
Luc Besson s’offre une échappée dans le documentaire animalier, suite à son méga succès national. La possibilité de retourner à l’eau était trop belle et il aurait eu tort de se priver.
Le film démarre comme un voyage, c’est une invitation à oublier la vie urbaine et moderne, appuyée par une voix off infantilisante… Cet aspect pontifiant, on le retrouve plus ou moins dans les titres de chapitre (« la haine » pour la scène des requins…

La musique de Serra fait le grand écart entre des morceaux symphoniques vraiment inspirés et profonds, rappelant le travail de John Scott et de ses amis sur les documentaires du commandant Cousteau, et une pop-rock très discutable dont il a le secret.
D’ailleurs le morceau le plus horripilant (selon moi) est sur le chapitre « le jeu » complètement foiré où Besson fait mumuse en accélérant une caméra tournoyante à 360 degrés, en compagnie d’otaries des Galapagos… dont on ne retient malheureusement aucune émotion… (alors que j’adore ce petit animal). Mais pourquoi a-t-il pourri sa séquence en accélérant l’image tout du long ? Quel dommage.
La caméra se calme nettement et ne moufte plus devant les grands requins blancs (balafrés) qui imposent le respect, on sent que les cameramen restaient à leur place.
Reste de sublimes images sous-marines en 35mm, des paysages marins magnifiques, on est souvent ébahi par le spectacle offert par les jeux de lumière ou simplement par la grâce des animaux : la pieuvre géante semble sortir d’un film de science-fiction. L’apparente gentillesse des lamentins et la douceur des dauphins me font dire que les cameramen (dont Luc Besson je suppose) ont dû prendre un pied (une palme ?) pas possible. Rien que pour ça…
Reste que ce beau jour de 1991, j’ai choisi d’aller voir Atlantis… alors qu’il y avait Point Break dans la salle d’à côté… (car j’étais pas seul, et j’avais fini par convaincre mes copains d’aller voir le Besson plutôt que le Bigelow. Ils m’en ont un peu voulu je crois
