Karnaval, le premier film de Thomas Vincent est sorti il y a bien longtemps. Il ne m'a pas laissé un souvenir positif. J'étais dubitatif lorsque je suis allé voir son second film qui se voulait dans la lignée d'un Harry un ami qui vous veut du bien ou de Qui a tué Bambi. Mal vendu (promo à chier), le film n'a rien de bien attirant. Pourtant il s'agit d'un drame psychologique brillant qu'on a vendu un peu trop vite comme un thriller. Il risque de rater sa cible et pire, irriter ceux qui sont venus chercher des sensations fortes. Son rhytme lent et sa quasi absence d'action peut en rebuter plus d'un. Pourtant force est d'admettre que cette étude de caractères est réussie jusque dans le malaise qu'elle réussi à imposer. Les acteurs, tous glaciaux, sont brillants, en particulier Giraudeau qui sombre peu à peu dans la démence. A l'image du film, élégant, trouble et vénéneux. Le monde de l'édition (milieu dans lequel se passe le film) n'en ressort pas grandi. Tant mieux.
J'ai trouvé Je suis un Assassin intéressant surtout à partir du moment où Giraudeau et Viard commencent à basculer. Le début est classique mais pas désagréable, et surtout il n'y a pas de happy end.
En tout cas, cela n'a rien à voir avec Harry, un Ami qui vous veut du bien, lequel m'avait énormément déçu.
François Cluzet est probablement le meilleur acteur français du moment. Il est trop sous-employé. Un film dans lequel il joue ne peut pas être mauvais...
Marrant, personne ne l'a ressenti mais moi j’ai surtout trouvé ça franchement drôle par moment. Bon, évidemment le film pratique un humour assez singulier, souvent très noir, mais à ce seul niveau je trouve que ça fonctionne totalement et remarquablement. Rien que la composition de Giraudeau est carrément jubilatoire. Après, le film dans son ensemble n’arrive pas à convaincre totalement. Il est vrai qu’on a un peu de mal à croire à cette histoire, au départ sans trop de surprises, qui bascule progressivement dans un trip pas très sain à la limite du rationnel. Peut-être pas totalement abouti sur tous les plans donc, mais bon, des films aussi gonflés qui possèdent une telle ambiance, on n’en voit pas tous les jours chez nous non plus.
Je serais quand même curieux de savoir à quel point le film demeure fidèle au roman de Donald E. Westlake qu’il adapte.