Le dernier tango à Paris - 1972 - Bernardo Bertolucci

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Red Helling
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Le dernier tango à Paris - 1972 - Bernardo Bertolucci

Message par Red Helling »

vendredi 3, Arte va diffuser à 22h20 un documentaire:

- Il était une fois... Le dernier tango à Paris

et à 23h15 le film.
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Superwonderscope
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Message par Superwonderscope »

Je persiste : bien qu'il y ait rupture de beuure, je préfère le sauciflard :

viewtopic.php?t=5765&start=0&postdays=0 ... =bourr%E9e
Oh really? Well then I'm sure you wouldn't mind giving us a detailed account of exactly how you concocted this miracle glue, would you ?
Manolito
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Re: Le dernier tango à Paris - 1972 - Bernardo Bertolucci

Message par Manolito »

Après le décès de son épouse, un veuf américain d'une quarantaine d'années vit une passion intense de quelques jours avec une jeune femme, elle-même sur le point de se marier...

Avec "Le conformiste" en 1970, Bernardo Bertolucci se fait remarquer au-delà des frontières italiennes, grattant des prix au festival de Berlin et même une nomination aux Oscars.

Le producteur italien Alberto Grimaldi est déjà un partenaire régulier des américains de United Artists avec des films de Sergio Leone ou de Fellini. En 1972, ils permettent à Bertolucci de signer "Le dernier tango à Paris", sur un sujet original du réalisateur, pour un métrage tourné à Paris, essentiellement en français. Il bénéficie de la présence de Marlon Brando.

Si son étoile avait décliné à la fin des années 1960, sa côte va remonter prodigieusement avec deux films qui sortent en 1972 : "La parrain" qui lui fait gagner l'Oscar du meilleur acteur de 1973, et "Le dernier tango à Paris" qui lui vaut une nomination l'année suivante. L'enfant terrible d'Hollywood était redevenu une immense vedette, comme si sa personnalité complexe et peu arrangeante avait été trop en avance sur l'hollywood des 60s et n'avait réellement trouvé sa place que dans les années 70 contestataires...

Avec "Le dernier tango à Paris", il ose se mettre en danger avec un rôle pour le moins risqué, poussant la représentation d'une passion physique avec une crudité et des situations plus osées que ce qui se faisait dans l'Hollywood d'alors - et même d'aujourd'hui. Le film fit scandale et reste aujourd'hui NC-17 aux USA, après avoir été longtemps classé X. En Angleterre et en Italie, la version intégrale du métrage est restée interdite une bonne dizaine d'années... Ces scènes ne sont pas spécialement explicites, mais les situations sont pour le moins variées, parfois humiliantes (pour la femme ou l'homme selon le cas).

Le fond du film reste valide, cette passion se construit hors de la réalité de la vie des deux amants, une réalité qui les angoisse chacun à leur façon : Paul ne surmonte pas le suicide sanglant et inexpliqué de son épouse tandis que Jeanne vit dans la peur de son avenir.

Mais quand les masques tomberont, quand les identités sociales, les noms seront révélés, plus rien n'ira, la différence d'âge, de génération leur sautera en pleine face. Malgré son charme, son mystère, Paul est désuet, perdu ; Jeanne a au moins l'avenir et la vie devant elle... Double portrait, portrait de deux générations, portrait d'un couple dissemblable que les deux comédiens parviennent à rendre crédibles, "Le dernier tango à Paris" a vieilli par certains aspects, le portrait du couple Schneider/Léaud et de ses contradictions datent un peu le métrage. Mais le tragique de cette histoire, la majesté déchue de Brando, la spontanéité des deux acteurs, de certaines scènes de dialogue, la poésie du regard posé sur Paris... gardent une portée réelle sur le spectateur d'aujourd'hui.

Revu sur le DVD US de MGM qui date quand même de 1998. Tâches, poussières, poils (!), halos de Edge enhancement, grain envahissant et au rendu assez sales, contours incertains... Ce transfert 1.85 16/9 montre clairement son âge, semble venir d'une copie pellicule abîmée (le générique !), et ne rend pas réellement justice à la beauté des images de Storaro. Bande son disponible uniquement en version originale, qui est en fait 80 pour cent en français et 20 pour cent en anglais, à vue de nez. Le DVD propose un sous titrage français qui sous-titre tout, même les dialogues français... La bande son en mono 2.0 d'origine sonne assez dur et les dialogues ont des qualités variables : post synchronisation parfois peu naturelle (la scène de la gare), et son direct parfois à la limite de l'audible (Brando murmurant et marmonnant). Mais tout cela est d'origine.

En DVD US, ce film n'a connu que cette édition, avec pour tout bonus sa seule bande annonce.

Le film est sorti en bluray chez MGM en 2011, y compris en France, un bluray censé proposé une copie de bien meilleure qualité que le dvd...
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