Je trouve que pour un budget de cette envergure, le film ne fait (presque) pas de concessions. On y trouve de francs choix estéthiques qui débouchent sur un univers torturé pas forcément facile ni commercial malgré les apparences. Au passage, je ne suis habituellement pas fan des CG (en fait je déteste), mais dans ce cas ça ne m'a quasiment pas géné, preuve pour moi de leur intégration satisfaisante.Superwonderscope a écrit : NB : riton, tu parles d'oeuvre radicale. J'ai beau chercher, je ne vois rien de fondamental ou d'absolu dans cette volonté de film d'horreur. Du moins rien qui ne pose vraiment en représentation de son essence.
On y trouve aussi des éclairs de violence extrême, relevant d'une imagerie et d'un sens qui me semblent inhabituels dans les films occidentaux, et dont je vois plutôt la source dans le guro nippon.
A mon sens, ces choix font de Silent Hill un film ouvrant des perspectives plus larges que les grands succès critiques récents du film d'horreur que j'ai pu voir (je les ai pas tous vus, hein). Et donc oui, je lui trouve une certaine radicalité.
Le reproche que je lui ferais est justement de ne pas basculer plus dans l'irrationnel, de ne pas complêtement lâcher la bride, et de se soucier encore de ce que le spectateur puisse trouver une "explication" à la fin.
Si SH avait versé plus franchement dans le surréalisme, on aurait eu une vision d'un jigoku dantesque et dépressif.