Festival de Cannes et cinéma de genre...

[Manolito]

Surtout il y a eu des précédents de films hybrides, Palme d'or très contestés d'ailleurs avec "Pulp Fiction" et surtout "Sailor et Lula" qui avait été une palme très mal reçue. Les mentalités ont évolué - dans le bon sens - celui d'une ouverture d'esprit plus grande dans les deux sens, en particulier dans les nouvelles générations je pense. Le public plus âgé garde peut-être un regard plus conservateur sur la question...

[DPG]

Bah il y en a un paquet des exceptions, des films "border"

Cronenberg, c'est quoi ? Du genre ou de l'auteur ?
Etc...

[Dragonball]

Ah ben Cronenberg à la base c'est quand même clairement du cinéma de genre, et du cinéma de genre bien cracra même !
Puis ses thématiques se sont affiné, ses restants cependant durant tout de même pas mal de souvent assez hard avant de peu à peu quitter le giron du genre après en gros "Le Festin nu".

Mais "Crash" par exemple, c'est vraiment typique le bon exemple de film d'auteur bien cracra !

Idem pour les films de Gaspard Noé ou Marina De Van par exemple.

[Manolito]

Pour rebondir sur le thread de "Titane", un petit tour des Palmes d'Or, avec débat (sans fin) sur ce qui est du "genre" ou pas...

Parce qu'une définition claire et objective du "cinéma de genre", je l'attends encore...

Avec les Palme d'Or depuis 1949, j'ai gardé celles me paraissant à discuter

1949 Le Troisième Homme The Third Man Carol Reed : Film d'Auteur sans doute, fim de genre peut-être ? En tout cas classique du Film Noir, c'est sûr

1951 Miracle à Milan Miracolo a Milano Vittorio De Sica : comédie sociale, avec une touche de fantastique merveilleux quand même. Mais bon, vraiment pas du cinéma "de genre" quand même...

1953 Le Salaire de la peur Henri-Georges Clouzot : classique du film d'aventures et de suspense. Clairement du cinéma de genre pour moi !

1959 Orfeu Negro Marcel Camus : film musical clairement fantastique (transpoistion d'"Orphée"). Mais pas assez "genre" mon fils!

1967 Blow-Up Michelangelo Antonioni : film sous forme d'enquête... un peu... et pas vraiment ! Inspiration clé du giallo des années 70 pourtant...

1969 If.... Lindsay Anderson : film provocateur et anarchisant, mais pas vraiment du cinéma de genre, non ?

1970 MASH Robert Altman : détournement du genre Film de Guerre... Mais bon...

1974 Conversation secrète The Conversation Francis Ford Coppola : thriller parano et espionnage à la clé... Pour moi, c'en est !

1976 Taxi Driver Martin Scorsese : à l'évidence un Film Noir, avec le personnage classique du vétéran (de la seconde guerre mondiale, de la guerre de Corée, de la guerre du Vietnam, rayez la mention inutile...). Mais plutôt un drame du déclassement qu'un vrai Film Noir quand même...

1979 Apocalypse Now Francis Ford Coppola : là aussi, détournement du film de guerre...

1980 Que le spectacle commence All That Jazz Bob Fosse : classique de la comédie musicale désabusée, avec touches de fantastique. C'est pas un "genre" la comédie musicale...?

Kagemusha, l'Ombre du guerrier 影武者, Kagemusha Akira Kurosawa : classique du film de samourai par un maître mondial du genre et du cinéma.

1982 Missing Costa-Gavras : thriller politique avec de forts éléments de suspense...

1986 Mission The Mission Roland Joffé : c'est quand même un film d'aventures quelque part, non ?

1990 Sailor et Lula Wild at Heart David Lynch : celui-là a été une vraie cassure, une palme d'or qui s'est fait agoniser d'injures dans Télérama, les Cahiers et compagnie. De mémoire, dans Télérama (Pierre Murat), ils écrivaient que l'idée du cinéma de Lynch se résume à un slip tâché de sang. Lynch ne commencera à faire vraiment l'unanimité qu'avec "Lost Highway"...

1994 Pulp Fiction Quentin Tarantino : autre film clé dans un changement de cap, mieux accueilli quand même qu'un "Sailor et Lula". Tarantino a clairement été un passeur qui a ouvert des horizons à une jeune génération de cinéphiles montrant qu'on pouvait aimer Rohmer et Sollima. A l'époque, c'était très nouveau. J'aime pas trop le film par contre.

En 1996, "Crash" a le prix spécial du jury, mais pas la Palme d'Or...

2000 Dancer in the Dark Lars von Trier : comédie musicale d'un réalisateur qui a plus que souvent fricoter avec le fantastique. Ca doit être irregardable aujourd'hui ?

2009 Le Ruban blanc Das weiße Band Michael Haneke : une révolte violente d'enfants contre les adultes, dans la tradition des "Révoltés de l'an 2000". En plus feutrée quand même ! La forme reste vraiment très auteur...

2010 Oncle Boonmee, celui qui se souvient de ses vies antérieures ลุงบุญมีระลึกชาติ, Lung Boonmee raluek chat Apichatpong Weerasethakul : film poétique et fantastique intéressant, un des plus réussi dans le style évanescent de son metteur en scène.

2015 Dheepan Jacques Audiard : drame de la délinquance qui se termine à coup d'auto-justice ramboesque !

2019 Parasite 기생충, Gisaengchung Bong Joon-ho : au vu du réalisateur, notamment, je ne sais pas, j'y vois quand même un film de genres ?

2021 Titane Julia Ducournau : pour moi, un des plus clairement "de genre" avec "Sailor et Lula" et "Pulp Fiction". Il n'y en a donc pas tant que ça...

[orco]

Ah ben Cronenberg à la base c'est quand même clairement du cinéma de genre, et du cinéma de genre bien cracra même !
Puis ses thématiques se sont affiné, ses restants cependant durant tout de même pas mal de souvent assez hard avant de peu à peu quitter le giron du genre après en gros "Le Festin nu".

Mais "Crash" par exemple, c'est vraiment typique le bon exemple de film d'auteur bien cracra !

Idem pour les films de Gaspard Noé ou Marina De Van par exemple.

Mouais j'ai un peu du mal avec cette catégorisation genre/pas genre. Si on prend l'exemple de Cronenberg c'est clairement un auteur, avec une vision, des obsessions et des thématiques récurrentes. On n'est pas dans l'exploitation pure et dure même s'il en a exploité le filon pour faire son chemin dans le monde du cinéma. Idem pour David Lynch, et même des gens comme Henenlotter, Stuart Gordon ou Brian Yuzna, je les considère avant tout comme des auteurs car ils ont leur univers qui leur est propre.

[fiend41]

mais n'y a t'il pas une hypocrisie cannoise ? car "sous les marches" y'avait le marché des films, et du bis & co y'en a eu des paquets à se négocier...

et va savoir si Titane n'a pas eu la palme par un coup de pouce de Micron qui a adoré le film et l'a tweeté

[DPG]

Oui, sans doute un complot de Big Pharma aussi !