Etrange! Quel étrange film que voila!
Réalisé par Elo Pannaccio, Holocaust 2 a deux particularités: Ne pas chercher un N°1 car il n'y en a pas , le 2 faisant allusion à un 2eme holocaust, celui des SS massacrés cette fois par les juifs.
La 2eme specifité est qu'il fut l'ultime nazi movie a être tourné et ce tardivement en 79 aprés que le genre soit moribond, cloturant ainsi ce filon.
Holocaust 2, i deliri, i ricordi, la vendetta se déroule de nos jours où un groupe d'activistes juifs sévit, vengeant leurs familles des atrocités commises ds les camps en tuant les anciens officiers et descendance.
Pannacio prend le genre à l'envers, postulat intelligent pour un film inquietant, plutot lent dans son rythme, mais déconcertant.
Deux aspects distincts: la partie se déroulant de nos jours est particulièrement lente mais les personnages fantomatiques de Panaccio parviennent à insuffler à ces passages qqchose de fort et dramatique comme un narcotique exageremment doux pour une efficacité drastique.
Panaccio livre un film moderne traversé par des personnages traumatisés à vie, hantés par ce qu'ils ont vécu ou vu, eux ou leur famille dans les camps.
Motivés par la haine, ils tuent avec autant de rage sourde et aveugle ces ex officiers et leur descendance.
Hormis le poison qui imprègne le film, Panaccio même s'il s'eloigne des tortures et autres atrocités récurrentes au genre crée un climat malsain, glauque et dérangeant dans les scénes de flash backs montrant les horreurs subies.
Tout en restant soft- Holocaust 2 n'étant jamais trés grahique- il imagine qques raffinements qui plairont aux amateurs de craspec.
Le réal. évite le grd guignol, suggère plus qu'il ne montre mais c la façon dt il enrobe le tout qui rend ces passages insoutenables, renforcé par une image jaunie et sale, transpirant un malaise evident.
Toutes ces scénes st muettes, victimes abattues et torturées, hurlantes mais muettes à la fois, comme ds un cauchemar étouffant... l'esprit imagine.. c pire.
Le comble du malaise, c cette chorale d'enfants acompagnant chacune de ces scénes, chorale de bambins forcée de regarder ces tortures tout en chantant sous les ordres d'une kapo hystérique.
Ces moments st d'une rare intensité et d'une férocité révoltante.
Plus le film avance, plus on pénétre dans le souvenir de ces gens, hantés par ces souvenirs, proche de la folie ds laquelle la douleur les a fait basculer.
Le personnage de Dorothée en devient dramatique, bouleversant, son présent se noyant dans son passé, son reflet ds le miroir se fondant comme son maquillage sous les larmes de haine et de douleur, les choeurs d'enfants résonnant ds son cerveau.
Niveau abominations, on retiendra surtout pour la partie juive::
-La jeune fille mise à nue ds une foret, couchée à terre et écartelée entre trois arbres avt qu'une des cordes ne l'etrangle, séquence filmée au ralenti et ds le silence absolu.
-La mort des deux amants dans leur sommeil, la tête vrillée par une perceuse electrique.
-La mort d'un JH poignardé ds sa voiture alors qu'il faisait l'amour à son éxécutrice, se trainant au sol, les phares de la voiture eclairant sa lente agonie, ponctués par l'echo de la chorale stridente.
-Le vieil officier attaché nu à une table, riant aux eclats, les yeux révulsés, avt de mourir d'une crise cardiaque, la caméra dévoilant une.... chèvre lui léchant ses pieds enduits de sel. Mourir de rire!!
Les flash back se passant ds les camps regroupent leur lot de violence que renforce l'aspect jauni et sale et cette absence de son si on excepte la chorale omni-présente de bambins témoins contraints:
-On mitraille à tout va, on bastonne à coups de gourdin les prisonnières et l'esprit imagine l'eclatement des chairs par la violence des coups des kapos.
-La mort de Tina Aumont particulièrement dramatique. Tina hurlante et suppliante, ne sachant plus où regarder pour eviter la mort. Elle s'agenouille, en larmes, paniquée et en ultime recours desespéré fait une fellation à son bourreau devant les enfants. Aprés avoir joui, il l'abattra froidement. Une des scenes les + froides du film.
Accentué par une partition musicale inquiètante, Holocaust 2 s'ouvre et s'achève sur des images d'époque de déportés et de camps... s'achève si on peut dire, Holocaust n'ayant pas de véritable fin, le rideau tombe qd tous les ex SS sont morts, laissant un gout amer chez le spectateur déconcerté.
Intelligent, unique ds ce filon, Holocaust 2 est un film sur le traumatisme d'un peuple, la folie de l'Homme et celle que la douleur et la haine engendrent, un film sur ces personnes hantées dés l'enfance par l'innommable et dont la vengeance aveugle est devenu le seul motif de vie.
Si le sang ne fuse pas, que le grd guignol est absent et que le film dominé par sa lenteur de narration reste soft ds son visuel horrifique, il n'en est pas moins l'un des + forts et dérangeant ds son propos.
Beau chant du cygne pour ce sous-genre, mort de sa belle mort donc.
Niveau casting, outre Tina Aumont on retrouvera la belle Susan Levi et la femme au regard de glace Kay Fisher, impressionnante ds le rôle de Dorothée, ainsi que Elisabeth Thulin et William Berger.
