Notre Corps - Claire Simon (2023)

Modérateurs : Karen, savoy1, DeVilDead Team

Répondre
Superwonderscope
DeVilDead Team
Messages : 21562
Enregistré le : ven. avr. 30, 2004 9:09 am
Localisation : Pyun City

Notre Corps - Claire Simon (2023)

Message par Superwonderscope »

Claire Simon plante sa camera dans l'aile obstétrique de l'hôpital Lanon du XXe arrondissement parisien. Des témoignages de patientes venant pour toutes raisons vont se croiser avec le parcours de la réalisatrice qui va elle aussi avoir affronter la maladie.

Probablement un des meilleurs films que j'aie pu voir en ce premier quart du XXie siècle. 2H48 qui m'ont littéralement scotché à l'écran. Sans fard, sans filtre, avec une caméra-témoin qui ne veut pas se départir des visages masqués, crispés, soulagés, dévastés. Un point de vue féminin, jamais voyeur, sur les rapports entre médecins et patientes, observant sans jugement la raison pour laquelle elles sont venues.



Traitement du cancer, grossesses, avortements, changement de genre, naissances - un défilé vrai, direct. Avec des moments de joies intimes, comme la naissance d'une petite fille. Ou celle, plus complexe par césarienne, de jumeaux. Il est evident que les coeurs moins accrochés vont détourner le regard sur les éléments chirurgicaux montrés ici. la césarienne est fascinante. Car c'est à la fois de quotidien du personnel hospitalier - mais pour les candides que nous sommes, c'est aussi quelque chose qui relève de l'intime qu'on ne veut/souhaite/ose pas voir.
L'operation chirurgicale de retrait de tumeur est incroyable : a la fois de ce que cela montre, mais aussi de la précision requise, de la technologie impliquée -et de la période ou cela a été filmé, sur juin 2021 dont post Covid.
Des moments tres durs, comme cette grand-mère courage qui apprend par sa doctoresse que la dernière chimiothérapie ne fonctionne peut être pas, et qu'il n'y a plus d'autres solutions. J'avais la gorge hyper serrée, ayant vécu ce moment-là. La caméra reste fixée sur le visage de la patiente qui peine q parler et j'avais envie que le cadre se fixe sur autre chose. mais non. La caméra restera là, parfois sur les mains jointes de la doctoresse a celle de la patiente, pour revenir sur le visage fatigué mais fort de la patiente. C'est difficile a regarder sans basculer.

la mise en scene , relativement simple, ne se départit quasiment jamais du statut de discret témoin, jamais invasif, toujours capteur d'émotions, sans prendre parti. Avec une progression logique, jusqu'à sa conclusion libératoire. le regard est humain, également sur un système de soins bienveillant, aunpersonnel faisant face a des moments complexes, ou chaque histoire implique des éléments différents. Ou il faut s'adapter, sans cesse, parler des langues hors Francais - cette scene ou le médecin explique dans un castillan approximatif que la patiente va devoir subir plusieurs radiothérapies et probablement perdre se fertilité est tres révélateur.

Un film essentiel, humble sur l'humanité dont on doit faire preuve face aux épreuves de la vie.

19 637 entrées France a sa sortie en 2023.

Vu sur Mubi.
Oh really? Well then I'm sure you wouldn't mind giving us a detailed account of exactly how you concocted this miracle glue, would you ?
Répondre