Très mitigé car je trouve que le film plonge dans les pièges du biopic - une longue tirade chronologique des des moments supposément clés de la carrière d'un homme connu. De plus, ce récit reste assez prudent, évacuant soigneusement les polémiques et autres procès autour de ses oeuvres.
Matt Smith incarne très bien ce personnage ambivalent, noyé dans ses obsessions visuelles - de sa découverte de la lumière photographique; ses muses, ses mentors - à mon sens les plus belle scènes restent celles avec Sam Wagstaff (John Benjamin Hickley, formidable mais affublé d'une serpillère capillaire épouvantable), sur sa montée en puissance créative - et ses deux périodes parallèles, les natures mortes et ses obsessions BDSM.
En fait, le film passe de manière trop rapide sur les relations complexes avec son frère Edward (devenu photographe à son tour, mais sous un autre nom avant de reprendre son patronyme initial), leurs conflits réglés en deux lignes de dialogues. Et, évidemment, les inévitables scènes de fin de vie à l'hôpital avec SIDA à la clé, renforçant la nième évocation de l'artiste victime de ses vices et tortures mentales. Histoire d'apporter de l'empathie au personnage? c'était bien inutile. le film montre sa vie, mais ne s'intéresse guère à l'âme du photographe et sa force d'expression.
Pas inintéressant, mais frustrant, peu impliquant, ne prenant pas beaucoup de risques pour ne déplaire à personne ni trop choquer. Le contraire de Mapplethorpe - un comble.
Element assez curieux, il s'agit d'Eliza Dushku (actrice de Bring it On ou Detour Mortel, entre autres) qui est derrière la production du film. Inattendu.
DVD US de chez Samuel Goldwyn de qualité médiane. 1.85:1 VOsta 1H42. Pas de Blu ray à ma connaissance.