First Man - Damien Chazelle (2018)

[Superwonderscope]

Tranches de vie de Neil Armstrong ( Ryan Gosling) jusqu'à son alunissage.

2H21 assez curieuses pour ma part. je ne me suis pas ennuyé à la vision du film, mais je suis sorti de la salle quelque peu dubitatif. On sent une vraie patte, un style reconnaissable. Une narration qui fuit délibérément le spectaculaire, l'aventure spatiale au profit de drame humain, une vision du deuil. Un score pour rien car les gros plans abondent, cernant au plus près les infimes réactions d'ARmstrong. Un Gosling impassible, à la limite du masque. Je ne sais pas si c'est une bonne ou mauvaise chose, mais je n'ai juste rien ressenti de dramatique. Juste des choix assumés de mise en scène, avec une caméra adoptant un point de vue humai sur les aventures spatiales. Pas de plan spectaculaires des Apollo et autres Gemini... ça n'est clairement pas le but (on est pas dans l'Etoffe des Héros, que le film représente comme son antithèse, quelque part). ET ça fait du bien.
Une chose m'a dérangé aussi : cette impossibilité au cadre de se poser. ça tremblote en quasi permanence (sauf des moments de tension avec son épouse, par exemple)., Chazelle est incapable de fixer l'image - et mon commentaire ne concerne pas les images de décollage et autres arrivée dans l'atmosphère, une tremblote qui par contre trouve toute sa logique (la scène de début est spectaculaire en ce sens, avec un beau sens du suspense). Comme pour obliger le spectateur à fixer son attention. Et qu'on ne me parle pas d'apesanteur voulue même sur terre. Bref, même imperceptible, ce filmage en vomitorama façon Iphone série TV riche m'a laissé de côté.
La musique aussi, hormis le titre final qui porte une belle dynamique, apparait quelque peu à côté de la plaque.(je dis cela, mais je l'ai quand même achetée car j'aime beaucoup le titre final... le reste étant très passe-partout, aussi bien valable pour une adaptation de John Grisham qu'un film de SF)

Vu au CC Bercy salle 13. très belle projection, images lumineuses... maintenant le rendu numérique ne m'a ni gêné ni transporté.

[Manolito]

Un film bien fait, mais à qui, à force jouer la pudeur et l'anti-spectaculaire, m'a laissé assez froid. On sent un vrai regard, il y a des choix de mise en scène forts, significatifs, mais en fait, on apprend pas grand chose sur cette histoire déjà connue, Ryan Gosling en mode Droopy/zéro expressivité, traverse le film avec calme et maîtrise, sans doute conforme à l'image qu'il veut donner de Neil Armstrong, mais bon, bizarrement, je respecte "First Man", je ne m'y suis pas ennuyé, mais il manque quelque chose pour que j'adhère à fond...

Vu au Max Linder, avec certaines scènes vraiment soufflantes (le décollage de la fusée lunaire, le suspense de l'atterrissage)...