Aimer, Boire et Chanter - Alain Resnais (2014)

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Superwonderscope
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Aimer, Boire et Chanter - Alain Resnais (2014)

Message par Superwonderscope »

Adapte de Life of Riley d'Alan Ayckbourn (que Resnais avec deja adapte avec Smoking/No Smoking et Coeurs) se revele une farce douce-amer sur un groupe de 6 personnes (Sabine Azema, Catherine Silhol, Sandrine Kiberlain, Michel Vuillermoz, Hyppolite Girardot, Andre Dussolier) qui gravite autour d'un 7e qu'on ne verra jamais, George, qui apprend être atteint d'un Cancer avec quelques mois a vivre. Sujet grave, mais traitement iconoclaste, qui navigue entre les genres. Je n'avais pas eu envie de le voir a sa sortie, mais enregistre evoyant la bande annonce, je me dit que j'avais été bien bête.




L'approche de mise en scene de Resnais est intelligente: l'histoire parle de personnages qui vont répéter une piece de theatre, dont Resnais fait un film mais comme il s'agissait aussi d'une piece de theatre. Une mise en abîme interessante, avec une camera tres fluide, chaque scene étant comme une scene de theatre, justement. Sauf les gros plans (sur fond numérique noire t blanc) et des scenes tournées dans le Yorkshire avec les voitures joignant les domiciles de chacun - domiciles étant des peintures expressionnistes.

Il y a aussi des elements assez hors sol, comme cette taupe souriante en animatronique (!) qui surgit a deux reprises, et cette énigmatique photo en noir et blanc posée sur un cercueil a la fin de film.

C'est surtout, a mon sens, une belle fantaisie sur la réalité de l'imagination. Resnais tente la synthèse du theatre et du cinema, sur fond de dialogues parfois mordants, parfois littéraires - reposant sur l'abattage des acteurs pour les rebondissements ´et il y en a. Ce qu'on ne voit pas et ce qu'on imagine reste plus fort que le reste, semble dire la narration. George est dans tous les dialogues, il s'immisce jusque dans les couples jusqu'a les faire quasiment exploser, mais on ne le voit ni l'entend. le tout intelligemment mené, pointant les manquements de la scene de theatre, et les interstices et entremêlements fiction et réalité.

Difficile, aussi, de ne pas considerer le fameux George comme une (des)incarnation d'Alain Resnais, qui mourut peu de temps après.

Bien plus malin et alerte qu'au premier regard.

Une curiosité a plus d'un titre, le choix de mark Snow pour la musique enjouée (oui, le gars derriere X-Files) qui était devenu une collaborateur régulier de Resnais.



Vu sur le Blu ray France TV, acheté a vil prix chez Noz, de qualité somme toute tres médiane.


312 688 entrees pour le dernier film du réalisateur.
Oh really? Well then I'm sure you wouldn't mind giving us a detailed account of exactly how you concocted this miracle glue, would you ?
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