54 (VF: Studio 54) - Mark Christopher (1998)

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Superwonderscope
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54 (VF: Studio 54) - Mark Christopher (1998)

Message par Superwonderscope »

1979: Shane (Ryan Philippe), un jeune homme de 19 du New Jersey, parvient à rentrer dans la fameuse boite de nuit 54 à NYC, tenue de main de fer par Steve Rubbell (Mike Myers), du fait de sa simple jolie apparence. Il va découvrir un monde très fermé (et superficiel) de célébrités, de drogue, de sexe, d'argent facile - et gravir les échelons.

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Voilà le cas typique du film maudit qui a ruiné la carrière de son réalisateur. D'après l'histoire vraie du célèbre Studio 54, qui a ouvert en 1977 et fermé un peu plus de 2 ans après, du fait d'un raid du FBI qui a retrouvé des sacs de'argent planqués du fisc à l'intérieur de la boite. Le film suit la trajectoire de Shane (inspiré d'un vrai personnage qui a travailléé comme Barman). Mais malheureusement, le film a été produit par les frères Weinstein qui ont obligé Mark Christopher à éviscérer son scénario et son film de presque 40mn, pour retourner des scènes afin de rendre le film plus "familial" et plus moral. L'équipe du film surnommait le remontage "Studio 55" tant il n'avait plus rien à voir avec le scénario original. le film s'est fait laminer par le critique , insuccès public et le réalisateur mis au placard, puisqu'il n'a plus fait aucun film de cinéma depuis.

2015: Mark Christopher annonce avoir réussi à refaire son filM original en récupérant les presque 45 minutes coupées et avoir enlevé les scènes retournées par Miramax. "Unrated director's cut": Ce qui donne un tout autre montage, plus "risqué" et surtout d'une durée inédite de 106mn. C'est la version que j'ai pu voir. techniquement, on voit clairement les scènes qui avaient été coupées, il y a un net différentiel visuel, mais ça n'est pas vraiment gênant dans le sens où cela donne pus de fluidité à l'histoire. Toutes les scènes "osées" ont ét réintégrées, tentant de coller à la réalité de ce qu se passait dans la boite de nuit -où seules les célébrités et les gens "beaux" et "riches" y était admis, afin de créer un environnement qui fasse envie et de créer l'événement perpétuel.Idem pour la circulation t la prise de drogues. Et surtout, que le film s'équilibrait autour de l'histoire entre Ryan Philippe, Salma Hayek (dans le rôle d'un chanteuse en devenir) et de Breckin Meyer. Chose qui avait été coupée dans le montage cinéma, puisqu'on y voyait aussi une scène de baiser entre les deux hommes, ce que ne voulait pas voir les frères Weinstein, trop apeurés du contenu.

Le film n'est pas une réussite totale en soi, mais colle probablement beaucoup à la réalité de cette liberté fin 70's qu'incarnait ce lieu de danse, de drogue et de sexe. Une période pré-Sida où tout semblait permis, y compris de jouer avec le fisc. Mike Myers y compose le patron de manière assez incroyable, s'enlaidissant et avec des dialogues très crus, drogué pendant tout le long... très proche du vrai Steve Rubbell.

Cette version s'avère moins morale/moralisatrice que la précédente, même s'il s'agit au fond d'un conte moral suivant un arc narratif centré sur l'ascension et la chute météoritiques de son héros - et son amitié retrouvée avec ses amis. Très curieux de voir Neve Campbell en tête d'affiche, alors qu'on ne la voit que dans trop /très peu de scènes (et une post)générique). Elle y est d'ailleurs très bien, représentant bien la dualité des personnalités se retrouvant dans ce lieu. D'ailleurs, le générique de fin propose des clichés"s de célébrités de l'époque festoyant dans ce studio 54 et on voit qu'absolument tout le gratin de l'époque y est passé.
En tous cas, un film possède un visuel réussi, bariolé, entre légèreté et gravité, peu farouche et une bande son fatalement parfaite (la re-création d'Amii Stewart est bien!). Salma Hayek a indiqué avoir regretté avoir fait le film (mais ayant admis que cela lui avait donné de "l'exposition"), tout comme Ryan Philippe s'était désolidarisé du film remonté, et qu'il a accepté de redoubler les scènes pour le montage original disponible depuis. Bizarre de voir que Breckin Meyer est absent de l'affiche, alors qu'il y tient un rôle pivot.
A réévaluer.

le visuel du dvd français avec montage cinéma tripatouillé:

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Re: 54 (VF: Studio 54) - Mark Christopher (1998)

Message par orco »

Ca donne envie de le redécouvrir, c'est vrai que j'al le souvenir d'un film très lisse.
Mais si j'ai bien compris, il n'existe qu'un Blu-Ray allemand et sans sous-titres. :?

A noter aussi l'existence d'un documentaire sur le studio 54 :
https://www.blu-ray.com/movies/Studio-5 ... ay/226433/
Superwonderscope
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Re: 54 (VF: Studio 54) - Mark Christopher (1998)

Message par Superwonderscope »

revu sur le Blu ray US de chez Lionsgate.

On voit très bien quelles sont les scènes qui ont été récuperées des VHS de rushes (découvertes dans un hangar au fin fond de la Californie par la productrice associée) qui étaient les seules possibilités afin de refaire le Bootleg du director's cut qui avait refait surface il y a 16 ans.
On perçoit des sauts d'images ça et là, des différences avec les moments réinsérés provenant des rushes sur VHS, mais qu'importe, on a affaire là à un "vrai" director's cut, à savoir le montage original du réalisateur avant que le produteur ne mette la main dessus, fasse réécrire le tout, oblige à de nouvelles scènes et exclut le réalisateur du montage final. Avec des acteurs qui avaient été éviscrés egalment du montage initial;

Il y a un vrai sens de liberté, où il n'y avait aucune barrière sociale en cette fin de décade. Le film retranscrit très bien cela. Ryan Philippe est tout à fait à sa place en gravure de mode utilisée pour ce qu'il est : un joli garçon qui attire les foules. il y joue vraiment bien, tout comme tout le casting autour de lui. le nouveau montage révèle des personnages avec de la chair autour, plus complexes- et non plus focalisé sur une romance à l'eau de rose entre Philippe et Campbell. Philippe possède un rôle totalement autre, où sa bisexualité est réinstallée, tout comme son caractère de promiscuité qui couche, sniffe à tous les étages pour arriver en haut de l'affiche. On trouve aussi cette circulation de drogue, de sexe débridé, de melting pot de personnalités (dont certain sjouent leur propre rôle ici encore).

Au final, il y a deux films complètement différents. le montage Weinstein, plus familial (Weinstein voulait sa version de La Fiève du samedi soir, plus familial) et la version Chrisopher, une ôde à l'émergence des contre-cultures post guerre du Vietnam et pré-sida.

La nouvelle version supplante sans souci celle, terne et lisse, sortie en 98. Où tout se focalisait à la fin sur le post-studio 54 et la vie des "héros" du film.
La version Christopher dévleoppe beaucoup plus les personnages et les relations dans le trio de tête (Breckin Meyer y livre une de ses meilleures performances, d'ailleurs), il n'y a guèreque le lip-synch de Salma Hayek qui s'avère désastreux. La scène de sexe entre Sela Ward et Ryan PHilippe y est quand même assez incroyable. Rien de fallacieux, mais les dialogues, regards et mouvements des corps en disent très long.

Ca n'en fait pas un grand film pour autant, mais il se dégage un authenticité rafraichissante qui oblitère les défauts.


Il y a aussi un bonus sur comment tout a été retrouvé en terme de scènes manquantesn et l'énorme travail (souvent image par image) de remontage afin de correspondre à la vision initiale du réalisateur. Très révélateur sur la nature même de la notion de traval de longue haliene, et du travail de monteur - qui ne se limite pas au simple fait de couper des scènes et d'assembler des moments.

Le Blu ray est toutes zones.
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