que la masse globale de films tournés a explosé.
Partagez vous ce constat ?
Et surtout, avez vous des pistes/sources vers lesquelles se diriger pour découvrir autre chose ?
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Re: Où sont passés les films étrangers ???
De ce que je vois de ma petite lorgnette quand je vais au marché du film à Cannes : les films hors US (ou hors langue anglaise?) sont bien présents, mais la très très grosse majorité passe à la trappe. En discutant, j'y vois deux raisons :
1/ la qualité est rarement présente (franchement, je m'en tape au kilomètre et la plupart sont zZZZZzzzzZZZZ et tentent de reprendre les recettes US
2/ les éditeurs ne s'y intéressent plus car pas assez rentable, même si les prix ont considérablement baissé.
une troisième, aussi : le marché du film est de moins en moins attractif (le stand du cinéma indien a été divisé par 5 en l'espace de 3 ans, par exemple); se faisant voler la vedette par l'AFM ou Berlin. Mais avec un constat identique.
Il y a quelques tentatives comme le Blood Window, panorama de quelques films d'Amérique du Sud, assez intéressants, qui fong émerger quelques films. Mais ça reste confidentiel... j'ai vu par exemple qu'il y avait depuis peu le nouveau film du réalisateur uruguayen de La Casa Muda, No dormiras, qui sort le 16 mai au cinéma chez nous.
1/ la qualité est rarement présente (franchement, je m'en tape au kilomètre et la plupart sont zZZZZzzzzZZZZ et tentent de reprendre les recettes US
2/ les éditeurs ne s'y intéressent plus car pas assez rentable, même si les prix ont considérablement baissé.
une troisième, aussi : le marché du film est de moins en moins attractif (le stand du cinéma indien a été divisé par 5 en l'espace de 3 ans, par exemple); se faisant voler la vedette par l'AFM ou Berlin. Mais avec un constat identique.
Il y a quelques tentatives comme le Blood Window, panorama de quelques films d'Amérique du Sud, assez intéressants, qui fong émerger quelques films. Mais ça reste confidentiel... j'ai vu par exemple qu'il y avait depuis peu le nouveau film du réalisateur uruguayen de La Casa Muda, No dormiras, qui sort le 16 mai au cinéma chez nous.
Oh really? Well then I'm sure you wouldn't mind giving us a detailed account of exactly how you concocted this miracle glue, would you ?
Re: Où sont passés les films étrangers ???
Je ne trouve pas le cinéma fantastique européen mieux ou moins bien servi qu'il y a quinze ou vingt ans. Il y a déjà eu plusieurs films espagnols à assez peu d'écart (comme "Veronica" et "Le secret des Marrowbone") : pour le reste, la distribution est relativement moribonde mais je ne trouve ça ni pire ni mieux qu'avant... Idem pour l'Amérique du Sud, on voit quand même débarquer des polars espagnols ou d'amérique latine de temps en temps, etc...
Le cinéma asiatique a complètement dévissé, c'est clair : entre les succès de "Tigre et dragon" et de "Kill Bill", il a eu une période (qui a coincidé avec l'explosion du dvd) où il était le cinéma de genre contemporain non américain le plus exposé. Et puis, c'est retombé, et c'est clair qu'à part quelques films coréens à droite, à gauche, c'est très calme (à part l'animation japonaise, quand même encore correctement distribuée).
On peut voir des films chinois en régions parisiennes dans des séances pour ainsi dire dédiées au public immigré (festival du film chinois, centre culturel chinois, quelques évènements autour de grosses sorties internationales). Mais l'offre cinématographique de la Chine continentale actuelle me paraît avoir du mal à convaincre même les cinéphiles pointus en France. C'est un cinéma moins spécialisé, plus familial...
L'édition DVD déjà en gros en reflux, s'accroche aux valeurs sûres (les vieux films) et sait qu'elle s'adresse à un public qui va aller vieillissant (= de moins en moins ouvert sur la nouveauté et de plus en plus en demande de réédition des films de sa génération) : elle ne se mouille plus trop. Sans compter que certains éditeurs se sont pris des gros vents en misant beaucoup sur l'asiatique (Wild Side et l'énorme catalogue Shaw Bros, le collection Asian Star de Dionnet bien sûr...).
J'avoue que je ne sais pas si la VOD à l'acte est intéressante dans ce domaine. C'est difficile de s'y retrouver et de s'orienter dans les nombreuses offres...
Il y a l'exception du cinéma indien : en région parisienne, en tous cas, il en sort en moyenne un ou deux par semaine en salles, il est très possible de suivre cette actualité pour un passionné. Mais c'est clairement le public immigré qui s'y intéresse essentiellement. Il y a eu des tentatives, d'intéresser le public de genre à ce cinéma (notamment sur devildead !), mais il faut être honnête, ça n'a pas pris, les échos sont restés dérisoires par rapport à l'effort. Je ne mets pas ça sur le compte du manque de curiosité, mais sur le fait que ce cinéma souvent familial ne colle pas avec les attentes d'un public du dit "cinéma de genre" en France, encore très masculin et amateur de cinéma "dur" (horreur, trhiller)... .
En fait, la meilleure solution pour voir ces cinémas "de genre" (comprendre de certains genres : le fantastique, le polar et l'action) du monde, c'est encore les festivals, les soirées évènementielles (qui ont tendance à se multiplier et à avoir de plus en plus de succès)...
Le cinéma asiatique a complètement dévissé, c'est clair : entre les succès de "Tigre et dragon" et de "Kill Bill", il a eu une période (qui a coincidé avec l'explosion du dvd) où il était le cinéma de genre contemporain non américain le plus exposé. Et puis, c'est retombé, et c'est clair qu'à part quelques films coréens à droite, à gauche, c'est très calme (à part l'animation japonaise, quand même encore correctement distribuée).
On peut voir des films chinois en régions parisiennes dans des séances pour ainsi dire dédiées au public immigré (festival du film chinois, centre culturel chinois, quelques évènements autour de grosses sorties internationales). Mais l'offre cinématographique de la Chine continentale actuelle me paraît avoir du mal à convaincre même les cinéphiles pointus en France. C'est un cinéma moins spécialisé, plus familial...
L'édition DVD déjà en gros en reflux, s'accroche aux valeurs sûres (les vieux films) et sait qu'elle s'adresse à un public qui va aller vieillissant (= de moins en moins ouvert sur la nouveauté et de plus en plus en demande de réédition des films de sa génération) : elle ne se mouille plus trop. Sans compter que certains éditeurs se sont pris des gros vents en misant beaucoup sur l'asiatique (Wild Side et l'énorme catalogue Shaw Bros, le collection Asian Star de Dionnet bien sûr...).
J'avoue que je ne sais pas si la VOD à l'acte est intéressante dans ce domaine. C'est difficile de s'y retrouver et de s'orienter dans les nombreuses offres...
Il y a l'exception du cinéma indien : en région parisienne, en tous cas, il en sort en moyenne un ou deux par semaine en salles, il est très possible de suivre cette actualité pour un passionné. Mais c'est clairement le public immigré qui s'y intéresse essentiellement. Il y a eu des tentatives, d'intéresser le public de genre à ce cinéma (notamment sur devildead !), mais il faut être honnête, ça n'a pas pris, les échos sont restés dérisoires par rapport à l'effort. Je ne mets pas ça sur le compte du manque de curiosité, mais sur le fait que ce cinéma souvent familial ne colle pas avec les attentes d'un public du dit "cinéma de genre" en France, encore très masculin et amateur de cinéma "dur" (horreur, trhiller)... .
En fait, la meilleure solution pour voir ces cinémas "de genre" (comprendre de certains genres : le fantastique, le polar et l'action) du monde, c'est encore les festivals, les soirées évènementielles (qui ont tendance à se multiplier et à avoir de plus en plus de succès)...
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Re: Où sont passés les films étrangers ???
Il faut aussi voir que les sorties françaises, la distribution, etc... st aussi tributaires des prods locales.
Par exemple, oui, on a bp moins de films italiens que ds les années 60-70-80, mais faut voir aussi la gueule du cinéma italien actuel comparé à celui de ces années là ? Et encore, je trouve que les films italiens sont encore distribués en France, que ça soit des gros noms type Sorrentino, Moretti, mais aussi des trucs plus indés, genre "Jeeg Robot" ou "La sapienza" ou autres...
Le cinéma espagnol a eu une belle période début 2000, je trouve que ça se ressentait dans les sorties salles en France, où on avait pas mal de chose, du drame, du fantastique, du ciné social.... Idem pour la Corée, même si on restait bp ds le polar, il y a toujours des vagues, des périodes, où un film lance un mouvement, et les distrib' courent un peu derrière pensant renouveler un succès. On a eu le Japon, HK, la Corée, à tour de rôles pour l'Asie...
Il y a des vagues, mais je ne trouve pas l'offre moins riche que par le passé, au contraire. Après, il y a peut être comme dit plus haut une tendance à l'uniformisation un peu partout. Du coup, si les films se ressemblent tous (je schématise hein), il y a moins d'interet à voir des films étrangers hors US, etc... Et le public global est peut être un peu moins curieux aussi, sans doute, hors cinéphile un peu ouverts... Mais bon, ce sont des réflexions d'ordre général qui vont au delà du ciné. On pourrait dire la même chose pour la musique et plein d'autres trucs...
Dupontel disait un truc intéressant ds SO FILM il y a qques mois. Il expliquait qu'un prod italien lui avait proposé de faire un remake de "9 mois ferme". Il trouvait ça hallucinant. Que de nos jours, on envisage même pas de simplement sortir le film là bas, en Italie, un pays proche, de culture proche de la notre, non, il faut direct en faire un remake, l'italianiser, etc... Je saurais pas retranscrire tt le propos, mais c'était assez juste...
Par exemple, oui, on a bp moins de films italiens que ds les années 60-70-80, mais faut voir aussi la gueule du cinéma italien actuel comparé à celui de ces années là ? Et encore, je trouve que les films italiens sont encore distribués en France, que ça soit des gros noms type Sorrentino, Moretti, mais aussi des trucs plus indés, genre "Jeeg Robot" ou "La sapienza" ou autres...
Le cinéma espagnol a eu une belle période début 2000, je trouve que ça se ressentait dans les sorties salles en France, où on avait pas mal de chose, du drame, du fantastique, du ciné social.... Idem pour la Corée, même si on restait bp ds le polar, il y a toujours des vagues, des périodes, où un film lance un mouvement, et les distrib' courent un peu derrière pensant renouveler un succès. On a eu le Japon, HK, la Corée, à tour de rôles pour l'Asie...
Il y a des vagues, mais je ne trouve pas l'offre moins riche que par le passé, au contraire. Après, il y a peut être comme dit plus haut une tendance à l'uniformisation un peu partout. Du coup, si les films se ressemblent tous (je schématise hein), il y a moins d'interet à voir des films étrangers hors US, etc... Et le public global est peut être un peu moins curieux aussi, sans doute, hors cinéphile un peu ouverts... Mais bon, ce sont des réflexions d'ordre général qui vont au delà du ciné. On pourrait dire la même chose pour la musique et plein d'autres trucs...
Dupontel disait un truc intéressant ds SO FILM il y a qques mois. Il expliquait qu'un prod italien lui avait proposé de faire un remake de "9 mois ferme". Il trouvait ça hallucinant. Que de nos jours, on envisage même pas de simplement sortir le film là bas, en Italie, un pays proche, de culture proche de la notre, non, il faut direct en faire un remake, l'italianiser, etc... Je saurais pas retranscrire tt le propos, mais c'était assez juste...
"J'ai essayé de me suicider en sautant du haut de mon égo. J'ai pas encore atteri... "
Re: Où sont passés les films étrangers ???
Je suis d’accord avec vous mais j’ai quand même du mal à croire que si si peu de films nous parviennent c’est Que la qualité globale a diminué. Le cinéma japonais par exemple, à part 1 Kyioshi Kurosawa par an, c’est le néant. Pourtant il doit bien y avoir encore une production conséquente ! Y’a forcément de bons trucs à voir. On est passé d’un engouement frénétique (avec revue spécialisées dans le cinéma asiatique) a 3 articles par ci par là non suivis de sorties nationales.
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Re: Où sont passés les films étrangers ???
C'est une question que je me pose aussi depuis un moment... Déjà je pense que le cinéma a baissé en qualité, très peu de films récents me font vibrer. Mais la question c'est les films étrangers voire même la grande époque des co-productions...
Je me dis que les productions étrangères sont aussi fades que les françaises et l'exception culturelle française qui fait continuer à exister nombre de films chez nous se partage le marché avec le tout aussi fade géant US.
Si je me souviens bien, c'est Sergio Donati dans les bonus du BR de Colorado qui expliquait qu'on ne faisait plus de cinéma comme à la grande époque en Italie car la production télé est trop présente et ils veulent des produits à diffuser en prime pour faire de l'audimat. Et c'est bien la même chose qui se passe en France. Il est donc fort probable que ce soit le même problème partout.
De plus, je me souviens de propos de Christophe Gans dans une interview:
Il semblerait donc que dans certains pays la production ait baissé au point que les films locaux ne partagent plus ou presque plus l'affiche avec les films US.
Je ne sais pas trop ce que vaut le cinéma allemand mais je sais que les téléfilms sont de bien meilleures qualités que la plupart des téléfilms français que je peux voir. Alors pourquoi pas leur cinéma ? Comme je le disais, il ne doit pas rester beaucoup de place à autre chose que les productions françaises et US dans les salles. Et il faut pas se leurrer, sans l'exception culturelle française, une obligation, des quotats, les productions françaises seraient bien moins nombreuses. Ajoutons pour l'uniformisation que, comme évoqué dans un autre thread, OSS 117 est devenu une comédie parodique parce qu'ils avaient les droits et que faire le film en respectant le ton original était bien plus risqué qu'une comédie. Qu'on aime ou pas on connaît le résultat...
Plus de petites salles de cinéma qui proposent des choses différentes mais des grands complexes qui proposent la même chose. Plus de vidéo-clubs où les éditeurs achetaient du bon comme du mauvais un peu partout (dont la production n'était pas dépendante de la télé). Et ça aussi c'est intéresant, malgré les jaquettes mensongères
, n'y avait-il pas plus de visibilité pour les films ? Aujourd'hui on peut avoir accès à beaucoup de films mais le choix est fondu dans la multitude et parfois la barrière de langue.
Enfin même si c'est bien souvent des films étrangers anciens plus que récents qui se distinguent, c'est bien là l'intérêt des forums pour mettre en évidence une pépite, un film méconnu... Mais j'ai l'impression que les forums attirent moins qu'avant et qu'ils sont surtout fréquentés par des gens qui justement ont connu les vidéo-clubs...
Donc les films étrangers quand ils existent encore, ils restent chez eux soit par manque de place dans notre système de distribution soit parce qu'ils sont aussi fades que nos productions... Et en l'absence de sous-titres, au moins, anglais sur les DVD étrangers encore plus difficile d'avoir accès à ce qui peut se faire de bien... Inutile de compter sur les cinémas, ni la télé qui avec la TNT est capable de nous passer le même film tous les 3 mois à la place d'une rareté ou une découverte...
J'allais poser la question: Mais les autres pays importent-ils nos films ? Mais DPG donne un élément de réponse, l'Italie préfère faire un remake que diffuser le film français comme elle aurait pu le faire avant...
Je me dis que les productions étrangères sont aussi fades que les françaises et l'exception culturelle française qui fait continuer à exister nombre de films chez nous se partage le marché avec le tout aussi fade géant US.
Si je me souviens bien, c'est Sergio Donati dans les bonus du BR de Colorado qui expliquait qu'on ne faisait plus de cinéma comme à la grande époque en Italie car la production télé est trop présente et ils veulent des produits à diffuser en prime pour faire de l'audimat. Et c'est bien la même chose qui se passe en France. Il est donc fort probable que ce soit le même problème partout.
De plus, je me souviens de propos de Christophe Gans dans une interview:
Source: http://www.premiere.fr/Cinema/News-Cine ... cain-gagneJ’espère qu’un esprit de résistance va s’organiser. C’est vital, mais on sent bien que le public se laisse aller, il n’est plus autant demandeur de films âpres, singuliers, obliques, comme il en existait à une certaine époque. On va au cinéma consommer le film qu’il faut voir à un moment donné, et qui va rester 4 semaines à l’affiche avant de céder la place à autre chose. Un signe de cette uniformisation c’est que partout dans le monde, on retrouve les mêmes films à l’affiche, tous américains. Je me rappelle une époque où, lorsque je voyageais, je me réjouissais à l’avance de découvrir des films que je n’avais pas vus. Il y a douze ans, la première fois que je me suis pointé à Shanghai, ils passaient Hero de Zhang Yimou. Normal. Cette année, c’est Captain America ! Pareil en Hongrie. Pas un seul film hongrois à l’affiche. Où faut-il aller pour voir des films originaux ? C’est un vrai problème. En tant qu’amateur de cinéma de genre, j’ai l’impression que ça va devenir de plus en plus difficile de réaliser des films qui ne soient pas familiaux, globaux, internationaux, et pour tout dire, lissés.
Il semblerait donc que dans certains pays la production ait baissé au point que les films locaux ne partagent plus ou presque plus l'affiche avec les films US.
Je ne sais pas trop ce que vaut le cinéma allemand mais je sais que les téléfilms sont de bien meilleures qualités que la plupart des téléfilms français que je peux voir. Alors pourquoi pas leur cinéma ? Comme je le disais, il ne doit pas rester beaucoup de place à autre chose que les productions françaises et US dans les salles. Et il faut pas se leurrer, sans l'exception culturelle française, une obligation, des quotats, les productions françaises seraient bien moins nombreuses. Ajoutons pour l'uniformisation que, comme évoqué dans un autre thread, OSS 117 est devenu une comédie parodique parce qu'ils avaient les droits et que faire le film en respectant le ton original était bien plus risqué qu'une comédie. Qu'on aime ou pas on connaît le résultat...
Plus de petites salles de cinéma qui proposent des choses différentes mais des grands complexes qui proposent la même chose. Plus de vidéo-clubs où les éditeurs achetaient du bon comme du mauvais un peu partout (dont la production n'était pas dépendante de la télé). Et ça aussi c'est intéresant, malgré les jaquettes mensongères

Enfin même si c'est bien souvent des films étrangers anciens plus que récents qui se distinguent, c'est bien là l'intérêt des forums pour mettre en évidence une pépite, un film méconnu... Mais j'ai l'impression que les forums attirent moins qu'avant et qu'ils sont surtout fréquentés par des gens qui justement ont connu les vidéo-clubs...
Donc les films étrangers quand ils existent encore, ils restent chez eux soit par manque de place dans notre système de distribution soit parce qu'ils sont aussi fades que nos productions... Et en l'absence de sous-titres, au moins, anglais sur les DVD étrangers encore plus difficile d'avoir accès à ce qui peut se faire de bien... Inutile de compter sur les cinémas, ni la télé qui avec la TNT est capable de nous passer le même film tous les 3 mois à la place d'une rareté ou une découverte...
J'allais poser la question: Mais les autres pays importent-ils nos films ? Mais DPG donne un élément de réponse, l'Italie préfère faire un remake que diffuser le film français comme elle aurait pu le faire avant...
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It's like when you're sitting somewhere and they come over and say to ya, "What are you thinking ?" and you start thinking, "y'know, if I wanted you to know, I'd be talking !" - Al Bundy (MWC)
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Re: Où sont passés les films étrangers ???
Pour ma part, je pense que c'est un tout.
Red Helling mentionne--a juste titre, a mon sens--l'influence des video-clubs sur une certaine generation.
Mais avant cela, il y avait la television et ce qu'on pouvait voir sur...3 chaines.
Le lien ci-dessous contient les programmes TV d'"alors" de '63 a '87 (avec quelques annees manquantes dans la chronologie) et offert grace aux efforts du "commissaire Juve" de DVDclassik.com, mais franchement certaines programmations sont tout bonnement i-m-p-e-n-s-a-b-l-e-s de nos jours sur les chaines "principales" (voires la TNT). Jetez un oeil et pleurez(!): en prime time: des films japonais, israeliens, du Bergman, de la serie B, des classiques francais, ricains, europeens et j'en passe et des meilleures.
http://ahbon.free.fr/CineTV.html
De la cinephilie teintee de curiosite a la TV, on est passe aux video-clubs, puis aux chaines privees, aux chaines satellites, aux chaines thematiques, pendant qu'a la TV "normale" et qui possede sans doute le plus d'influence sur les gouts du public, ca se tarit, les video-clubs se meurent, les chaines thematiques/satellites se morcellent a mort et bilan: on aime ce qu'on aime, mais seul dans son coin sur "sa" chaine, se fournit chez son "editeur", le tout renforce par des algorythmes qui suggere des titres quand on fait "ses" achats sur internet.
Bref: la "diversite" offerte au grand public est morte et tout est "cible", comme d'ailleurs les modeles de production. On cible les tranches d'age, les sexes, les couples ou celibataires, bientot on aura des films cibles pour vegetariens, LGTBs, electeurs du front national, bouddhistes, expatries , gamers, joueurs de Scrabble ou Monopoly.
Qui ira voir ca? A part les interesses? 'Ben, personne je dirais...
Au final, les seuls films qui "interessent" le public/les distributeurs/les produteurs sont les productions nationales et americaines qui sont "inter-nationales". Les reste, a quoi bon? Apres tout, c'est pense pour...des "autres"...Pourquoi des francais voudraient-ils voir un film allemand? Des espagnols, un film italiens? Des polonais, un film hongrois?
Pour en revenir au manque de productions/distributions differencies, je me rappelle d'un article lu il y a 1-2 ans, et ou les realisateurs/producteurs sud-coreens se plaignaient de voir Avengers: Age of Ultron truster systematiquement TOUTES les salles des multiplexes de la peninsule ou il sortait. Ici au Japon, le multiplexe pres de chez moi (Tokyo Disneyland, il faut le noter) avait mis Last Jedi a l'affiche de plus de la moitie des salles, du jamais vu!!
(bon, je sais que c'est le film-maison, mais quand meme...
)
La generalisation est morte, vive le morcellement ou, peut-etre ue l'idee est de: "diviser pour reigner"? Perso, j'ai des doutes quand aux resultats (financiers) de la strategie...
Red Helling mentionne--a juste titre, a mon sens--l'influence des video-clubs sur une certaine generation.
Mais avant cela, il y avait la television et ce qu'on pouvait voir sur...3 chaines.

Le lien ci-dessous contient les programmes TV d'"alors" de '63 a '87 (avec quelques annees manquantes dans la chronologie) et offert grace aux efforts du "commissaire Juve" de DVDclassik.com, mais franchement certaines programmations sont tout bonnement i-m-p-e-n-s-a-b-l-e-s de nos jours sur les chaines "principales" (voires la TNT). Jetez un oeil et pleurez(!): en prime time: des films japonais, israeliens, du Bergman, de la serie B, des classiques francais, ricains, europeens et j'en passe et des meilleures.

http://ahbon.free.fr/CineTV.html
De la cinephilie teintee de curiosite a la TV, on est passe aux video-clubs, puis aux chaines privees, aux chaines satellites, aux chaines thematiques, pendant qu'a la TV "normale" et qui possede sans doute le plus d'influence sur les gouts du public, ca se tarit, les video-clubs se meurent, les chaines thematiques/satellites se morcellent a mort et bilan: on aime ce qu'on aime, mais seul dans son coin sur "sa" chaine, se fournit chez son "editeur", le tout renforce par des algorythmes qui suggere des titres quand on fait "ses" achats sur internet.
Bref: la "diversite" offerte au grand public est morte et tout est "cible", comme d'ailleurs les modeles de production. On cible les tranches d'age, les sexes, les couples ou celibataires, bientot on aura des films cibles pour vegetariens, LGTBs, electeurs du front national, bouddhistes, expatries , gamers, joueurs de Scrabble ou Monopoly.


Au final, les seuls films qui "interessent" le public/les distributeurs/les produteurs sont les productions nationales et americaines qui sont "inter-nationales". Les reste, a quoi bon? Apres tout, c'est pense pour...des "autres"...Pourquoi des francais voudraient-ils voir un film allemand? Des espagnols, un film italiens? Des polonais, un film hongrois?
Pour en revenir au manque de productions/distributions differencies, je me rappelle d'un article lu il y a 1-2 ans, et ou les realisateurs/producteurs sud-coreens se plaignaient de voir Avengers: Age of Ultron truster systematiquement TOUTES les salles des multiplexes de la peninsule ou il sortait. Ici au Japon, le multiplexe pres de chez moi (Tokyo Disneyland, il faut le noter) avait mis Last Jedi a l'affiche de plus de la moitie des salles, du jamais vu!!

(bon, je sais que c'est le film-maison, mais quand meme...

La generalisation est morte, vive le morcellement ou, peut-etre ue l'idee est de: "diviser pour reigner"? Perso, j'ai des doutes quand aux resultats (financiers) de la strategie...
En direct du Japon. Bonsoir. A vous, Cognac-Jay.
Re: Où sont passés les films étrangers ???
Bon, déjà, il y a deux crans dans le sujet : le message d'origine de cosmodog qui pour moi se cale plutôt sur le cinéma "récent" des 20 dernières années.
Pour poursuivre sur cette discussion, je dirais que les films asiatiques existent encore, rien qu'au dernier PIFFF il y avait quatre (ou 5 ?) films japonais, dont au moins deux très bons.
En terme de plateforme vidéo, je viens de recevoir une pub pour la plateforme vidéo intéressante avec abonnement mensuel :
https://www.outbuster.com/?utm_campaign ... dium=email
Mais bon, le souci de ces plateformes vidéos, pour moi, c'est qu'elles sont très spécialisées et il faut en avoir plusieurs pour avoir une offre vraiment transversale, et ça finit par chiffrer...
Le post de Red Helling, que je remercie pour cette copieuse et argumentée contribution
, est plus vaste, et je vais essayer de le reprendre point par point les éléments qui m'inspirent...
Les coproductions : soyons clairs, la grande époque des coproduction européenne (essentiellement France, Italie Allemagne), c'est les années 60, 70 à la limite. Donc, en fait, même moi qui suis quarantenaire bien entamé, je n'ai jamais vraiment connu cette période directement.
L'industrie du cinéma européen a été détruite dans les années 80 par la télévision et la vidéo domestique, que ce soit en Italie, Allemagne, même Angleterre.
Ce sont des industries encore aujourd'hui bien moins actives que le cinéma français (et qui attire moins leur public national), où le cinéma populaire est souvent cantonné à la comédie. On ne peut pas comparer une seconde la production de ces pays à celle de la production du cinéma italien des années 60 pléthorique. Et encore une fois, on parle d'une situation qui date d'il y a trente-quarante ans. Seul le cinéma français s'en est tiré avec des dispositifs très volontaristes.
Par contre, on est complètement d'accord dans le poids des grandes chaînes de télé dans la production française, qui la limite au cinéma d'auteur (aidé, et qui attire parfois le public), à la comédie, à la limite au polar (le genre roi du cinéma de genre français, obnubilée par la figure du policier) et pas plus...
Dans les pays européens qui se sont réveillées un peu récemment (notamment l'Italie, la Grande-Bretagne...) avec des dispositifs assez volontaires, la question des chaînes de télé est aussi importante et bride la variété, c'est clair.
Par contre, pour le cinéma asiatique, je suis moins convaincu : Gans cite un exemple un peu biaisé puisque la Chine continentale ne s'est ouverte que très récemment au cinéma américain. Aujourd'hui encore, elle ne laisse entrer qu'une petite portion de films américains. Avec des résultats curieux d'ailleurs : par exemple, le dernier "Resident Evil" a bien marché là-bas alors que les "Star Wars" se prennent des vents !
La Chine et l'Inde reste deux marchés nationaux très dynamiques ou les productions locales tiennent sans problème la dragée haute au cinéma américain.
Cela dit, il est aussi exact que, notamment avec internet, il y a une uniformisation du goût des spectateurs dans le monde entier. Des films indiens moins indiens, des films chinois ou russe au style lourd un peu Michael Bay. Les influences artistiques circulent plus vite, il y a une culture mondiale quelque part... Cela dit, il reste des spécificités locales, les producteurs chinois reconnaissent eux-mêmes que leurs films sont très durs à exporter hors de leurs pays, car trop spécifiquement pour leur public...
Pour la distribution du cinéma de genre horreur, western, etc... en France, il est clair que le paysage a changé, les salles spécialisées bis ont disparu dans les années 80 (tués par la vidéo et canal +, là aussi : pourquoi s'embêter à aller voir des films X en salles alors qu'on pouvait les consommer à domicile par exemple) et dans la décennie suivante, les cinémas non art et essai n'appartenant pas à des grands groupes ont disparu.
Restent des salles art et essai, cinéma municipaux, etc... avec mission de "service public" (donc orienté cinéma d'auteurs et familial) ; et des multiplexes d'autre part qui ne montre pas d'intérêt pour un public spécialisé, minoritaire, qui veut voir son film d'horreur ou son polar toutes les semaines.
Cela rejoint les complaintes actuelles du cinéma de genre en France où se pose la question du débouché : le marché dvd s'effondre dans le monde entier ; le marché VOD est prometteur, mais reste flou ; les salles, c'est difficile, et même quand certains films sont bien distribués, le public ne suit pas (alors qu'il se déplace pour voir des films du même genre si ils sont américains). Alors faire des films, oui, mais pour qui ?
Je pense qu'il ne faut pas non plus idéaliser le marché des vidéo-club. C'était certes sympa, mais il y a beaucoup, beaucoup plus de films sortis en 20 ans de dvd en France (et à des prix bien plus abordables que la vidéo) qu'au temps de la VHS.
Et il n'a jamais été aussi facile d'avoir accès à des tonnes de films du monde entier qu'aujourd'hui. Bien, bien plus qu'au temps de la VHS ou des laserdiscs (hors de prix). Aujourd'hui en quelques clics sur ebay, vous avec accès à un choix inégales de films en dvd.
Après, il y a cette idée des "leaders d'opinion", des défricheurs, etc...
Là, je pense qu'on tombe dans la question du morcellement, indirectement ce qu'évoque Bluesoul, mais côté médias.
Dans les années 80/90, tu avais trois magazines spécialisés "genre" (et des fanzine aussi, plus répandues qu'aujourd'hui), avec une réelle influence. Même au début de la généralisation d'internet (début des années 2000), il y avait quelques sites lus, car actifs et n'ayant pas trop de concurrence (dont devildead, dvdrama, dvdclassik...). Mais avec facebook (qui a complètement remplacé les forums) et la multiplication des blogs, chroniqueurs vidéos, ça devient plus flou, plus difficile à suivre. Il n'y a plus de médias plus plus ou moins fédérateurs - et qui sont donc capables d'être influents.
Pour le meilleur ou pour le pire ?
Pour poursuivre sur cette discussion, je dirais que les films asiatiques existent encore, rien qu'au dernier PIFFF il y avait quatre (ou 5 ?) films japonais, dont au moins deux très bons.
En terme de plateforme vidéo, je viens de recevoir une pub pour la plateforme vidéo intéressante avec abonnement mensuel :
https://www.outbuster.com/?utm_campaign ... dium=email
Mais bon, le souci de ces plateformes vidéos, pour moi, c'est qu'elles sont très spécialisées et il faut en avoir plusieurs pour avoir une offre vraiment transversale, et ça finit par chiffrer...
Le post de Red Helling, que je remercie pour cette copieuse et argumentée contribution


Les coproductions : soyons clairs, la grande époque des coproduction européenne (essentiellement France, Italie Allemagne), c'est les années 60, 70 à la limite. Donc, en fait, même moi qui suis quarantenaire bien entamé, je n'ai jamais vraiment connu cette période directement.
L'industrie du cinéma européen a été détruite dans les années 80 par la télévision et la vidéo domestique, que ce soit en Italie, Allemagne, même Angleterre.
Ce sont des industries encore aujourd'hui bien moins actives que le cinéma français (et qui attire moins leur public national), où le cinéma populaire est souvent cantonné à la comédie. On ne peut pas comparer une seconde la production de ces pays à celle de la production du cinéma italien des années 60 pléthorique. Et encore une fois, on parle d'une situation qui date d'il y a trente-quarante ans. Seul le cinéma français s'en est tiré avec des dispositifs très volontaristes.
Par contre, on est complètement d'accord dans le poids des grandes chaînes de télé dans la production française, qui la limite au cinéma d'auteur (aidé, et qui attire parfois le public), à la comédie, à la limite au polar (le genre roi du cinéma de genre français, obnubilée par la figure du policier) et pas plus...
Dans les pays européens qui se sont réveillées un peu récemment (notamment l'Italie, la Grande-Bretagne...) avec des dispositifs assez volontaires, la question des chaînes de télé est aussi importante et bride la variété, c'est clair.
Par contre, pour le cinéma asiatique, je suis moins convaincu : Gans cite un exemple un peu biaisé puisque la Chine continentale ne s'est ouverte que très récemment au cinéma américain. Aujourd'hui encore, elle ne laisse entrer qu'une petite portion de films américains. Avec des résultats curieux d'ailleurs : par exemple, le dernier "Resident Evil" a bien marché là-bas alors que les "Star Wars" se prennent des vents !
La Chine et l'Inde reste deux marchés nationaux très dynamiques ou les productions locales tiennent sans problème la dragée haute au cinéma américain.
Cela dit, il est aussi exact que, notamment avec internet, il y a une uniformisation du goût des spectateurs dans le monde entier. Des films indiens moins indiens, des films chinois ou russe au style lourd un peu Michael Bay. Les influences artistiques circulent plus vite, il y a une culture mondiale quelque part... Cela dit, il reste des spécificités locales, les producteurs chinois reconnaissent eux-mêmes que leurs films sont très durs à exporter hors de leurs pays, car trop spécifiquement pour leur public...
Pour la distribution du cinéma de genre horreur, western, etc... en France, il est clair que le paysage a changé, les salles spécialisées bis ont disparu dans les années 80 (tués par la vidéo et canal +, là aussi : pourquoi s'embêter à aller voir des films X en salles alors qu'on pouvait les consommer à domicile par exemple) et dans la décennie suivante, les cinémas non art et essai n'appartenant pas à des grands groupes ont disparu.
Restent des salles art et essai, cinéma municipaux, etc... avec mission de "service public" (donc orienté cinéma d'auteurs et familial) ; et des multiplexes d'autre part qui ne montre pas d'intérêt pour un public spécialisé, minoritaire, qui veut voir son film d'horreur ou son polar toutes les semaines.
Cela rejoint les complaintes actuelles du cinéma de genre en France où se pose la question du débouché : le marché dvd s'effondre dans le monde entier ; le marché VOD est prometteur, mais reste flou ; les salles, c'est difficile, et même quand certains films sont bien distribués, le public ne suit pas (alors qu'il se déplace pour voir des films du même genre si ils sont américains). Alors faire des films, oui, mais pour qui ?
Je pense qu'il ne faut pas non plus idéaliser le marché des vidéo-club. C'était certes sympa, mais il y a beaucoup, beaucoup plus de films sortis en 20 ans de dvd en France (et à des prix bien plus abordables que la vidéo) qu'au temps de la VHS.
Et il n'a jamais été aussi facile d'avoir accès à des tonnes de films du monde entier qu'aujourd'hui. Bien, bien plus qu'au temps de la VHS ou des laserdiscs (hors de prix). Aujourd'hui en quelques clics sur ebay, vous avec accès à un choix inégales de films en dvd.
Après, il y a cette idée des "leaders d'opinion", des défricheurs, etc...
Là, je pense qu'on tombe dans la question du morcellement, indirectement ce qu'évoque Bluesoul, mais côté médias.
Dans les années 80/90, tu avais trois magazines spécialisés "genre" (et des fanzine aussi, plus répandues qu'aujourd'hui), avec une réelle influence. Même au début de la généralisation d'internet (début des années 2000), il y avait quelques sites lus, car actifs et n'ayant pas trop de concurrence (dont devildead, dvdrama, dvdclassik...). Mais avec facebook (qui a complètement remplacé les forums) et la multiplication des blogs, chroniqueurs vidéos, ça devient plus flou, plus difficile à suivre. Il n'y a plus de médias plus plus ou moins fédérateurs - et qui sont donc capables d'être influents.
Pour le meilleur ou pour le pire ?