The Assassination of Richard Nixon - Niels Mueller (2004)

[Art Core]

Le film vient de sortir en Grande-Bretagne. Produit par Alfonso Cuàron, Leonardo Di Caprio, Alexander Payne (entre autres) il raconte comment dans les années 70 le vendeur d'ameublement Samuel Bicke (Sean Penn) a peu à peu perdu la raison et est tombé dans la folie.

Ce film a une qualité absolument indéniable : Sean Penn. Le film repose entièrement sur ses épaules et il est parfait pour traduire cette espèce d'oppression silencieuse, ce mal-être sourd. Sans lui le film s'écroule. Maintenant le film a un défaut majeur : c'est un quasi-remake de Taxi Driver. L'histoire est sensiblement la même (comment un homme socialement frustré et oppréssé par son travail va-t-il, dans ce qu'il croit être bien, commettre l'irréparable ?). Certaines fortes thématiques s'y retrouvent (violence psychologique amenant à la violence physique, rôle de la télévision, frustration sociale...). Même le nom du personnage principal est très proche (hasard ?) du personnage de De Niro (Bicke/Bickle). Et la comparaison avec le film de Scorsese ne le met pas à son avantage. La mise en scène de Mueller étant passablement atone et froide, sans beaucoup de personnalité. Cependant le film fonctionne selon moi grâce à plusieurs choses. L'utilisation de la voix-off est très intéressante car à travers l'adresse à Samuel Bernstein le musicien (que le personnage admire) nous comprenons ses motivations et ses frustrations. De même les différents personnages qui gravitent autour de lui le mettent au pied du mur, son ami noir (Don Cheadle) qui ne prête guère attention au problème de la communauté noire et qui privilègie sa vie de famille au détriment de son respect en tant qu'individu. Son ex-femme (magnifique Naomi Watts) qui ne veut pas tenter de recoller les morceaux alors que sans elle il n'est pas capable de continuer.
Finalement malgrè son gros handicap (l'ombre du film de Scorsese) le film arrive à trouver sa voie, qui n'est pas large certes mais qui existe. Et rien que pour Sean Penn qui vole tout les plans du film, qui joue avec chaque cellule de son corps le film vaut la peine d'être vu. A noter que le photo du film est l'oeuvre d'Emmanuel Lubezki (qui est par ailleurs co-producteur du film) à qui l'on doit notamment Sleepy Hollow, Ali et le Jarmusch à venir A New World. Il travaille ici dans des tons bleu ou et des couleurs un peu passés pour restituer cette ambiance délavée et froides des années 70. Le résultat est plus que probant. De plus la musique de l'inconnu Steven M. Stern est très réussi.

Si je devais mettre une note je dirais 4/6

[MovieRev]

Le film vient de sortir en Grande-Bretagne.

L'affiche anglaise dépote bien. Sean Penn m'énerve. Mais Naomi Watts je prends de toute façon.



Ceci dit, j'avais presque encore plus envie d'aller voir ça :

[Art Core]

Sean Penn m'énerve. Mais Naomi Watts je prends de toute façon.

C'est que Sean Penn a un peu en ce moment le rôle de l'acteur à Oscar avec 21 Grams, Mystic River et donc ce film. Mais sa performance est au delà de tout ce qu'on peut dire de limitatif sur lui. Il est grand dans ce film.
Pour Naomi Watts tu peux y aller. Encore une fois elle n'apparaît pas sous un jour des plus glamours mais son personnage est très beau. En plus elle est brune et ça lui va vachement bien .

Sinon comme tu le remarques niveau théâtre il se passe plein de choses in London avec plein d'acteurs connus (Christian Slater, Gillian Anderson, Matthew Broderick...) mais bon le théâtre anglais ça me branche très, très, très moyen perso.

[the masqué]

Vu en DVD et il apparait très clair que Sean Penn est un acteur particulièrement puissant. Effectivement , il tient le film à lui tout seul mais je ne trouve pas la mise en scène si quelconque que ça , elle suit bien le cheminement de son personnage.
Concernant la filiation avec TAXI DRIVER , c'est indéniable bien sûr mais il y a quand même de nombreuses différences relativement notables
SPOILER
Dans TAXI DRIVER , Travis Bickle nous est présenté comme un psychopathe qui déteste la majorité de la race humaine.Ici , Sam Bicke AIME les hommes et c'est à son grand désespoir qu'il constate que plus personne n'a rien à foutre d'autre chose que le profit.
C'est donc en réalité l'antithèse du film de Scorsese dans le sens où le personnage , en n'haissant pas les humains , finit mort et blamé par la communauté là où Travis se voyait louangé.......
Un film fort et engagé , pas le cul entre deux chaises . C'est bon

[hitcher]

Excellent film, avec un Sean Penn parfait (comme presque toujours).

[Machet]

Très beau (premier) film. Sean Penn donne vie et de la profondeur à un personnage "simple", au bout du rouleau, opprimé de toute part. Les seconds rôles sont solides. La mise en scène est sans faute. Le final (le dernier plan) enfonce le clou d'une émotion palpable tout du long, sur l'enfant rêveur qui sommeille en chaque Homme. Le film est éclairé par Emmanuel Lubezki. Leonardo Di Caprio a co-produit. Du beau monde pour un film a petit budget. Un film qui vient du coeur et qui a su fédérer.

A quand le prochain Niels Mueller ?

[manuma]

Un ensemble est en tout point ultra solide, avec un Sean Penn habité par son personnage (mais que ses détracteurs trouveront sans doute un poil too much dans sa composition de mec au bord du gouffre), des seconds rôles remarquables (Jack Thompson, détestable au possible), un script sachant rapidement impliquer son spectateur et une réalisation ménageant crescendo la tension. Aucun gros reproche à faire à cet Assassination of Richard Nixon donc, si ce n’est qu’au final il est difficile de s’enthousiasmer vraiment pour un film aussi déprimant, qui se contente de nous faire vivre la déchéance progressive de son personnage principal sans rien proposer d’autre en contrepartie. Extrêmement pesant en résumé.

[mallox]

Aucun gros reproche à faire à cet Assassination of Richard Nixon donc, si ce n’est qu’au final il est difficile de s’enthousiasmer vraiment pour un film aussi déprimant, qui se contente de nous faire vivre la déchéance progressive de son personnage principal sans rien proposer d’autre en contrepartie.

Perso, je trouve que c'est ce côté totalement déprimant, sans contrepartie aucune, sans échappatoire qui en fait sa qualité. Etrangement, tandis que des dizaines de films s'émoussent dans ma mémoire, celui-ci, vu il y 3 ans, reste gravé. (Faut dire que la fin...).
M'est avis que c'est en partie grâce à ce climat gris et pas seulement à Sean Penn.