Deux plongeurs (Gilbert Roland et Richard Egan) découvert un bateau espagnol échoué au fond des mers non loin de Cuba, avec un potentiel d'or enfoui à l'intérieur. Ils organisent une expédition avec également Jane Russell en plongeuse et Lori Nelson, mais ils sont surveillés par une bande de pirates locaux.
Tourné en SuperScope (le premier pour ce faire), cette production d'Howard Hugues, qui a cout^é très cher à l'époque, était surtout un véhicule pour Jane Russell et sa poitrine pneumatique. Le tournage fut perclus de problèmes (perte de film, tempête qui a détruit nombre d'éléments, délocalisation d'Hawaï à la Jamaïque, tournage compliqué sous la mer, utilisation d'un grand tank aquatique pour recréer les scènes au sein de la RKO..), John Sturges du réécrire le scénario car le trouvant idiot. Et il l'est toujours autant, avec une ridicule scène de pique-nique sur une ile, entre autres - un pirate croyant, la présence incongrue d'un prêtre qui met des habits de prêtre et les enlève au gré du film. pourquoi? ben... parce que
il ne sert à rien, hormis un vague alibi culturel et l'absolution finale du pirate 
Ce qui étonne, ce sont les décors fixes et assez pauvrets compte tenu du budget, qui a du être "englouti" au propre comme au figuré, par les scènes sous-marines. On sent que Sturges se fait un peu chier, surtout si on compare à Un Homme est passé sorti la même année (un de ses meilleurs films). C'est purement fonctionnel, Roland surcharge en alibi exotique (comme il le fit dans Tempete sous la Mer ou encore dans le très intéressant Rendez-Vous avec une ombre/Midnight Story, qui est sorti en DVD français ).
La critique du DVD français de TEMPETE SOUS LA MER:
http://www.devildead.com/indexfilm.php3 ... mile-reef-
et le sujet de Rendez-vous avec une Ombre:
viewtopic.php?f=3&t=32461&p=413384&hili ... ry#p413384
Ca donne une spectacle très long (99 minutes) et surtout, avec une impression de déjà vu... tu parles Charles, Benchley a repris EXACTEMENT la même histoire pour LES GRANDS FONDS/ THE DEEP, qui a donné une monumentale chienlit filmique, dotée de très belles images - avec un final à l'identique
. A noter également des similitudes trois ans après avec le Boy on a Dolphin de Jean Négulesco. On va dire qu'Underwater agit comme une matrice sur les films de trésors enfouis sous la mer, au mieux.C'est un peu la même chose ici. Les scènes sous-marines, qui composent les 2/3 du film, sont parfois spectaculaires. On sent les enjeux des éclairages (pour info, à 5 mètres de profondeur, les couleurs commencent à disparaitre pour laisser place à du bleu et du vert si on éclaire pas correctement les images). Mais la caméra est fluide, les scènes marines sont parfois magnifiques, très bien éclairées et mises en scène. le point est superbe sur les visages, et sur l'appareil sous marin tiré par le bateau.... les miniatures du galion sont ratées, mais techniquement, c'est de la très haute volée visuelle.
On passera sur la bêtise générale du propos et son incongruité: des explorateurs et le galion espagnol en bois qui est dans un état remarquable pour être depuis plusieurs siècles sous l'eau
. Genre faire péter des explosifs tout en se trouvant à l'intérieur d'une épave rien de plus mortel comme comportement sous-marin... tout comme THE DEEP, le film s'affranchit de la logique de plongée (aucun palier de décompression, la vie marine touchée et arrachée à pleine main, EVIDEMMENT des méchants requins qui sont autour...). Ce qui est intéressant rétrospectivement, c'est le matériel utilisé et on se rend compte qu'il était beaucoup plus physique d'être plongeur en 1954 qu'aujourd'hui. idem pour le matériel photographique utilisé par Gilbert Roland, le flash sous-marin laisse rêveur par rapport à aujourd'hui!Le film n'a donc strictement aucun intérêt hormis de voir les acteurs se débrouiller sous l'eau sans aucun cascadeur (jane Russell y apparait très à l'aise, tout comme le musculeux Richard Egan, un Patrick Duffy avant l'âge, et Gilbert Roland (déjà dans Tempête sous la mer) qui a surmonté sa peur de l'eau - bravo à lui car son rôle n'est pas simple sous l'eau vu ce qu'il lui arrive. C'est longuet pour l'action mais j'avoue l'avoir pris du fait d'être un film sur la plongée sous-marine, ayant valeur historique plus qu'autre chose.
Le Blu ray Warner Archive est vraiment très chouette. Respect du format SuperScope (2.00:1), avec sta. très belles couleurs rutilantes (les tenues de Jane Russell sont éclatantes). C'est propre, sans griffure ni poussière, un vrai plaisir des yeux. Le son mono est juste adéquat, mais sans aucun souffle notoire.
Entrées France: 667 293.