Blackkklansman (2018) - Spike Lee

[bluesoul]

Spike et moi on est un peu brouille, mais ce joint pourrait bien nous reconcilier.



Base sur une p.tain d'"histoire vraie". Quelqu'un a vu?

[bluesoul]

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[MadXav]

Foxy Bronx a été invité à l'avant première. A priori, rien d'exceptionnel. Dommage, j'esperai que Spike Lee ferait enfin quelque chose d'intéressant avec un tel sujet...
Je vais finir par faire un Top à Spike Lee parce que je ne comprends moi-même pourquoi je continue d'attendre ses films alors qu'il n'a pratiquement rien fait de bon, et surtout depuis des années. Je crois qu'on a vu en lui un grand realisateur / auteur noir, et j'en viens à croire qu'on s'est juste trompé...

[MadXav]

Bon ben je pense qu'on tient là le meilleur Spike Lee depuis... 25 ans ? Difficile à dire. Comme beaucoup de gens, je crois aimer Spike Lee, mais quand je dresse le bilan, je me rends compte que son dernier vrai bon film est MALCOLM X en 1992... Entre temps, ce sont des remakes élégants mais inutiles, des films gentils mais insignifiants ou des pelloches que je ne comprends pas.
Bref, Spike Lee nous pond enfin avec BLACKKKLANSMAN un film qui tient la route et surtout, qui ne se laisse pas bouffer par la rage comme sa série NOLA DARLING. C'était ma crainte. Que son côté Black Power ne prenne le dessus et explose, qu'il nous balance des clichés rageux incontrôlés... Mais ça va, le bonhomme parvient à se tenir et à garder un équilibre.

BLACKKKLANSMAN suit donc un jeune noir qui intègre la police. Le mec n'a aucune expérience mais décroche son téléphone et entreprend d'infiltrer le KKK. bien vite, sa couleur de peau est un frein et le flic doit trouver parmi ses collègue un alter-égo blanc. Il choisit pour cela... un juif !

Le propos, bien que tiré de faits réels, est absurde. A tel point que l'idée dans faire un film était presque évidente. Eviter le comique est en revanche plus délicat, surtout quand on s'appelle Spike Lee. Aussi dans une interview j'ai lu la question suivante : "M. Lee, pourquoi avoir décidé de donner ce ton comique à votre métrage, au propos pourtant grave". Et Spike Lee de rétorquer que son film n'est pas comique. Aïe. Malaise. Parce qu'il l'est. Pas tout le temps, mais par pincée. Il jongle entre le comique absurde et la dureté. A l'image des film de ce Tarantino que Spike Lee déteste tant !
Je cite Tarantino parce que dans la forme, ça pourrait presque en être. Dans le fond, bien évidemment pas. Spike Lee est avant tout un réalisateur militant et le sujet est un champs de bataille pour lui...
Sa représentation du KKK est tour à tour bien sentie, et clichée. Inquiétante, ou ridicule. Les flics sont régulièrement en situation de tension mais par moment, les membres du KKK sont si débiles, et brossés de manière si ridicule (comme dans DJANGO UNCHAINED dites donc !) qu'ils en perdent en impact. Dommage. Malgré quelques travers donc, Lee parvient à tenir le cap, à se réguler lui même, et à nous mener jusqu'à une conclusion dans laquelle il explose, en bien comme en mal. En mal parce que Lee clos l'aventure de ses personnages de manière foireuse, presque ridicule, avec une séquence de "canulars téléphonique" un peu débile. En bien parce qu'il enchaine sur des images réelles des évènements de Charlottesville en 2017. Et là, on va pas se mentir, c'est très violent comme final...

Pour rappel, le 12 aout 2017 à Charlottesville, ville du Sud dont le Maire est juif et le chef de la police noir, tous les Neo-nazis, suprématistes et membres du KKK se sont donnés RdV afin d'y faire une démonstration de force, et de montrer au monde qu'ils sont toujours là. Bien évidemment, cela dégénère. L'un des échantillon de la race supérieure (adorateur d'Hitler) fonce en voiture dans le cortège des opposants scandant "Black Lives matter". Une morte (blanche) et 19 blessés. Les images sont terribles.

Mais le plus terrible reste peut être Trump résumant les incidents par un "Il y avait des gens bien des deux côtés, ce n'était pas que des Néo-Nazis". Choquant. Mais la charge de Lee contre Trump n'attend pas le final. Elle est omniprésente dans le film puisque le réalisateur fait le choix (intelligent) de replacer toutes les phrases de campagne et slogan dans la bouche des membres du KKK. A la fois subtile et rentre-dedans, je dois dire que j'ai salué l'idée !

Bref, BLACKKKLANSMAN est sans surprise un film militant, un peu plus subtile que ce que fait Spike Lee ces derniers temps, à la forme visuelle et sonore parfaite, au ton un peu hésitant, le cul entre deux chaises. J'ai bien aimé malgré ces défauts.

[MadXav]

Le film vient de sortir en DVD, Blu-Ray ou 4K, dans l'édition la plus chiche de l'univers.
Alors que le film se prêtait à moult supplément, on a droit à... rien !
En bonus donc « Un film de Spike Lee ». Je ne sais pas si c'est un vrai bonus, ou si le fait que Spike Lee ait enfin réalisé un film après tous ses navet est un bonus en soi ! Et sinon la Bande-annonce version longue avec « Mary Don’t You Weep » de Prince.
Bref, la grande classe.
Je ne pensais pas qu'aujourd'hui encore on sortait des films d'envergure avec une telle pauvreté éditoriale...
Du coup j'étais parti pour l'acheter, je l'ai reposé.

[DPG]

Pour ma part, je n'avais pas du tout accroché au film... Voilà ce que j'en pensais à sa sortie :

"Plus je repense au film, plus je me dis que tout est complètement con d'un bout à l'autre !

Déjà, la mise en relation avec le KKK, le héros trouve une petite annonce, pas du tout discrète, dans un journal. Donc le truc auquel TOUT LE MONDE peut répondre. Partant de là, en quoi le fait d'avoir établi un premier contact est un truc de fou qui mérite qu'on lance une équipe là dessus ?

Ensuite, l'infiltration, le mec est un bleu, qui a jamais fait ses preuves en rien, mais tous ses chefs valident l'idée complètement conne de faire jouer un perso à deux hommes, un au téléphone et un en live ?

Et bien sur, pour mettre toutes les chances de leur côté, un juif et un noir ! Vous allez me dire "c'est une histoire vraie". OK, peut être, mais je pense quand même qu'il y avait d'autres éléments en compte ds la vraie enquête....

Ensuite, on comprend que globalement, personne en a rien à foutre du KKK, qu'ils existent depuis un bail, et continueront (c'est d'ailleurs le cas), du coup, pourquoi perdre du temps et de l'argent à lancer une infiltration là dessus à ce moment là ?

Ensuite, on met en infiltration un flic local, avec bien sur énormément de chances que certains des "méchants" aient eu affaire un jour ou l'autre à lui, mais non, on s'en fout, on y va !

Etc etc, et c'est comme ça TOUT LE LONG !
Putain plus j'y pense plus c'est d'une paresse incroyable comme script ! On dirait SPIDERMAN 3 !"