Big Eyes (2014) - Tim Burton

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bluesoul
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Big Eyes (2014) - Tim Burton

Message par bluesoul »

A drama about the awakening of painter Margaret Keane, her phenomenal success in the 1950s, and the subsequent legal difficulties she had with her husband, who claimed credit for her works in the 1960s.
Vu sur Prime (Japon) et...assez etonne d'etre le premier a en parler/ouvrir le thread, quoique...vu le resultat final, plus trop sur si je dois vraiment etre etonne...? :?

Soyons francs, Tim Burton a longtemps ete une valeur sure du forum (et du site), livrant des films aux idees, visuels et parti-pris etonnants, voir parfois completement fous. Seulement tout a une fin...et Burton semble avoir perdu la baraka depuis deja belle lurette.

Si l'on peut debattre sur lequel de ses films a marque un tournant vers une premiere deception, je pense que tous seront d'accord pour dire que les attentes, et ce, depuis deja de trop longues annees, sont desormais TRES limitees.

Pour ma part, je pense que les remakes/re-imagines de Planet of the Apes (2001) et Charlie and the Chocolate Factory (2005) ont serieusement ecorne mes attentes envers le bonhommes. Au-dela, je n'ai aucun souvenir de Sweeney Todd (2007) et ai trouve assez amusant Dark Shadows (2012), qui a mon sens represente un peu le (timide) baroud d'honneur du bonhomme. Pour le reste, je n'ai pas ete jusqu'au bout de Miss Peregrine (2016) sur Prime et viens donc de tenter le present Big Eyes qui m'intriguait assez a vrai dire.

Au final, 'ben, je crois que c'est simplement son plus mauvais film, meme si je dois preciser que je n'ai pas vu Dumbo (2019) que je soupconne tres fortement d'etre le nadir artistique et creatif de la carriere de Burton, film que je n'ai meme pas envie d'essayer de voir pour verifier mes impressions.

Si je n'ai pas reussi a assez m'interesser a Miss Peregrine pour aller jusqu'au bout du film, j'ai bel et bien reussi a regarder jusqu'au bout et d'une traite Big Eyes, mais avais a vrai dire deja abandonne tout espoir TRES tot dans le film.

Le film est base sur l'histoire reelle de Margaret Keane et de ses tableaux, ainsi que sa relation (visiblement assez "toxique") avec son deuxieme mari, personnage assez peu recommandable qui s'etait approprie la paternite des tableaux de Keane.

Sur le papier, ca peut le faire. Du drame, un monde a part, celui de l'art, un scandale assez retentissant a l'epoque, le tout finissant devant une cour de justice. On voit cependant un peu mal en quoi ca interesserait Tim Burton, meme si ce dernier apparemment connaissait et appreciait le style de Keane. (En aparte, pour ma part, je trouve les portraits de Keane extraordinairement kitsches et pas ma tasse de the, mais bon: beauty is in the eye of the beholder et chacun ses gouts, donc. J'ai le meme probleme avec Warhol, mais serais quand meme pres a taper un film sur le bonhomme.)

Le probleme etant le scenario, la caracterisation et la realisation. Bref, le grand chelem en matiere de ratage. )8

Le film / scenario apporte une touche sociale bien vue (selon laquelle a l'epoque, meme l'art etait une affaire...d'"hommes") :? Bien vu et pas trop mal exploite. Le probleme etant tout le reste.

Sur une histoire de relation qui louvoye entre le toxique et la dependance (affective), le film/scenario et les caracterisations des personnages font tellement simplistes que c'en est genant.

En toute franchise, des la presentation du (futur) mari, Walter Keane, je ne vois qu'un beau-parleur et un escroc. Je sais que le tout se passe ne 1953, mais on est presque plus proche d'un personnage d'escroc dans un cartoon que d'un personnage dans un film de l'epoque. Le tout rejaillit sur l'heroine (Margaret), qui...passe quand meme pour une sacree cruche... )8

Tout au long du film, la caracterisation du mari reste du meme acabit et pour faire marcher le cote drame conjugal, on essaye de faire passer l'epouse de plus en plus pour un personnage de pauvrette malmenee dans un conte. Je suppose que c'est voulu, mais dans le cadre d'une histoire veredicte, ca passe quand meme assez mal et on frole plus que de raison la parodie a mon sens.

Le tout culmine dans une partie de drame devant une cour de justice qui est sans doute la plus grotesque que j'aurais vu a ce jour. Franchement, il ne manquait plus que Leslie Nielsen en mode Y-a-t'il un Juge pour sauver le Proces pour completer le tableau clinique... :shock: )8

La veritable histoire est a la base assez interessante pour etre traite en mode "dramatique" et on ne peut que se demander pourquoi Burton essaye d'en faire une sorte de cartoon pour gosses? :roll: :?

Cote scenar, ce dernier est simplement trop...simpliste et on voit literalement tout venir des kilometres a l'avance. Comme dit, de la rencontre de Margaret et Walter au denouement du proces. A ce stade, c'est meme plus telephone, c'est telephone, faxe, telegraphie, e-maile et envoye par courrier recommande et livre a domicile avec un livreur qui vous lit le message en chantant. C'est d'un indigence franchement crasse...

Si un jour l'occasion se presente, je taperais Beetlejuice Beetlejuice (par completisme) sur Prime, mais considere d'ores et deja que Burton est un realisateur completement perdu.

Burton est mort aujourd'hui, les gosses aux gros yeux vides et inexpressifs l'ont tue. )8

Rate et mauvais (ou inversement).
En direct du Japon. Bonsoir. A vous, Cognac-Jay.
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