Les Crevettes Pailletées - Cedric Le Gallo (2019)

Modérateurs : Karen, savoy1, DeVilDead Team

Répondre
Superwonderscope
DeVilDead Team
Messages : 21524
Enregistré le : ven. avr. 30, 2004 9:09 am
Localisation : Pyun City

Les Crevettes Pailletées - Cedric Le Gallo (2019)

Message par Superwonderscope »

Un nageur vice-champion du monde un peu bourrin se voit condamné, après des propos homophobes, à entrainer une équipe de water-polo gay pour les Gay Games : Les Crevettes Pailletées.

film annonce (qui reflète finalement assez mal le film):

https://www.youtube.com/watch?v=XLRVG3H_qjI

Partant d'un point de départ existant (l'équipe existe et les soucis rencontrés sont réels), le duo de réalisateurs a concocté une comédie qui fait TRES peur sur le point de départ. Après avoir subi des trucs horribles comme Epouse-moi Mon Pote (entre autres légèretés), c'est une assez agréable surprise. Surtout pour un budget de 4 millions, le film réussit à faire beaucoup plus riche. Les deux leads, Nicolas Legob pour l'homophobe-concon et le cascadeur Alban Lenoir pour le leader de l'équipe, sont très justes et dotés de dialogues-punch bien sentis.
Bon, la structure hyper balisée (une équipe de gros nuls entrainés par un loser qui réussit à réunir au final tout le monde) ne permet pas de miracles sur le déroulé des événements. En fait, le film se libère de cette structure de manière graduelle, tant l'importance est mise sur les destins individuels et le relationnel du groupe - puisqu'au final, peu importe si l'équipe gagne ou pas (on ne le saura pas, contrairement à des films comme La Castagne , Indians et autre Bring it On). C'est plus le fait de souder le groupe face aux agressions et à leurs différences qui menace de les faire exploser en plein vol.
Les portraits de chacun deviennent assez attachants, diversifiés, évitant de justesse les stéréotypes, même si au final, certains s'enfilent (ahah) comme des perles. mais ça sonne juste. Les matchs ont leur dose de suspense, avec de jolis effets de camera sous-marine. J'étais même étonné à quel point c'était joliment filmé et photographié.
Ayant fait partie d'une équipe sportive lors des Gay Games de 1994, l'ambiance est justement restituée - sauf qu'à l'époque, les obstacles culturels étaient beaucoup, beaucoup plus importants. Même si bien présument explicités ici.
Il y a quelques facilités mélodramatiques
Spoiler : :
le héros est atteint d'un cancer qu'il décide de ne pas soigner
donc on sait fatalement un des éléments de conclusion. La narration repose sur des ressorts comiques évidents mais sans pour autant se moquer du sujet et de ses personnages. Beaucoup pour de la comédie française qui généralement se prend les pieds dans le tapis.

Quand j'ai vu la population qui était dans le cinéma, j'étais assez étonné de la mixité âge / diversité - et je me suis demandé comment ils ont tou.te.s réagit à certains dialogues et situations franchement crues :D .
le film annonce parle d'une sorte de Priscilla à la française, c'est un peu cela. Avec les travers de la comédie à la française, mais au final un peu plus rentre-dedans qu'à l'habitude. Des dialogues crus mais une justesse dans le propos. La dédramatisation finale est là aussi assez bien visée dans le mauvais gout assumé.

C'est en scope, utilisé de manière plutôt adroite. La bande son est bien mixée, usant de pas mal d'effets stéréophoniques - et la bande musicale pulse bien. Ca donne indéniablement la pêche.

Bref, un spectacle facile mais joué avec beaucoup d'énergie - j'y ai bien ri (ça m'a rappelé fatalement beaucoup de souvenirs) pas des personnages mais avec eux. Grosse surprise: c'est distribué par Universal (?) et le film rencontre un joli succès inattendu.

Vu à Evreux au Pathé, salle 4 ... qui a aussi un souci dans la projection, certaines scènes se déroulant de nuit étant difficiles à discerner.
Oh really? Well then I'm sure you wouldn't mind giving us a detailed account of exactly how you concocted this miracle glue, would you ?
Répondre