L'exorciste du Vatican - 2023 - Julius Avery

[Manolito]

Titre US : The Pope's Exorcist



Le père Amorth (Russell Crowe !) au service du pape (Franco Nero !!) se rend en Espagne pour étudier le cas d'un garçonnet possédé, dont la famille vient de s'installer dans un vieux château isolé...

Inspiré des témoignages du père Amorth, vrai prêtre catholique s'étant vanté d'avoir pratiqué des dizaines de miliers d'exorcisme et auquel William Friedkin a dédié le documentaire "The Devil and Father Amorth", "Le prêtre du vatican" est une petite production d'horreur US tournée par Julius Avery, réalisateur dont j'avais bien aimé "Overlord" il y a quelques années.

Russell Crowe incarne un prêtre exorciste romain avec bonhommie, à la limite de la parodie, et il faut le dire avec une certaine réussite, donnant une touche d'humour et de décontraction subtile qui ne manque pas de charme et d'intérêt. Le décor de la grande bâtisse espagnole et ses passages secrets lugubres donne une bonne ambiance au métrage, Julius Avery apporte une certaine pêche à la mise en scène et les acteurs sont plutôt bien dans l'ensemble.

Mais... hélas, alors qu'on croyait pouvoir s'attendre à quelque chose d'un peu original, le film étant basé sur des histoires "vraies", nous nous retrouvons à nouveau avec un décalqué très servile de "L'exorciste", déjà plagié un nombre incalculable de fois, notamment au cours des dix dernières années. Spider walk, message démoniaque s'écrivant à même la peau de la victime, meubles agités, enfant (mal) post-synchronisé par un acteur adulte... Tout y passe dans le vu et l'archi-revu, avec en plus un dénoument lourd qui nous éclabousse de grotesques geysers de sang et de flammes numériques, moches au possible.

On en ressort avec la désagréable impression de s'être encore fait assommer de superstitions chrétiennes pénibles, ainsi que de la promotion des écrits du père Amorth, charlatan et réactionnaire notoire. Franchement à éviter. Quel gâchis...

La fin, optilmiste de la part des producteurs, annonce une sorte de franchise à la James Bond orienté exorcisme ! Le succès du film, honorable sans plus, ne paraît quand même pas aller dans ce sens.

Vu à l'UGC Ciné Cité La Défense.

[Drac]

Pas trop mal, c'est pas le pire ersatz de l'exorciste qu'on ait pu voir ces dernières années et c'est beaucoup moins chiant que The Rite avec Anthony Hopkins.

[bluesoul]

Re-vu une 2eme fois sur Prime et toujours aussi fan!

Bon, soyons francs, tout ca n'est guere serieux et le vrai pere Gabriele Amorth doit se retourner dans sa tombe comme une toupie .

Sur le papier, tout y est: gamin transforme en Gremlin qui agresse sa mere, des croix qui se retournent, un spider-walk (au plafond) et tutti cuanti. La ou le metrage deroge a la regle, enfin a TOUTES les regles est d'abord avec le prete-exorciste titre qui n'arrete pas de me faire penser au perso de BD Odilon Verjus: ventripotent, bon vivant, avec un solide sens de l'humour et toujours pret a donner des coups de tatanes aux forces du mal (Bud-Spenser-style). Mais que demande le peuple, hein??

https://www.planetebd.com/bd/le-lombard ... /2269.html

Russell se fond parfaitement dans le perso et on se dit que l'acteur et le real, tous deux de connivence (avec franco Nero en pape(!) de leur cote ) ont decide de s'amuser avec ce qui devait etre un projet de pure commande et...ca marche(!!) En tout cas, en ce qui me concerne et on tient ici la meilleure prod de type exorcistxploitation depuis longtemps, devancant meme le dernier zode officiel de la saga The exorcist, c'est dire (meme si c'est pas vraiment difficile )

La scene finale annoncait un Exorcist en mode Bond-like avec organization secrete et missions a accomnplir. Malheureusement, le public n'a pas suivi. Dommage, j'en aurais bien repris pour un Ave Marie et deux pains dans la g.ueule de ce Kingsmen en mode Popemen .

Recommande a consommer avec un casier de vin de messe achete a Auchan.

[Teurk le Sicaire]

Intrigué par les différents retours, souvent goguenards, sur le film, j'ai tenté l'expérience de l'exorcisme par livraison à domicile en vespa. Un service effectivement rigolo, fourni avec tous les clichés du genre : Satan est-il donc atteint de clinophilie pour que ses possédés soient tous contraints à passer leur temps au plumard ? Les habituels gimmicks gesticulatoires et coprolaliques de la foire à la saucisse du cabotinage ne sont ainsi jamais effrayants (on dirait que le gamin conduit un chopper quand il est attaché !), et on vient même à se sentir plus affilié au démon qu'à ses victimes, savourant ses tourments souvent minables, parfois incompréhensiblement surbalaises ; une empathie qui s'explique sans doute par des années de pratique d'INS (comme quoi, le jeu de rôle conduit bien au satanisme).

Le film semble d'ailleurs hésiter sur ses intentions horrifiques, casant un peu d'humour et lorgnant du côté du buddy movie (la scène de la commission ecclésiastique à la "je veux ta plaque et ton cul sur mon bureau", ou plus évident encore la conclusion). Russell Crowe porte beaucoup sur ses épaules, même s'il apparait un peu nullos en action quand il est inquiété par une simple extinction de la lumière. On appréciera le scénario de base claqué (le déménagement de la famille américaine sans le sou dans une abbaye espagnole en ruine pour la retaper, la revendre et se faire du bif ?), la gestion hasardeuse de l'itanglais, les explications à la mords moi l'noeud sur l'inquisition, l'attitude slasher des persos qui font toujours le contraire de ce qu'il faut, l'enquête Appel de Cthulhu de la deuxième partie et le final guignolesque à la logique incompréhensible.

J'aurai aussi appris que le psychotrauma est un facteur de risque de possession démoniaque (je vais l'ajouter à mon powerpoint sur le sujet) et que l'Espagne de 1987 était déjà bien équipée en IRM (moins en médecin compétent en psychiatrie). Si L'Exorciste du Vatican avait pour intention d'être une série B vaguement débile et jeanfoutiste du dogme catholique, c'est une réussite. Dans le cas contraire...