Apparement ya eu du changement niveau casting, a plus Gallo...
Vu ça sur liberation.fr (oui Superfly, tu as bien lu, LIBERATION.FR

)
"Ferrara met Binoche à genoux
Aperçu du tournage à Jérusalem de «Mary», où l'actrice joue Marie-Madeleine.
Les yeux clos, le front posé sur la pierre, les mains à la hauteur du visage, une femme prie dans une ruelle de Jérusalem. Ses lèvres effleurent une croix sculptée dans le mur. Au-dessus de sa tête, un panneau à destination des pèlerins : «VIIIe station Via Dolorosa» est-il écrit en grosses lettres rouges. A quatre pas de là, un homme vend aux touristes de passage, des dépliants sur les quatorze stations du chemin de croix de Jésus. Habitué du lieu, le commerçant regarde néanmoins la scène avec un certain étonnement, car une caméra filme, au plus près, ce moment de recueillement. Juliette Binoche n'a guère hésité à dire «oui» à Abel Ferrara pour tourner dans son vingt et unième film, Mary, que lorgnerait le prochain Festival de Cannes.
De l'écran à la croix. L'histoire est celle d'une star de cinéma, qui joue Marie-Madeleine. A ses côtés, Forest Whitaker en animateur d'un show télévisé sur Jésus, et Matthew Modine qui est à la fois le réalisateur et Jésus. L'actrice, seul personnage des scènes tournées à Jérusalem, a vu dans ce scénario un «clin d'oeil». «J'avais déjà été sollicitée pour incarner Marie-Madeleine, explique-t-elle. A l'époque, je n'étais pas prête. Mais quand j'ai lu le scénario d'Abel, j'ai dit oui car, quelles que soient mes inquiétudes, je sentais que Marie-Madeleine me poussait.»
D'éducation chrétienne, mais sans plus, Juliette Binoche a surtout besoin de vrai, de profondeur. Le scénario a résonné avec cette part mystique. «L'Evangile de Marie-Madeleine (1) est largement repris dans le film, dit-elle. C'est intéressant car on n'a jamais entendu une femme parler de Jésus. C'est très émouvant. Mon personnage décide d'aller à Jérusalem, ce rôle lui fait découvrir quelque chose. Il provoque en elle un écho profond qui se répercute sur ceux qui l'entourent.»
Après Rome. Les références religieuses sont fréquentes dans les films du réalisateur new-yorkais (54 ans) mais il n'est pas à l'aise pour en parler, ni de ça ni de la façon dont il travaille. Quand on le sollicite, l'auteur de King of New York, Bad Lieutenant, Nos funérailles ou The Blackout, jette après quelques instants de réflexion, ces mots laconiques : «C'est un film sur le sens de la croyance.» Souriant, chaleureux, affectueux même, il n'en dira guère plus. Tourner à Jérusalem lui semblait juste indispensable même si l'essentiel du film a été réalisé à Rome et dans ses environs, où un village a servi de cadre pour nombre de scènes «orientales». «Ici, à Jérusalem, c'est le lieu de la passion religieuse par excellence, mais sur la Via Dolorosa, aussi étrange que ça paraisse, on trouve des DVD et des soutiens-gorge ! Et bien plus qu'en Italie...», confie Ferrara amusé, après quelques heures dans la Ville sainte où il n'était jamais venu.
C'est dans ce mélange de spiritualité omniprésente et de vie quotidienne teintée d'odeurs, de bruits, très sensuelle, qu'ont été tournées six scènes du film. Le tout en une journée non-stop : Abel Ferrara économise le temps des acteurs et des techniciens. Il travaille très vite vingt-deux jours pour Mary, dix-huit pour Bad Lieutenant et fait peu de prises, une ou deux, rarement plus. Ce jour-là à Jérusalem, une seule scène, tournée dans une ruelle donnant sur le souk grouillant de monde, a nécessité trois prises. Ferrara ne respecte guère le script, fait peu de répétitions. Il laisse place à l'inattendu même s'il s'exerce parfois à ses dépens, et donne peu d'indications aux acteurs. «Si je dois marcher, il se contente de me préciser où je commence et où je m'arrête, remarque Juliette Binoche. C'est ainsi qu'il attrape ce qu'il a envie de montrer. Il faut avoir confiance ! Parfois, j'ai pensé : "C'est un film d'amateur" et l'instant d'après, je sentais que c'était extraordinaire. Il a une vision. Mais comme actrice, vous avez parfois l'impression d'être sur une vague, en déséquilibre», ajoute-t-elle en éclatant de rire.
«Imprégnée». D'où l'importance de la préparation en amont. En janvier, Juliette Binoche est venue pour la première fois de sa vie en Terre sainte : une semaine en Galilée, dans le désert du Néguev et à Jérusalem, pour «comprendre, pour sentir». «Loué soit le Seigneur d'être venue avant ! Aujourd'hui, il y a beaucoup de monde pour le tournage, et je serais perdue si je ne m'étais pas imprégnée de ces lieux auparavant toute seule. J'avais besoin de toucher les pierres, de sentir le vent, pour mieux habiter mon personnage, m'approcher de Marie-Madeleine et de Jésus en marchant dans leurs pas, me vider pour mieux me remplir.»
Car ce jour-là, elle n'a pas le temps d'écouter le récit de ce qui s'est passé à la VIIIe station du chemin de croix, de savoir ce que la tradition en retient, ou encore de savourer les odeurs de la vieille ville où les effluves de fleur d'oranger se mêlent à celles des brochettes, d'observer les passants, d'entendre le murmure de la prière musulmane de midi dans un petit oratoire à quelques mètres du lieu de tournage...
Mais la journée de tournage terminée, Juliette Binoche n'en a pas fini. Elle doit maintenant parler à la presse israélienne, gourmande de ses confidences"
"J'ai essayé de me suicider en sautant du haut de mon égo. J'ai pas encore atteri... "