Downton Abbey - Michael Engler (2019)

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Superwonderscope
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Downton Abbey - Michael Engler (2019)

Message par Superwonderscope »

Aussi improbable que cela puisse paraitre, une film tiré de la série à succès britannique voit le jour et sortira en France le 25 septembre 2019.

C'était l'info utile de la journée.
Oh really? Well then I'm sure you wouldn't mind giving us a detailed account of exactly how you concocted this miracle glue, would you ?
Superwonderscope
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Re: Downton Abbey - Michael Engler (2019)

Message par Superwonderscope »

Vu au Pathé Evreux salle 9, dans une projection sombre et moche qui défigure le travail sur les lumières et les détails des décors et costumes, dont on devine que cela a été très minutieusement élaboré, mais manque de chance... on voit presque rien :evil:

Image

Pour le film, il s'agit d'une prolongation / film qui se tient seul de l'univers de la série TV. Filmé en Scope, qui donne un peu plus d'ampleur cinéma - pour une série qui avait déjà un cachet un peu plus travaillé que la majeure partie des séries TV. Le sujet: nous sommes en 1927 désormais et la liste du roi et de la Reine d'Angleterre vont bouleverser les petites habitudes désuètes du manoir, dont la prise en main du personnel royal au détriment des tenanciers - sur lesquelles vont se greffer plusieurs événements dont un projet d'attentat contre le Roi.

Je m'étais arrêté à la saison 3 (parce que bon, honnêtement, les séries j'arrive difficilement et très rarement à tenir au bout, ça me saoule) et pas vraiment grave de ne pas connaitre sur le bout des doigts les destins de chacun. Pour les amateurs radicaux de la série (comme ma moitié), il y a un apport de détails ça et là.

Le film reste très élégant, soigné, méticuleux. Des dialogues courts, précis, percutants : on sent l'habitude télévisuelle de garder un esprit de concision, même pour un long métrage de 127 minutes (que je n'ai absolument pas vu passer!). Celle qui s'en tire le mieux? Evidemment Maggie Smith 8)) , dont le personnage ambigu de vieille douairière revêche et manipulatrice, malgré un second rôle, en fait la principale attraction. Ses duels verbaux avec Penelope Wilton, acides et drôles, sont un régal. Si elle n'a pas une nomination aux Oscars pour ce rôle, c'est à n'y rien comprendre. L'intrigue à tiroir révèle quelques éléments toujours intéressants sur les rapports de classe, et l'on sent que le scénariste prend plus de plaisir à s'intéresser aux serviteurs qui bénéficient des meilleures scènes et centres d'intérêt. Plus développés, et en même temps, restant prisonniers de leurs classe propre, intimement liée au devenir du manoir et de ses occupants. Dont l"une des héritières sent que le vent tourne et qu'il serait temps de changer... au risque bien évidemment de faire perdre les emplois à chacun. (comme une parabole actuelle?) Avec des éléments de comédie parfois brillants.
Des élans de changement aussi, sur plusieurs personnages. Comme l'indépendantiste irlandais rattaché à la famille, roturier ancien chauffeur et devenu partie du clan. Une cousine (excellente Imelda Staunton, comme d'habitude) qui possède
Spoiler : :
un enfant hors mariage
. Autre tabou, j'aurais envie de dire enfin, le Majordome Barrow (Robert James -Collier), personnage profondément antipathique, machiavélique, qui n'a eu que de mauvais travers ou presque pendant la série (je me demandais ce que le scénariste avait contre lui!), trouve quelque part enfin une issue (presque) heureuse.

D'un autre côté, le film garde des travers de la série. Des éléments greffés ne prennent pas et sont totalement superflus pour allonger la sauve, comme
Spoiler : :
l'attenat contre le roi, justement
qui ne servent ni le propos, ni l'action. Et il y a un côté quelque part... assez cheap, bizarrement. La scène de bal ou de liesse populaire sont mal mis en évidence, et font "pauvres" pour des passages royaux. j'avais en tete Le Discours d'Un Roi, (autre budget, certes) mais il y avait une ampleur visuelle et narrative dont ce film ici manque cruellement. Et même si les auteurs ont indiqué qu'un seule long métrage était prévu, on sent aussi qu'ils préparent le terrain pour la suite, avec trois ou quatre pistes d'atterrissage
Spoiler : :
la maladie de Maggie Smith, l'avenir de Barrow et de son histoire d'amour naissante, la fille d''Imelda Staunton...
pour le film suivant. ce qui, d'un point de vue de l'économie du cinéma, est tout à fait logique...

Maintenant, je ne nierai pas avait passé un très bon moment, d'une finesse et d'une élégance visuelle que je n'avais pas vu depuis longtemps; Il faut dire que ce type de cinéma ne correspond pas vraiment à ce que le grand public privilégie ces dernières années. Une contre-programmation pas parfaite, mais bienvenue... pour les fans de la série, ce sera un must, pour les autres, quelque chose de plus vain. Pour quelqu'un comme moi entre les deux,, ce fut un bon moment de passé, mais pas inoubliable non plus.


Le film a remporté le pLus gros succès aux USA pour la firme Focus Features, et un succès assez important en UK, en tête des entrées depuis plus de 3 semaines maintenant. En France, succès aussi 274 000 entrées sur une combinaison prudente 297 copies en première semaine, soit la seconde moyenne d'entrées par copie. Et surtout, un nombre de séances VO en province la plus importante de l'année. Et ca se sent: ma moitié a vu le film une première fois la semaine dernière, avec une salle VO quasi pleine (150 places environ), ce qui pour Evreux en semaine représente un record! Et là, plus clairsemé mais toujours du monde... en même temps, on était les plus jeunes :D
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