Titre original : "The Body Snatcher" de Robert Wise
A Edimbourg, un étudiant en médecine devient l'assasistant de son professeur, le très renommé docteur MacFarlane. Il apprend rapidement que celui-ci fraie avec un étrange cocher qui, la nuit, lui apporte des cadavres, le savant en ayant besoin pour ses cours de dissection. A cet effet, le sinistre individu, nommé John Gray, récupère des cadavres fraîchement inhumés dans les cimetières de la ville...
"Le récupérateur de cadavres" est le quatrième film fantastique de la légendaire série de films B produite par Val Lewton pour le studio RKO. Après les trois oeuvres de Jacques Tourneur ("La féline", "Vaudou", "L'homme-léopard") et "La malédiction des hommes-chats" dirigé à quatre mais par Robert Wise et Gunther Von Fritsch, vient donc cette transposition d'une nouvelle de Stevenson, inspirée par les méfaits réels des résurrectionnistes Burke et Hare à Edimbourg.
Pourtant, ici, l'action se situe plusieurs années après la mort des deux criminels et nous apprenons que leur commanditaire, le docteur Knox, vit désormais à Londres. Néanmoins, un dénommé MacFarlane se fournit de la même manière, avec l'aide d'un gredin nommé John Gray, savoureusement interprété par un Boris Karloff machiavélique et manipulateur. Bela Lugosi est aussi présent, mais dans un rôle bien ingrat, parasitant l'action plutôt qu'autre chose. MacFarlane est interprété par un spécialiste des rôles de méchant : l'excellent Henry Danell, adversaire d'Errol Flynn dans "L'aigle des mers" et ignoble complice du "Dictateur" de Chaplin, on l'avait aussi croisé dans plusieurs aventures de Sherlock Holmes-Basil Rathbone, série dans laquelle il incarne même Moriarty à une occasion ("La femme en vert").
Jouant sur une ambiance gothique classique, mais soignée, Wise, dont c'était le premier film dirigé en solo, fait aussi appel à certains acquis des productions Lewton, notamment les effets de surprise (lorsque l'étudiant rencontre, dans le noir, le cheval de Gray), le jeu sur la bande-son (la mort de l'aveugle, suggérée seulement par l'arrêt de son chant) et autres techniques de suggestions (le léger travelling avant sur un rideau derrière lequel Gray entraîne le cadavre du serviteur trop curieux). Très bon film.
Vu sur Cine FX dans une copie propre, mais souffrant de petits soucis de définition et de compression (la fin sous la plui notamment). Vivement le coffret Warner réunnissant les films produits par Lewton.
Le DVD français a été chroniqué par Arioch :
http://www.devildead.com/indexfilm.php3?FilmID=48
Le récupérateur de cadavres (1945) Robert Wise
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Re: "Le récupérateur de cadavres" (1945)
Tu peux m'en dire plus Manolito ??? Merci.Manolito a écrit :Vivement le coffret Warner réunnissant les films produits par Lewton.

La section classique de Warner USA a annoncé la sortie en 2005 d'un coffret (de 9 DVD, si je me souviens bien) dédié au travail de Val Lewton pour la RKO. Il y aura sans doute (enfin, espérons le) ses films fantastiques "La féline", "Vaudou", "L'homme léopard", "La malédiction des hommes chats", "Le récupérateur de cadavres", Bedlam", "La septième victime" et "L'île des morts". Tout ça avec des nouveaux télécinéma et un travail éditorial dans la lignée de ce que cet éditeur nous a offert ses dernières années dans son travail sur les classiques. Autant dire : le top... mai seulement pour la zone 1.
En France, par contre, les films RKO restent chez Montparnasse...
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Re: "Le récupérateur de cadavres" (1945)
Un jeune etudiant en medecine, pris sous l’aile par son professeur et mentor, commencer a se poser tres vite des questions quant aux etranges frequentations de ce dernier, frequentations qui semblent etrangement liees a ses travaux…
TBS est l’adaptation du recit homonyme de l’auteur ecossais Robert Louis Stevenson, recit base sur l’affaire Burke and Hare. Ce meme recit déjà adapte au cinema le sera encore sera encore plus tard et a de nombreuses reprises (The Anatomist (1939) et (1960) , The Greed of William Hart (1948), The Flesh and the Fiends (1960), Burke and Hare (1972, The Doctor and the Devils (1985) et pour la television sous la forme d’episodes de serie TV (Alfred Hitchcock Presents (1964), Mystery and Imagination (1970), ou encore El quinto jinete (1975) ).
Premiere de trois collaborations (avec Isle of the Dead (1945) entre Lewton et Karloff, tous deux en rupture et debauches d’autres studios plus prestigieux (Karloff venant de l’Universal pour qui il achevait House of Frankenstein (1944) ), ce film fera partie du cycle de films “fantastiques” de Lewton, tout en etant plus que jamais un film avec un fantastique “discret” et naissant plus de situations et personnages que d’evenement “surnaturels”.
L’interpretation est de haute volee, que ce soit Russell Wade (Ace Drummond (1936), A Desperate Chance for Ellery Queen (1942), The Ghost Ship (1943) ) dans le role du jeune (et naïf) etudiant en medecine, Henri Daniell (The Sea Hawk (1940), The Great Dictator (1940), Sherlock Holmes in Washington (1943) ) dans le role du medecin qui ne se fait plus guere d’illusions quand aux necessites de son métier, Bela Lugosi (The Thirteenth Chair (1929), Dracula (1931), The Black Camel (1931), Island of the Lost Souls (1932) ), dans le role du serviteur opportuniste et surtout Boris Karloff dans le role du “pourvoyeur de cadavres” un tantinet trop frais.
TBS presente une scene que partagent Lugosi et Karloff, et qui compte sans nulle doute parmi leurs meilleurs, ou un Karloff “endort” pas seulement par des paroles un Lugosi trop avide, scene qui montre les deux “monstres” au meilleur de leur forme.
Karloff, dont le role est le plus etoffe, prend un malin plaisir a jouer les deterreur de cadavres, et ce, autant physiquement que verbalement, cachant derriere des phrases assez “fleuries” sa monstruosite et sa totale absence de morale, car meurtrier sanctionne par la science, donc l’authorite de l’epoque.
Sa presence “domine” autant le drame que son personnage la vie des autres protagonistes.
TBS etant l’un des quelques rares films de l’epoque ou Karloff peut jouer sans postiches, marquillages, bandelettes, mais simplement avec...son facies. facies, qu’il mettra pleinement a contribution.
La realisation de Wise est pour son quatrieme film, parfaite, mettant en valeur ses protagonistes, les enjeux dramatiques et sociaux, se mettant au diapason d’une adaptation toute aussi “literaire” que son sujet l’etait a la base sous la plume de Stevenson.
A noter aussi la scene finale qui a des reminiscences de The Haunting (1960), du meme Wise, mais qui necessitera encore quinze annees avant sa realisation.
A voir, car un tres bon film, tout en atmosphere et dramatique.
The Body Snatcher: 4.5 / 5
TBS est l’adaptation du recit homonyme de l’auteur ecossais Robert Louis Stevenson, recit base sur l’affaire Burke and Hare. Ce meme recit déjà adapte au cinema le sera encore sera encore plus tard et a de nombreuses reprises (The Anatomist (1939) et (1960) , The Greed of William Hart (1948), The Flesh and the Fiends (1960), Burke and Hare (1972, The Doctor and the Devils (1985) et pour la television sous la forme d’episodes de serie TV (Alfred Hitchcock Presents (1964), Mystery and Imagination (1970), ou encore El quinto jinete (1975) ).
Premiere de trois collaborations (avec Isle of the Dead (1945) entre Lewton et Karloff, tous deux en rupture et debauches d’autres studios plus prestigieux (Karloff venant de l’Universal pour qui il achevait House of Frankenstein (1944) ), ce film fera partie du cycle de films “fantastiques” de Lewton, tout en etant plus que jamais un film avec un fantastique “discret” et naissant plus de situations et personnages que d’evenement “surnaturels”.
L’interpretation est de haute volee, que ce soit Russell Wade (Ace Drummond (1936), A Desperate Chance for Ellery Queen (1942), The Ghost Ship (1943) ) dans le role du jeune (et naïf) etudiant en medecine, Henri Daniell (The Sea Hawk (1940), The Great Dictator (1940), Sherlock Holmes in Washington (1943) ) dans le role du medecin qui ne se fait plus guere d’illusions quand aux necessites de son métier, Bela Lugosi (The Thirteenth Chair (1929), Dracula (1931), The Black Camel (1931), Island of the Lost Souls (1932) ), dans le role du serviteur opportuniste et surtout Boris Karloff dans le role du “pourvoyeur de cadavres” un tantinet trop frais.
TBS presente une scene que partagent Lugosi et Karloff, et qui compte sans nulle doute parmi leurs meilleurs, ou un Karloff “endort” pas seulement par des paroles un Lugosi trop avide, scene qui montre les deux “monstres” au meilleur de leur forme.
Karloff, dont le role est le plus etoffe, prend un malin plaisir a jouer les deterreur de cadavres, et ce, autant physiquement que verbalement, cachant derriere des phrases assez “fleuries” sa monstruosite et sa totale absence de morale, car meurtrier sanctionne par la science, donc l’authorite de l’epoque.
Sa presence “domine” autant le drame que son personnage la vie des autres protagonistes.
TBS etant l’un des quelques rares films de l’epoque ou Karloff peut jouer sans postiches, marquillages, bandelettes, mais simplement avec...son facies. facies, qu’il mettra pleinement a contribution.
La realisation de Wise est pour son quatrieme film, parfaite, mettant en valeur ses protagonistes, les enjeux dramatiques et sociaux, se mettant au diapason d’une adaptation toute aussi “literaire” que son sujet l’etait a la base sous la plume de Stevenson.
A noter aussi la scene finale qui a des reminiscences de The Haunting (1960), du meme Wise, mais qui necessitera encore quinze annees avant sa realisation.
A voir, car un tres bon film, tout en atmosphere et dramatique.
The Body Snatcher: 4.5 / 5
En direct du Japon. Bonsoir. A vous, Cognac-Jay.
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Re: Le récupérateur de cadavres (1945) Robert Wise
Très sympa. Un bon film d'horreur old school, bien emballé par Wise, porté par un super cast, bien rythmé, avec quelques pistes de réflexions intéressantes sur la science et ses sacrifices au delà du postulat initial de série B. Vraiment une belle découverte !
Par ctre, je l'ai vu sur le DVD Montparnasse z2, du gros coffret RKO, et la copie fait vraiment peine à voir aujourd'hui... C'est mieux que rien, mais un lifting HD ne serait pas du luxe
Par ctre, je l'ai vu sur le DVD Montparnasse z2, du gros coffret RKO, et la copie fait vraiment peine à voir aujourd'hui... C'est mieux que rien, mais un lifting HD ne serait pas du luxe
"J'ai essayé de me suicider en sautant du haut de mon égo. J'ai pas encore atteri... "