The Fountain - Darren Aronofsky (2005)

[Lord Ruthven]

Effectivement, on rêve de ce qu'aurait pu être la première partie bien exécutée, mais l'aventure, ça n'intéresse pas vraiment le réalisateur. Mais il y avait un si beau film à faire...

D'autant que The Fountain a la malchance d'être diffusé après la bande annonce d'Apocalypto.

[Manolito]

Et que "Apocalypto", dans ce genre, il vous en donne beaucoup plus pour votre argent... Mais chut, je n'ai rien dit...

[Mathesar]

Purée, tu n'as vraiment pas aime!...

C'est particulier que tu aies été heurté par le montage. Peronnellement, j'y suis bien sur très attentif (et pour cause) mais cela ne m'a pas heurté du tout! Et pourtant si y'a un truc que j'aime pas, c'est bien les films pretentieux!


Mais en même temps si t'as pas aimé Requiem for a Dream!...

Enfin comme tu l'as dit plus haut, chacun ses gouts...

ça va j'étais pas aggressif, là?...

edit:

Et que "Apocalypto", dans ce genre, il vous en donne beaucoup plus pour votre argent... Mais chut, je n'ai rien dit...

Apocalypto... Rien que le titre m'amuse...

Alors pour ceux qui n'ont pas encore vu The Fountain:
1- Ça n'a strictement rien à voir avec un film d'aventure!!
2- Je me répète mais ALLEZ LE VOIR!!!!

[mercredi]

Et que "Apocalypto", dans ce genre, il vous en donne beaucoup plus pour votre argent... Mais chut, je n'ai rien dit...

Tu peux vraiment rien dire? J'ai vraiment hâte de voir ce que le film donne (en dépit du pseudo scandale qui entoure l'oeuvre). Quant à ce Foutain, traumatisée (j'exagère) par ton poste, je suis allée le revoir. Je comprends (sans la partager ta critique).

[Jarlow]

J'ai vu le film hier, et je suis content de voir qu'il crée un debat sur le forum. Je n'avais rien lu dessus pour eviter tout a priori, et je ne savais pas vraiment à quoi m'attendre. Je precise juste pour ne pas renforcer les clivages tres marqués que semble susciter le film.
Bon, c'est une merde
Non, je deconne. Je vais essayer de pointer ce qui m'a amené à me sentir si etranger à ce film... Tout d'abord, et le plus genant pour moi, ce serait l'emballage : la photographie a un aspect tres artificiel, dans des tons chauds sur une pallette plutot large utilisée de maniere absolument systematique, ce qui contribue à arrondir les angles. Le meme phenomene se produit au niveau de la musique, omnipresente, evoluant autour de schemas classiques et emphatiques. Pas vraiment de quoi creer de l'impressif, on a plus l'impression d'un score plaqué sur l'image sans discernenement ni imagination.
La structure et la mise en scene sont ce qu'elles sont, et auraient pu fonctionner si le scenario etait veritablement abouti, ce qui n'est à mon avis absolument pas le cas : le film se contente de circonvolutions autour de sa thematique, n'ose jamais y plonger, une reflexion sur la mort est un sujet dense et profond, hors ici pas grand chose à se mettre sous la dent. Le plus embetant est pour moi que la thematique n'est absolument pas exploitée de maniere cinematographique, visuelle, ou alors on tombe dans le pire des ridicules ( voir la sequence finale ). Il faut vraiment etre sous LSD, ce qui n'etait à mon grand regret pas mon cas, ou alors etre receptif au mysticisme de bazar, pour aimer The Fountain. Aranovski ne fait pas un film novateur, il fait un film new age, et c'est quand meme autre chose.

[mercredi]

Si je comprends bien, tu reproches au film ses aspects et dimension "artificiels". Premièrement et paradoxalement, ta critique met en exergue l'essentielle cohérence de l'oeuvre. La systématisation des choix et procédés esthétiques consacre la neutralisation d'un décor VOLONTAIREMENT désubstantialisé. D'où cette impression de "vide" ou, pour toi, "d'inabouti". Oui, Aranovski "tourne" autour du sujet et pour cause: qu'est-ce que la mort sinon ce "rien" autour duquel tourne (tu parles de "circonvolutions" ) la vie? Quant au mysticisme de bazar, tout dépend de la façon dont chacun appréhende la fin. Personnellement, je me suis simplement laissée porter par des images... apaisantes.

[Jarlow]

MEGA
SPOILER


C'est apaisant un combat entre un bonze planant en position du lotus et un pretre maya en train de s'egosiller au moment ou il balance un grand coup d'epée en feu dans la gueule de l'autre ?

[mercredi]

Sarcasme facile d'autant que les images sont sorties du contexte (quoique j'avoue, c'est drôle vu comme ca). Ce qui demeure, d'ailleurs relativement, apaisant, c'est cette IMPRESSION que la "boucle est bouclée" non de façon homogène (dans un flux continu) mais via la connexion imparfaite (car tout de même problématisée) des contraires (évidemment parentés): les fameux bonze et maya.

[Jarlow]

Non mais je sais que je n'apporte pas grand chose en disant ça. Je pense que l'on peut difficilement adherer au film, justement, quand ce genre d'imagerie un peu fourre-tout vous repousse, comme c'est mon cas. Personnellement mettre des elements venant d'autres cultures, d'autres epoques, les reduire à un simple visuel attractif, ne me rend pas le propos plus universel. M'enfin.

[niko13]

Vu jeudi soir, et j'ai laisse decanter un peu avant d'en parler (tout en faisant tourner en boucle la formidable BO, que je me suis empresse d'aller acheter apres visionnage du film).

Donc, le chef d'oeuvre espere (par moi-meme) depuis l'annonce du projet se revele finalement etre un...pur chef d'oeuvre (ouf !) et probablement (a mes yeux en tout cas) le film de l'annee 2006.

Un film dont le propos est beaucoup plus limpide que ce que certains commentaires lus ici ou ailleurs laissaient presager.
De meme que la fameuse construction passe/present/avenir du recit, ([SPOILERS]qui en plus s'avere fausse de mon point de vue on a surtout une situation relle et deux situations fantasmees par chacun des protagonistes[/SPOILERS]) pas si casse gueule que cela.
Mais il est vrai que le pitch, la bande annonce ou meme les photos d'exploitation laissaient augurer d'un film epique et rageur.

En fait non, Aronofsky nous livre ici plutot une sorte de fable, un film sur l'amour mais aussi sur la vie et donc la mort ([SPOILERS]et apprendre a faire le deuil de l'etre aime, accepter la mort en tant qu'etape du cycle de la vie[/SPOILERS]).
Un propos simple certes, rebattu par ailleurs, qui evoque le Solaris de Tarkovski ou le 2001 de Kubrick, mais presente ici avec une parfaite maitrise de la forme et du fond, le tout magnifiquement mis en images et illustre musicalement par une BO splendide (Mansell dirige le Kronos Quartet et Mogwai, ce qui donne un ensemble a la Godspeed/Silver Mount Zion absolument parfait).

Rachel Weisz y est encore plus belle que d'habitude, car splendidement filmee par son compagnon, tandis que Hugh Jackman livre une prestation tres emouvante (et apres sa bonne composition dans "The Prestige", je vais commencer a croire qu'il peut etre un tres bon acteur).

Alors oui, je comprends que ca puisse paraitre trop clinquant, digne d'un "clippeur" pour certains, leger dans le propos et trop extravagant/pompeux dans sa mise en scene.
Mais c'est incroyablement beau, j'ai ete tres receptif a ce film concis, precis et surtout maitrise par son realisateur (rien a enlever, rien a ajouter a son film) a tel point que ca force le respect.

Oui, pour moi, Aronofsky est un genie. Et merci a lui pour ce film merveilleux.

[Shinji]

De meme que la fameuse construction passe/present/avenir du recit, ([SPOILERS]qui en plus s'avere fausse de mon point de vue on a surtout une situation relle et deux situations fantasmees par chacun des protagonistes[/SPOILERS]) pas si casse gueule que cela.

Je l'ai interprété comme toi : ([SPOILERS]la "réalité", et la fuite dans l'imaginaire du roman et la psyché ou un truc du genre[/SPOILERS].

[Mathesar]

Et Niko de prouver qu'on peut faire un film "clippé" sant pour autant se taper des [mille hertz] façon SawIII ou MI:3...

Content de voir qu'on est pas les seuls à avoir aimé The Fountain avec Mercredi!

[DPG]

Ouais ben moi je rejoins le camp des sceptiques, je me retrouve à peu près dans l'avis de Jarlow d'ailleurs. Un joli emballage, bien vide, bien creux, que j'ai contemplé pendant 1h30 alors que j'aurai bien aimé y entrer, moi, dans ce film.

[Lord Taki]

Je n'ai quasiment rien lu sur le film et avec le recul c'est sans doute mieux ainsi.
L'histoire en elle-même reste assez classique. Le pitch tel qu'on peut le lire est assez trompeur (cela pourrait perdre le spectateur au début). Magnifique score de Mansell, réalisation tout en douceur et photographie majoritairement éthérée...

J'ai pas mal pleuré et je retiendrai surtout la prestation exceptionnelle de Hugh Jackman (la scène du tatouage entre autre). A mes yeux il mériterait l'oscar cette année.

[Cosmodog]

Vu il y a 3 jours. J'aime assez, même si je reste un peu mitigé. Tout à fait le genre de film à revoir lors de sa sortie DVD pour un avis tranché définitif.

En tout état de cause, j'aime bien ce type de film pour les idées amorcées qui permettent toutes sortes d'analyses... le chemin du retour du ciné parait extremement court (pour peu qu'on l'ai pas vu tout seul, hein).
Alors, je vous donne une idée comme ça venue dans la discussion avec ma chérie pasque je la trouve sympa (l'idée, pas ma chérie, enfin si...)
SPOILER - Jackman comtemporain annonce qu'il va bosser sur la recherche de l'immortalité. On peut penser qu'il réussit et que c'est toujours lui dans le futur (tatouage du doigt toujours présent). L'arbre de vie du futur peut également être issu de la graine qu'il plante époque présente sur la tombe de sa femme. Ainsi c'est le même perso qui emmene l'arbre dans lequel sa femme est contenue (poussé sur son corps) cf les similitudes entre l'épiderme de son épouse et l'arbre...
Voilà, j'aime bien cette idée.

Je vous livre également en live le commentaire de mon pote: "Comment se fait-il que Aronofsky alors qu'il y a pas de neige ?" (j'habite les Alpes). Vous m'indiquerez quel châtiment est le plus approprié.