"Climax" commence bien avec son plan d'ouverture dans la neige, et surtout sa première chorégraphie qui claque à mort au cinéma, cette idée très intéressante qu'a Noé de croiser son cinéma avec un art comme la danse, un pari inattendu et sacrément réussi de coopération artistique. Donc, la première partie paraît prometteuse...
Et bien vient la seconde moitié, dans laquelle Noé tourne en rond, multiplie les idées faciles et gaguesques.
Il laisse des acteurs inexpérimentés improviser en roue libre, pour des résultats pas toujours heureux, il multiplie les provocations faciles et paresseuses
qui ne choqueront que des bourgeois qui ne sortent vraiment pas souvent de chez eux.
Bref, Noé n'a toujours rien à dire ; la technique est toujours là, toujours forte, mais depuis "Enter the void", son apogée en la matière, il semble tourner en rond. On enrage de voir autant de possibilités cinématographiques dilapidées dans des discours vides, risibles, cache-misères ("Vivre est une impossibilté collective"

). En fait, le seul propos de "Climax" est celui de l'expérience de la drogue (pas relatée de façon posiive d'ailleurs, quelque part c'est un film très moral). Alors oui, l'expérience est physique, cogne fort sur grand écran, change du tout venant du cinéma contemporain.
Mais les limites du cinéma de Noé restent les mêmes : au-delà de la technique de cet ancien élève de Louis Lumière et de l'effet choc, c'est vraiment le cinéma du vide, et en plus un réalisateur qui stagne, voire qui régresse... Et on en est quand même content quand ça se termine...