Après l’excellent « Night Call », Dan Gilroy retrouve à nouveau Jake Gyllenhaal pour une nouvelle charge contre les travers du « business ». Après avoir dénoncé le voyeurisme des media, TV en tête précédemment, il s’attaque cette fois au monde du marché de l’art contemporain, et plus spécifiquement aux requins qui priorisent billets verts aux qualités esthétiques.
Mais là où « NightCall » brossait un portrait troublant sur fond de déjà-vu (la TV pro-audimat sans morale s’en ramasse régulièrement plein la gueule depuis « Network »), faisant de son personnage central virant au malsain le centre du récit, ici le scénario tourne en rond au bout de 15 minutes. Quoi de plus rabâché également que le milieu pourri de l’art, faisant passer des merdes artistiques (soit-disant) pour des chefs-d’œuvres hors de prix ? Car au final il ne faut rien en attendre de plus, le propos ici présenté résumant le film qui vire poliment à l’ennui malgré l’energie déployée par un cast haut de gamme. Le parti-pris dénigrant vire malheureusement souvent à la caricature, comme par exemple lorsqu’un commissaire d’exposition prend un tas d’ordures pour une œuvre d’art géniale (gag moisi éculé, chaque beauf ayant visité le centre Pompidou faisant de même en pointant du doigt un extincteur au mur !).
Au final, peut être est ce une critique métaphorique d’Hollywwod, ce qui n’élèverait cependant pas le niveau du film, mais il est certain que « Velvet Buzzsaw » ne sera pas le pourfendeur d’un système à l’instar des œuvres dans le film qui se rebellent contre la vénalité ambiante.
Pour avoir un peu plus de fond sur un sujet similaire, mieux vaut voir « The Square » tout de même plus intègre et vecteur de vraies réflexions.
Velvet Buzzsaw - Dan Gilroy (2018)
Modérateurs : Karen, savoy1, DeVilDead Team