Réalisateur à part entière dans le Bis, Alberto cavallone a toujours voulu à travers son cinéma imposer sa propre vision du monde avec des films souvent dérangeants et choquant.
Aprés Spell-Dolce mattattoio / L'homme la femme la bete, il tourne Blue Movie dans lequel il cherche à déshumaniser l'homme et dénoncer notre Société de consommation.
Filmé en 8 jours avec des acteurs non pros hormis Dirce Funari- Heroine de D'Amato et Leda Simonetti-Novices libertines-, Blue Movie raconte la folie dans laquelle Claudio va tomber et le calvaire de ses jeunes modèles qu'il retient prisonnières.
Enchainant fantasmes sordides et réalité crue, Blue movie est une suite de tableaux glauques et malsains où Daniela va découvrir l'univers de Claudio, rempli de poupées en plastique qu'il fait copuler entre deux viols consentants tout en se gavant de Mondos qu'il a tourné, representant des scénes snuff de massacres, de nazisme et d'immolation publique plutot choquantes.
Cavallone passe outre les limites de l'incroyable avec les scènes de scatologie. Vivant désormais dans sa réalité, Claudio enferme nue sa modèle dans une cage de verre, l'oblige à uriner dans des bouteilles puis à defequer, la contraint à remplir de ses excrements des paquets de cigarettes qu'il mettra au frigo... Il la photographie ensuite la forçant à se couvrir le corps de ses excrements.
Nourrie dans une auge au milieu de ses excrements telle une bête, elle mourra étouffée dans sa diarrhée. Autrefois Carole Laure se badigeonnait le corps avec du chocolat, temps obligent, la merde remplace le chocolat!!
OUIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIII!!


Claudio atteint l'ultime étape de sa déshumanisation, détruisant l'essence même de notre Societé de consommation. L'homme vit dans un "monde de merde" où tout passe par la consommation, Cavallone va faire éclater toutes les valeurs et symboliser ceci en retrogradant les étapes de l'humanité: d'homme, il passe à l'animal puis à l'objet inanimé et enfin au déchet.
La seule issue à cette folie est la Mort et le violent final ajoute une dose de surréalisme à l'ensemble.
En brûlant une photo, l'heroine détruit les personnages et se détruit elle même.
La nudité est omniprésente tout comme le sexe qui frôle les limites du hard: Dirce Funari pratique une fellation et branle Claudio, Leda Simonetti à une belle scène hard... A savoir que Cavallone avait tourné ces scénes dans des versions X beaucoup plus longues qu'il dut retirer pour la censure, ces scènes n'ayant jamais été réintégrées au metrage final.
La réalisation tout comme l'interprétation est trés quelconque mais apporte un aspect sale et glauque au film.
Porté par une musique tout au piano comme un vieux film muet, Blue Movie est le modèle parfait avec Spell de l'univers cavallonesque.
En sachant passer outre ses abominations et en ayant un tant soit peu l'esprit ouvert, on s'apercevra que son cinéma aussi pauvre soit il niveau technique est de toute intelligence.
Si Dirce Funari sortit ecoeurée du tournage selon ses dires... Eric lui ne l'est pas!!!