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Petit bijou fantastique produit par les studios Ealing, doté d'une richesse thématique assez étonnante. Un film choral qui résume plutôt bien les préoccupations de l'époque. Les évocations de tensions politiques: l'un des protagonistes est irlandais au beau milieu d'anglais, les gallois se moquent éperdument des anglais, une française (Françoise Rosay, impériale) en dispute avec sn mari, a perdu son fils dans une bataille navale et tente de le rejoindre par une séance de spiritisme... d'aucuns d'ailleurs ont oublié l'importance et l'essor du spiritisme pendant ces temps de guerre, autre moyen que la religion pour tenter de repenser aux morts perdus. Intéressant à plus d'un titre d'ailleurs, car Françoise Rosay, ayant rejoint un réseau de résistance au début des années 40, fut dénoncée, dut fuir au maghreb et rejoint les français de Londres avec le Général de Gaulle, pour participer aux réunions d'organisation. D'où sa présence ici, et surtout, son discours (dans un anglais parfait!) sur l'état de la France. A une remarque de l'irlandais que la France a été vaincue, elle répond fièrement que "la france continue à se battre!". Quelque chose d'impensable dans le cinéma français de 1940/1945, prenant le contrepied des actrices françaises sympathisant avec les nazis (Suzy Delair, Danielle darrieux...).
Mélange de comédie dramatique sociale, le film glisse vers le fantastique, avec même quelques maquettes plutôt sympas (l'incident de la barque entrainée vers une chute d'eau, l'incendie...), un paradoxe temporel et surtout, des évéenemtns qui remettent en question les choix effectués par chacun sur l'année qui vient de s'écouler.
Il apparait assez vite que
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Un conte moral, somme toute, remettant en perspective des trajectoires de vies brisées. Richement écrit, avec de très beaux dialogues, complexe, oscillant entre un ton parfois léger très grave - on reste très éloigné du cinéma de propagande américain ou allemand de cette époque (et du cinéma français qui devait éviter soigneusement les sujets de guerre). Distraire mais éveiller les consciences sans faire oeuvre moralisatrice.
Dearden est très fin, pose les pierres d'une oeuvres qui oscillera/flirtera beaucoup avec le cinéma de genre dans le futur. Très belle fin, triste, désolée mais pleine d'espoir.
Le film ne sortit que tardivement en France, en 1952.
Une très belle découverte pour ma part!
Le Blu ray StudioCanal est de toute beauté, sans un gramme de poussière ou de défaut d'image et de son. (bon, le grain a quasiment disparu, aussi...) mais certains gros plans sont saisissants. (le film était déjà sorti en 2011 en UK dans la collection Ealing Studios)
95mn
1.37:1
Audio anglais avec st anglais.