Sullivan's Travels / Les Voyages de Sullivan - Preston Sturges (1941)

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Superwonderscope
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Sullivan's Travels / Les Voyages de Sullivan - Preston Sturges (1941)

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VF: Les Voyages de Sullivan

Sullivan, un réalisateur en vue (Joel MCrea), se fait passer pour un vagabond afin de mieux comprendre la pauvreté et en faire un film adapte de Oh Brother, where art thou?.

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Comédie multifacettes de Sturges, probablement l'une de ses 3 meilleures. Mélange de critique sociale hollywoodienne, de screwball Comedy, slapstick qui vire violemment au drame dans le dernier quart.

Une vraie satire du milieu du cinema, avec des dialogues qui sont lâchés avec la rapidité d'une mitraillette. reparties au taquet et acteurs au diapason. Veronica Lake possède un don de comédie peu exploité jusque là, elle s'y révèle - en starlette attendant un signe pour rencontrer Lubitsch - fraiche et jouant sur son stéréotype de blonde fatale. le fait qu'elle fut / mois enceinte pendant de rôle et de pouvoir jouer le petit frere de Sullivan pendant leur immersion dans le monde des vagabonds, c'est assez incroyable.

Une irreverence importante, qui va du gamin de 13 ans qui conduit un bolide pour s'entraîner a conduire un char, donne une poursuite assez dingue. Je ne sais pas comment le film a passe la censure US de l'époque. une secrétaire de Sullivan passe son temps les jambes en l'air avec sa culotte en évidence - durant toute la scène de poursuite Bus et voiture, la camera appuie bien dessus!. Lake prend une douche et on voit clairement sa poitrine se dessinera travers de rideau :shock: . Ça se termine avec une église avec des noirs qui ont la décence d'accueillir plus bas qu'eux : des prisonniers enchaines. Ça taille sévère dans les conventions sociales de l'époque. (avec au passage un petit coup de griffe a Frank Capra)

Et brutalement, le film bascule dans un monde de violence, dénonçant au passage l'inhumanité du système carcéral américain et le bagne intrinsèque. Avec Franklin Pangborn, un second rôle spécialisé dans les seconds rôles comiques, trouver un rôle aux antipodes.

Le fin mot reste que la réalisateur (sans doute un double de Sturges...) trouve sa révélation dans la comédie, faire rire étant le meilleur antidote à cette époque troublée de 1941.

Brillantes 90mn!

Vu a La cinémathèque de Madrid dans un DCP de bonne tenue.


NB: Veronica Lake était une des stars de cette décennie. Lorsque Paramount cassa son contrat en 1948, elle ne trouva presque plus de travail, sombra dans l'alcool et disparut, entre productions théâtrales et période de disette. ce ne fut qu'en 1962 que quelqu'un la reconnu comme serveuse dans un restaurant. Sa biographie sorti, elle fit un film de série Z, quelques pièces et mourut peu de temps après.
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