Radio Corbeau - Yves Boisset (1988)

[Superwonderscope]

Saint Meyrand, Jura. Une radio anonyme nommée "Radio Corbeau" dénonce les petits travers des notables de la ville, ce qui cause rires et moqueries, jusqu'à ce que chacun soit concerné. La communauté va se déchirer jusqu'à la violence. Un journaliste (Claude Brasseur) regarde ce petit monde s'entre-déchirer de manière amusée, tandis que la Police, incarnée par un Pierre Arditi désabusé, semble impuissante.



J'avais bien aimé à sa sortie, mais la revoyure fait quelque peu mal aux yeux. Revu sur une copie de ma VHS que j'ai mis sur DVD (à ma connaissance, le film n'est jamais sorti autrement qu'en VHS? peut être en streaming/VOD quelconque quelque part?). Quelle cruelle déception. Ce Boisset là, quelque peu déstabilisé par je ne sais quoi, tourne une sorte de téléfilm FR3 Franche Comté. un rendu cinéma qui ne retrouve pas les forces du Juge Fayard, d'Espion lève toi, du Prix du Danger ou même de son ridicule)rigolo Canicule qui avait au moins de la gueule. mais qu'est-ce qui s'est passé?

D'abord, il ne s'agit nullement d'un remake du Corbeau d'H.G Clouzot. Une mise à jour se décuplant en 1988, avec quelques clins d'oeils (Brasseur avec un pied-bot - hommage à Ginette Leclerc dans le film de Clouzot dans le même état), les scènes dans l'agence Postale...), et bien sûr, le dénonciateur des turpitudes de la bourgeoisie provinciale. C'est un whodunit, qui plus est, un exercice assez rare dans le cinéma français. Mieux encore, dont le coupable

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restera impuni

Collection de seconds rôles assez impressionnante: Edith Scob, en libraire - mère ragot toute doucereuse (et suspecte idéale), Jean-Claude Dreyfus en boucher, Rita Brantalou en patron d'électroménager....Evelyne Buix joue les utilités idiotes avec scènes seins nus inutile. Christine Boisson en journaliste là aussi qui ne sert à rien. Jean-Roger Milo, sous-utilisé, une fois de plus en frappe violente. Yves Afonso ridicule.

En fait, c'est mis en scène avec une paresse incroyable. Caricatural à un point de non-retour (Dreyfus est le pire avec ses roulements d'yeux), la petite bourgeoisie provinciale tient plus d'un Chabrol pas très fin qu'un portrait au vitriol. Trop de surjeu sur le côté café du commerce - même si, étant provincial moi-même , j'ai assisté à des scènes de comptoir gratinées!

L'intrigue fonctionne relativement bien au niveau suspens, surtout via le détachement de Brasseur, spectateur amusé et rempli d'amertume du bordel généralisé. Les révélation finales et surtout

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le sacrifice final de Brasseur

paraissent bien plaquées et démonstratives (le dernier plan!). Filmé platement, avec des scènes qui auraient du être dramatiques, comme la mort

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du jeune garçon

qui fait tout basculer, sont filmées mollement, sans intensité dramatique. On assiste platement au déroulé, sans force. C'est mou.

Je n'ai pas passé un mauvais moment à proprement parler, le métier des acteurs fait passer le tout. Mais pour du Boisset, ça sent le début de la fin. c'est juste très passable et j'ai, quelque part, regretté de l'avoir revu car ça m'a cassé le bon souvenir que j'en avais (vu à l'UGC Montparnasse à l'époque...). Mais bon, le temps est là pour les remises en cause et les mises en perspectives....

Le film a été un relatif échec, avec ses 276 888 entrées à sa sortie.

[dario carpenter]

Mais pour du Boisset, ça sent le début de la fin. c'est juste très passable et j'ai, quelque part, regretté de l'avoir revu car ça m'a cassé le bon souvenir que j'en avais (vu à l'UGC Montparnasse à l'époque...). Mais bon, le temps est là pour les remises en cause et les mises en perspectives....

Plutôt un bon souvenir de ce Boisset là aussi donc voilà, comme pour le Gary Sherman, un peu peur de le redécouvrir maintenant...je me souviens de Mad Movies qui écrivait quelques lignes gentilles sur le film à l'époque parce qu'on voyait la couv du magazine dans une des scènes avec Edith Scob
Des films/téléfilms de Boisset à conseiller après ce "Radio corbeau"?

[Superwonderscope]

J'avais été voir la Tribu en salles, puis acheté en VHS. Il "tait revenu au Scope mais ça n'était pas la grande forme non plus. Moins pantouflard que Radio Cobreau, et le film avait été un flop monstrueux (à peine 35 000 entrées), ce qui avait terminé la carrière cinéma de Boisset.
Après, j'ai abandonné, je n'ai plus rien vu, je ne suis pas allé au bout de l'affaire Seznec.
J'ai l'impression que la rupture cinéma, c'était Bleu Comme l'Enfer. Après, il y a un cachet franchouillard téléfilm qui s'est installé. J'avais adoré à l'époque, mais comme tous les Boisset 80's que je revois, c'est la chute. j'ai super peur de me le retaper.

[dario carpenter]

Par contre "Dupont Lajoie" que j'ai revu cet été c'est toujours efficace , les 70's ça devait vraiment être sa décennie...il y a "Allons z'enfants" cela dit qui m"avait marqué à l'époque mais souvenir lointain d'enfance, dans son autobiographie Boisset dit que c'est son film préféré même s'il a été un gros échec à sa sortie. "Cran d'arrêt" ce simili "giallo" que j'avais en vhs et qu'il serait bon peut-être de déterrer en HD avec des bonus!

le film avait été un flop monstrueux (à peine 35 000 entrées), ce qui avait terminé la carrière cinéma de Boisset.

"La travestie" avait fait à peine mieux avec 50 601 entrées d'après BOS...

[DPG]

Moi j'aime beaucoup "Radio Corbeau", revu plusieurs fois avec un vrai plaisir. (même si je concède que visuellement ça n'a pas une gueule incroyable... mais c'est le cas d’énormément de films français des 80's...)

Ce que j'en pensais la dernière fois que je l'ai vu (2011) :

Sorte de remake moderne du "Corbeau" de Clouzot, nous sommes là face à une franche réussite. Le ton "rentre dedans" de Boisset s'accorde à merveille avec le sujet. Le film propose une incroyable peinture d'une petite ville de province et de tous les travers qui l'accompagne, des magouilles de bas étage au racisme ordinaire, en passant par les commérages, coucheries, et autres arrangements entre amis. Mais au delà du ton grinçant et de la peinture au vitriol, le film reste un très bon polar, avec une enquête prenante, des rebondissements bien amenés, une construction efficace et un whodunit très sympa. Le cast est à la hauteur, avec un tandem Arditi / Brasseur en tête d'affiche, mais surtout une incroyable galeries de seconds rôles assez mortels dans les rôles essentiels des habitants de St Meyrand. Une franche réussite donc, à ranger aux côtés d'un "Dupont Lajoie" du même Boisset pour un diptyque "franchouillard" toujours aussi mordant.

[dario carpenter]

...ah c'est malin...maintenant j'ai envie de le revoir!