
Un film vraiment curieux.Drame et mystère. Pas vraiment réussi, mais à la croisée d'influences qui rendent le produit à part. Annie Girardot livre plusieurs facettes de son jeu, et à quelques reprises, son ton de comédie ne colle vraiment pas. j'avais comme le sentiment qu'elle n'était pas pleinement dirigé"e. A d'autres reprises, son visage fatigué, éthéré et vagabond traverse l'écran de manière remarquable.
Cette plongée au creux d'une communauté reculée, mélange de locaux dans un. village vieillissant et d'une autre, bourgeoise pré-hippie à la fortune grandissante, rappelle beaucoup de films qui auront lieu par la suite (comme Las flores del vicio de Silvio Narrizano). Il y a des accès quasi documentaires, comme à l'arrivée du bateau au début du film. Le fils du réalisateur dans les bonus du Blu ray indique un film à la croisée de la Nouvelle vague et du néo-réalisme. Pourquoi pas mais ça ne saute pas vraiment aux yeux.
Dommage que le scénario suive de manière désincarnée les personnages secondaires, comme Alida Valli, quarantenaire esseulée qui est obsédée par un jeune local qui se ballade torse poil (Sancho Gracia, qui allait devenir hyper célèbre par la suite. 800 Balles, c'était lui). idem pour Francisco Rabal, en riche propriétaire - qui avoue avoir fait sa fortune avec la contrebande. je me demande comment le film a pu passer la censure espagnole de l'époque avec ce sujet (le film est une co-production avec la France). il y a aussi un danseur noir qui effectue une danse à un moment bizarre, après avoir demandé à tout le monde de se taire. WTF?
Le film va alors se balancer entre l'enquête d'Annie Girardot afin de savoir ce qui est réellement advenu, son futur incertain, une communauté alanguie, une sorte de perte de repères généralisé.
Très curieux de retrouver Richard Johnson, aussi. Après la Maison du Diable et juste avant Operation Crossbow, il vient tourner (enfin rançais) ce curieux drame marin. Il y apparait solide, plein de contradictions.
J'ai terminé la vision du film en ne sachant pas très bien quoi en penser. Mi ennuyé, mi fasciné par les très belles images et des scènes scrupuleusement filmées depuis des travellings latéraux ingénieux et qu'on sent millimétrés. En fait, j'avais le sentiment que les auteurs ne savaient pas quel ton donner au film général, même s'il s'agit d'un vrai drame.
Vu sur le Blu ray français sorti par Gaumont, dans une copie hélas parfois pas très propre.
Un supplément de 14mn avec le fils du réalisateur (qui était l'homme derrière les Chevaliers du Ciel), ainsi que l'assistant réalisateur Laurent Grousset avec quelques anecdotes amusantes (où notamment Renato Salvatori qui démonta par erreur la gueule de Francisco Rabal!)
Le film fut un échec à sa sortie (et honnêtement, je comprends) avec 154 670 entrées.