Colpo in canna tentait de marier deux genres alors fort à la mode, la comédie et le polar ou plus exactement ici le film d'espionnage. Avec aux commandes Di Leo on pouvait s'attendre à un mélange détonnant. Malheureusement, le résultat est loin des attentes et le film est plutôt une déception qui finit par lasser.
Pas trés à l'aise dans la comédie, il se contente d'étaler tous les clichés du genre sans imagination, clichés qui ici ne fonctionnent pas du tout et semblent totalement décalés par rapport au scénario qui pouvait se passer de tous ces personnages idiots et grimaçants droit sortis d'une sexy comedie où ne manquerait à l'affiche qu'Alvaro Vitali.
Commissaire bégayant et hystérique, assistant idiot, prêtre lubrique, protagonistes vulgaires et stereotypes en tout genre, Ursula anti gang ne fait pas dans la dentelle et Di Leo semble vite à court d'imagination notamment lors de son final interminable où se repètent ad limitam les mêmes gags.
On aurait pu penser que le réalisateur se rattrape sur la partie espionnage et action mais là encore, Ursula anti gang risque de decevoir. La trame policière est des plus banale, sans originalité ni interet sans parler de ses rebondissements assez confus tant et si bien que le spectateur l'oublie assez vite pour se concentrer sur la Andress, égale à elle même, beau morceau de viande pour camionneur libidineux.
En fait, le film brosse le portrait d'une femme moderne, sex appeal, modèle de la femme libérée qui s'assume pleinement. Elle est alors le symbole même du heros.
Malheureusement Di Leo limite lui même les possibilités de son heroine moderne qui n'est plus ni moins qu'un bel objet qu'il aime déshabiller et montrer nue le plus possible ou dans des situations se voulant érotiques.
Les capacités d'actrice de la Andress étant contestables, elle fait ce qu'elle sait le mieux faire: étaler ses charmes et sa nudité ou à défaut ses jambes et sa jarretière sur laquelle Di Leo semble faire une fixation.
En un mot, jamais on ne croit un seul moment à son personnage qui devient assez vite irritant, personnage auquel on sent qu'elle ne croit pas non plus une seule minute.
Tout aussi floues sont les finalités de son rôle, cette femme-héros ni flic ni truand et les deux à la fois mais qui semble tout simplement mue par la roublardise.
Reste le personnage incarné par l'infatiguable Woody Strode qui lui seul tente de donner un tant soit peu de credibilité à son rôle de malfrat redoutable. Hormis cette charolaise d'Andress que chacun jugera à sa façon, on aura surtout le plaisir de retrouver le beau, le divin, le nectar dse nectars Marc Porel dans la peau d'un jeune boxeur beaucoup trop passif réduit aux scénes d'amour avec Ursula mais qu'on pourra admirer torse nu voire plus même si la camera reste d'une telle pudeur face à marc!!
A leurs cotés, l'égérie de l'érotisme black Carla Brait ou encore Lino Banfi, un des rois de la sexy comedie égal à lui même.
Tentative hybride ratée, Colpo in canna ne dépasse jamais ce qu'il est et demeure finalement: un exemple de cinéma populaire qui ne dépasse pas le simple stade de la gentille distraction.