Merci à Jérôme, au passage
En effet, la version intégrale de 2h23 rend beaucoup mieux compte de l'ambition du récit!
On reste loin de la version amputée qui taillait dans le lard des personnages et autres implications philosophico-économiques. Le ton est grave, les débats houleux
Aléas de l'époque (ou pas?), la notion de nation-kamikaze est mise en avant, qu'il s'agisse des questionnements de l'occident ou d'une réalité nationale inconsciente. Il y a en effet une bonne dose de chauvinisme dans le déploiement des idées, des plans de sauvetages. les occidentaux ne sont pas en reste, avec les déclarations lapidaires du 1e ministre australien sur l'accueil (ou pas) de survivants sur son territoire. il y a un parallèle assez curieux fait par le représentant de la Jordanie à l'ONU, indiquant avoir accueilli 700 000 réfugiés palestiniens, mais que là on parle de 157 fois plus de monde à sauver. Y'a-t-il la place? (je ne sais plus si c'était dans la version cut ou pas?)
En clair : il n'y a pas ou peu de solution acceptable.
La plupart des personnages ont vraiment de la chair et du développement dans leurs relations. J'aime bien le 1e ministre japonais (avec un air très gregoryPeckien), très digne, très à l'écoute, humble et direct : le jeu est nickel. Le reste des acteurs/actrices est un peu trop appuyé à mon gout, mais l'ensemble illustre très bien le propos ambigu de ce qui doit être fait pour sauver la pays - ou pas.
La version uncut a transformé le propos de la version cut, en donnant plus d'ampleur, plus de gravité et plus d'ambition, aussi.
Maintenant, j'ai parfois trouve cela longuet dans les blablas et un peu primaire, aussi dans l'énoncé des plans, les coups de colère venus de nulle part (la poing sur la gueule que se prend le pilote du sous-marin par son ex collègue est incompréhensible

)
Certaines maquettes sont franchement réussies : le sous-marin, certains plans d'hélicoptères, les vues aériennes, le tsunami, la destruction de Tokyo, la faille du début de la Submersion... certains plans de destructions font très visibles,mais on reste quand même dans un niveau soigné bien au-dessus de la moyenne. le film ne se contente pas d'étre une sorte de réponse à la vague de films catastrophes hollywoodien, mais bien un cran en dessus avec une complexité narrative inattendue, des myriades de destins croisés. je comprends maintenant que Corman ait taillé dans le vif pour l'exploitation US. il aurait fallu que les spectateurs US moyens réfléchissent. Impensable, donc
Le final, oscillant entre amertume et espoir, est quand même assez terrible. Avec une très nette notion de classe qui sépare les survivants - après la catastrophe, les survivants ne sont décidément pas en égalité. Un film qui se veut un critique sociale, ce qui n'était pas du tout ce qui se dégageait de la version cut.
Oh really? Well then I'm sure you wouldn't mind giving us a detailed account of exactly how you concocted this miracle glue, would you ?