
Un heureux évènement a lieu chez la famille Addams : leur troisème enfant, un garçon vient de naître, aussitôt baptisé "Pubère Addams" ! Il leur faut alors recruter une baby sitter pour s'occuper des deux autres enfants. Il trouve apparemment la candidate idéale en la personne de Debbie. Mais celle-ci est en fait une serial killer, qui s'introduit dans les familles sous des prétextes falacieux. Elle séduit l'oncle Fester afin de lui prendre sa fortune...
S'il est souvent coutumier sur les forums de cinéma de geindre et de se lamenter sur les remake et autres adaptations de séries TV, cela ne doit pas occulter certains contre-exemples : les deux films consacrés par Barry Sonnenfeld à la famille Addams sont ainsi de vraies réussites, bien supérieurs à ses films avec Will Smith. Le premier "Famille Addmas" était déjà macabre et délirant, jouissant d'une distribition extrêmement bien choisie. Fort du succès commercial de ce volet, sa suite va pousser le bouchon encore plus loin. C'est bien simple, TOUT est permis ! Les enfants s'entretuent ou mattent les ébats des parents par la serrure, la "chose" soulage les érections de Fester, etc. On en passe et des meilleurs ! Sonnenfeld se complait sans aucune retenue dans le mauvais gout et l'anti-conformisme le plus complet, multipliant les gags et les allusions Trash qu'on croirait sortis d'un film de John Waters !
Le film fonctionne sur deux intrigues parallèles. L'histoire d'"amour" entre Fester et Debbie (jouée par une Joan Cuzak hallucinante, hilarante), et les aventures de Wednesday et de Pugsley dans un camps de vacances pour jeunes WASP favorisés. Cette seconde histoire est un vrai jeu de massacre, hilarant dans sa méchanceté digne de Hara Kiri ! Wednesday est soumise à la torture comme on la force à regarder "La petite sirène" ou "La mélodie du bonheur". Christina Ricci qui n'avait alors que 14 ans est extraordinaire dans sa compréhension et la mise en oeuvre de l'humour très noir de ce film (le plan où elle se force à sourire, inoubliable !).
Bref, une réussite, une grosse caillasse jetée dans le jardin propret de la comédie familiale à l'américaine, un film qui se permet tout, avec succès. On lui pardonnera donc quelques emplois d'SFX un peu lourdingues. En parcourant les commentaires de spectateurs outrés sur IMDB, on se dit que le film allait sans doute "trop loin", et il fut même un échec à sa sortie. Il y eut néanmoins un troisième volet, avec d'autres acteurs tourné pour le marché vidéo par Dave Payne, cinq ans après...