Mother's Instinct - Benoit Delhomme (2023)

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Superwonderscope
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Mother's Instinct - Benoit Delhomme (2023)

Message par Superwonderscope »

USA, 1962. Deux amies (Anne Hathaway et Jessica Chastain) voient leur vie harmonieuse basculer lorsque l'enfant d'une des deux meurt accidentellement. Un ressentiment grandissant met leur amitié par terre, pour des raisons obscures, jusqu'à l'affrontement. Et pire.

Image

Remake du film belge Duelles.


(en voyant le film sur Prime, je ne savais pas qu'il s'agissait d'un remake. j'ai tilté quand j'ai vu les noms francophones au générique)

Ca commence comme une comédie dramatique ayant pour toile de fond une sorte d'ennui périurbain des années 60. Avec en sous-main l'asservissement des femmes à leur rôle de femme au foyer - tandis que les hommes gagnent suffisamment pour qu'elles restent à leur place.
Puis avec la mort de l'enfant, ca dérape vers quelque chose qui pèse l'atmosphère, sans que l'on ne comprenne bien pourquoi.
Tout devient délétère, sournois et ça vire à la paranoïa. Jessica Chastain évolue graduellement à croire à une forme de vengeance de la part de son amie sur le fait qu'elle n'ait pas fait assez pour sauver son enfant; entre autres.

Le dernier tiers prend la forme d'un thriller / mystère avec
Spoiler : :
la mort de la belle-mère
que
Spoiler : :
jessica Chastain croit être un meurtre
et une évolution en forme de whodunit.

c'est plutôt bien articulé comme drame qui sent la cocotte minute qui va exploser. beaucoup de non dits qui rendent le film amer et dont on ne sait pas vers quoi cela va pointer. Et, franchement, de très belles prestations de la part des deux interprètes principales. Anne Hathaway était vraiment mal dirigée dans le récent The idea of You, là, elle est transformée et mène le film avec une force jusqu'à la fin.

LA grosse qualité du film reste sa photo. c'est alarmant de beauté dans les couleurs, les jeux de lumière, la profondeur de champ des différents pans de lecture. On voit que Delhomme est derrière tout cela. Spectuclairement beau - et idem pour la mise en images, la disposition es acteurs dans le champ. Il ne cède qu'a deux ou trois plans de travers pour bien indiquer "ah ben là, ça part en vrille" un peu démonstratifs. Il y a un côté Todd Haynes sauce amazon studios.

c'est juste que la dernière partie aurait pu être plus tendue. Je me disais "mais qu'on nous balance Bette Davis et Joan Crawford et ca va chier, enfin". Il y a bien un affrontement assez camp et mélodramatique. mais tout reste en surface.

La fin ose enfin quelque chose de novateur. Mais là aussi, cela transpire le copier/coller du film original (que je n'ai pas vu). les thématiques finales assez osées n'auraient jamais été pondues par des auteurs américains, à mon sens. (et le titre anglais prend toute sa signification).

Très élégant, techniquement irréprochable, des acteurs formidables mais qui manque d'implication au final.
Oh really? Well then I'm sure you wouldn't mind giving us a detailed account of exactly how you concocted this miracle glue, would you ?
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