
Ulzana, un chef apache, s'échappe de la réserve où son peuple est cloisonné et maltraité. Il se lance avec ses hommes dans une série de massacres et de représailles contre les fermiers blancs de la région. Des soldats de l'armée américaine, accompagnés de guides connaissant bien les moeurs guerrières de la tribu, partent à sa poursuite...
Après les échecs successifs de ses trois films tournés pour le studio ABC, Aldrich revient au western, genre qu'il n'a pas approché depuis "Vera Cruz", il y a plus de quinze ans. Il retrouve pour l'occasion la Star Burt Lancaster, qu'il a déjà dirigé dans "Vera Cruz" et "Bronco Apache", qui porte le projet, avec le studio Universal. "Fureur apache" est d'ailleurs une sorte de prolongement de "Bronco Apache", qui décrivait déjà la révolte d'un Apache refusant d'être déporté et installé dans une réserve indienne.
"Fureur apache" traîte donc la question indienne de façon progressiste, mais sans faire de cadeau non plus à la dépiction de la violence et des tortures apaches. En ce sens, le film contient quelques scènes gore avec les découvertes des cadavres martyrisés des victimes des apaches.
Le métrage confronte les points de vue du Lieutenant DeBuin (tout jeune Bruce Davison), idéaliste mais débutant, de l'éclaireur expérimenté McIntosh (Burt Lancaster) et du jeune apache Ke-Ni-Tay travaillant pour l'armée US (Jorge Luke). Les trois acteurs sont excellent et participent à des scènes brillantes, aux dialogues remarquables de finesse et d'intelligence. "Fureur Apache" est aussi un métrage évoquant la guerre du Vietnam en particulier, et les guérillas insurrectionnelles en général, de manière assez transparente, ce qui lui donne une vraie originalité dans le genre western (nous sommes l'année de la sortie du "Voyage au bout de l'enfer" de Cimino, premier "grand" film US sur la guerre du Vietnam). Guerre du Vietnam qui était déjà en filligranes derrière "Les douze salopards"...
Les images sont magnifiques (superbe direction artistique et photographie), l'action est brutale (inoubliable plan de la femme blanche abattue par surprise d'une balle dans la tête par un soldat US, pour lui épargner de tomber vivante entre les mains des Apaches)... L'intrigue de cette traque dans le désert est bien goupillée. On peut faire la fine bouche sur quelques détails du dénouement, mais il s'agit quand même d'un solide western, peut-être le meilleur d'Aldrich, un classique du genre curieusement un peu méconnu (pas de thread sur le forum de devildead !).
A sa sortie, il reçoit des bonnes critiques, ce qui n'était pas arrivé à Robert Aldrich depuis "Les douze salopards", mais à nouveau, le public ne suit pas vraiment...
Revu sur le replay d'OCS où il passe en ce moment.