Intrigué par la bonne critique d'Ecran Large, j'ai eu raison de donner sa chance à ce Commencement qui s'avère fort sympathique. J'ai beau être totalement ignare du lore des transformers, le film sait poser ses enjeux de lutte des classes au sein d'une anti-utopie où le joli roman national est bien utile à masquer l'exploitation du prolétariat. Jamais on n'aura ressenti avec une telle force l'infamie humiliante et vaguement castratrice que de ne pas avoir de rouage. Bon, le scénario reste assez prévisible dans sa révélation du dogme mensonger mais j'ai bien aimé les méthodes anarcho-communistes joyeuses employées par le futur Optimus Prime pour s'opposer au système.
La direction artistique qui pioche dans les designs 80's est très chouette (le rendu de la scène ensablée est particulièrement joli), même si l'animation nécessite un petit temps d'adaptation, pour ensuite proposer des séquences d'action vraiment bien fichues. Les transformations sont plutôt bien utilisées et l'ensemble reste lisible. Le film propose aussi pas mal d'idées sympas (la planète vivante) et réussit même à se montrer drôle avec des gags certes classiques mais à la bonne rythmique.
Ne survendons pas la bête qui reste une série B avec des jouets pour héros et un scénario globalement convenu (surtout dans sa 2ème partie), mais reconnaissons à cette proposition de s'autoriser un discours politique et de bien faire son boulot. Hâte de voir la suite où le démocrate Optimus Prime va devoir présider le parlement de Cybertron, gérer les motions de censure et éviter de décevoir son électorat aux attentes divergentes.