
Enfin revu ce western défendu par beaucoup de monde par ici (Roderick Usher en tete). Je me suis donc fendu de l'achat en Z1 Anchor Bay dans le coffret consacré au Western Spaghetti. et...
La première fois, je l'avais franchement détesté et je m'étais royalement fait chier.
Cette fois-ci, en VO 16/9 et tout le bastringue, c'est un peu mieux passé.
Pour les + : c'est un mélodrame-western spaghetti avec d'étranges sous-entendus métaphysiques. Cette histoire de sang-mélé matinée de revanche et de conflits familiaux rappelle la tragédie grecque. On y retrouve aussi des influences catholiques dans la figure christique incarnée au final par Keoma (sanc ompter la naissance du gamin dans l'étable, etc...).
Pour y ajouter une bizarrerie supplémentaire : celui d'une veille femme, sorte de Pythie agrémentée de destinée inéluctable (je ne sais pourquoi cela m'y a fait penser) Le film brasse ainsi plusieurs influences, c'est plus qu'un western de base en termes de scénario. Il rappelle les belles heures d'un cinéma de genre qui osait mélanger politique, sociologie, fantastique... par exemple le Requiescant de Lizzani, étrange western marxiste.
Il y aussi un effet-Julie du plus bel effet. Ce n'est pas nouveau mais c'est inédit dans un Western (du moins dans mes piètres connaissances du genre) et la scène est très bien vue.
Nénamoins, le sujet me rappelle un film japonais dont je n'arrive pas à remettre le titre depuis hier soir

Pour les - : La mise en scène de Castellari m'a posé plusieurs problèmes. d'abord cette manie agaçante de toujours placer des objets devant sa caméra et de placer ses acteurs derrières (des palissades, des poutres et au début à l'arrivée de keoma dans la ville dévastée, une branche agitée frénétiquement par un accessoiriste quelconque "pour faire croire q'uil y a du vent. Tu parles, Charles, avec les ventilateurs géants installés de toute part qui projette des tourbillons de poussière : j'en avais presque jusque sur mon canapé

Ensuite, cette utilisation à outrance du ralenti. C'est pénible! le film fait 1H41 mais en retirant les ralentis, on gagne à coup sûr 15 minutes. Et puis bon, les cascades, ça a du bon mais ce n'est pas le tout de tournoyer en l'air après avoir reçu une bastos et de grimacer fortement mais le ralenti n'aide en aucun cas à la crédibilité de l'action. Il amplifiera de manière ridicule ce phénomène dans Cobra (sur les retrouvailles de Nero et de son fils). N'importe quoi.
Et puis putain LES CHANSONS

Je ne sais pas où cela a été tourné (Espagne? Italie?) mais ça ressemble furieusement plus à la Savoie en plein été plutôt qu'aux USA


Et mon dieu que la photo est laide, aussi. je ne me souvenais pas de ce grain lavasse et des écliarages ternes. on est très loin du côté soigné du début des années 70, des Valerii ou Tessari que j'ai pu découvrir récemment.
La serpillère qui sert de chevelure à Franco Nero est d'un ridicule hallucinant, aussi belle que celle de Christophe Lambert dans Vercingétorix. le pire, c'est qu'il avait la même en étant gamin : pauvre gars.
Pour terminer, la naïveté. Si je ne peux nier l'originalité du propos, le côté déliquescence de la société décrite, un visuel qui fait parfois mouche c'est quand même incroyablement primaire et manque de distance même par rapport aux dialogues "lourds de sens avec mon regard de bete fauve blessée" assénés de manière lourde par Franco Nero.
Donc, ce n'est absolument pas le chef d'oeuvre dont on me rabat les oreilles

Je préfère ceci dit toujours son simili-remake futuriste Cyborg. on ne se refait pas, hein.