Titre original : "The Wonderful World of the Brothers Grimm"
Les frères Grimm vivent en Allemagne, au XIXème siècle, et se voient chargés de rédiger l'histoire d'une lignée aristocratique. Mais, autant Jacob se montre studieux et sérieux, autant Wlihelm est peu consciencieux. En fait, il ne pense qu'à collecter des contes traditionnels auprès des vieilles femmes. Tout le monde le prend pour un farfelu...
En attendant "The brothers Grimm" de Gilliam, on peut revoir ce film spectaculaire, qui passe régulièrement sur TCM. Celui-ci a la particularité d'avoir été un des sept films tournés en Cinérama, procédé nécessitant un système combinant 3 caméras 35mm pour l'enregistrement et 3 projecteurs pour la diffusion. Celle-ci se fait sur un écran convexe, ce qui provoque un effet enveloppant. Mais sur un écran plat (comme un téléviseur), on obtient des aberrations géométriques auxquelles il faut s'habituer...
"Les amours enchantés" racontent d'abord l'histoire des Frères Grimm, leurs caractères opposés, entre Jacob consciencieux et loyal, et Wlihelm le rêveur, celui que tous prennent pour un fou alors qu'il est un visionnaire. Il a en effet l'idée de répertorier et de noter les contes de sa région, qui se transmettent traditionnellement oralement, et de les immortaliser dans des livres, sauvant ainsi de l'oubli un immense patrimoine populaire. Cette partie est sans doute la plus réussie et la plus émouvante, particulièrement dans sa description de la "lubie" de Wlihelm et de sa persévérance. Grand moment d'émotion, lorsque les personnages de ses contes viennent lui rendre visite alors qu'il est pris de fièvre...
Le film est aussi scandé par trois sketchs, relatant des contes des frères Grimm. Le premier nous montre comment un bucheron (Russ Tamblyn) va conquérir une princesse (Yvette Mimieux) en parvenant à répondre à une énigme posée par son père le roi. Amusant par certains aspects, cet épisode tend tout peut lasser à force de jouer à la démonstration technique Cinérama (particulièrement un voyage en calèche qui donne presque envie de vomir). Il se montre tout de même plutôt correct. "Les amours enchantés" ayant été tourné entièrement dans le sud de l'Allemagne, on remarque que les extérieurs du château royal sont ceux du célèbre Neuschwanstein de Louis II de Bavière.
Le second sketch est sans doute le plus réussi, qui décrit les mésaventures d'un pauvre cordonnier qui, la veille de noël, se voit submerger de travail. Va-t-il plutôt réparer les chaussures de gentilhommes arrogants, ou plutôt fabriquer des jouets pour les orphelins de la ville ? cet épisode attachant bénéficie de la présence de petits elfs animés , image par image, selon le procédé des Pupettoons (nom générique d'une série de courts-métrages d'animation produit au début des années 40 par George Pal).
Le troisième, qui met en scène un chevalier pleutre chargé d'affronter un dragon. Malgré les jolis effets d'animation image par image, j'ai trouvé celui-là un peu balourd...
Bref, un bilan partagé, où le positif l'emporte tout de même sur les réserves...
Pour en savoir plus sur le cinérama :
http://www.widescreenmuseum.com/widescreen/wingcr1.htm
A noter que le Théâtre de l'Empire, démolie récemment par une explosion assez bizzare (un dimanche matin, alors que des nouveaux propriétaires voulaient transformer ce bâtiment en hôtel de luxe... comme c'est étrange

http://www.silverscreens.com/empire.php
Le film passe donc sur TCM, en VM, mais dans une version raccourcie car n'incluant pas la musique de début, de fin et d'entr'acte. Le format large 2.59 est bien respecté, mais la copie assez sale, aux couleurs passées, au télécinéma souffrant de nombreux moirages, laisse à désirer. Le son est hélas en mono alors que le procédé Cinérama implique l'existence d'une bande-son multipiste...