Ghost of Mae Nak - 2005 - Mark Duffield

[arioch]

La Thailande n'est pas le seul pays a proposer des films occidentalisé. C'est vraiment une facon, a mon avis, de s'exporter sur un terrain purement internationnal et donc pas se cantonner seulement au marché local voire asiatique. Mais si on parle d'occidentaliser, c'est plutot americaniser que l'on devrait dire.

[Dragonball]

Des réalisateurs comme Zhang Yimou ont eux aussi parfois été accusé d'occidentaliser leurs films, ou du moins de trop les réaliser pour un public occidentale.

[mercredi]

La Thailande n'est pas le seul pays a proposer des films occidentalisé. C'est vraiment une facon, a mon avis, de s'exporter sur un terrain purement internationnal et donc pas se cantonner seulement au marché local voire asiatique. Mais si on parle d'occidentaliser, c'est plutot americaniser que l'on devrait dire.

Tu parles donc d'uniformisation culturelle (soumise à une minorité de la population mondiale en plus!). Mais peut-on vraiment évoquer une quelquoncque "mondialisation" quant au sentiment de peur? Les thailandais ont-ils peur de la même chose que nous autres? Oui, au regard des résultats du film

[mercredi]

Des réalisateurs comme Zhang Yimou ont eux aussi parfois été accusé d'occidentaliser leurs films, ou du moins de trop les réaliser pour un public occidentale.

Par qui?

[arioch]

Tu prends peut etre le problème a l'envers. Tu pars du principe que le cineaste va faire un film d'un point de vue purement artistique et que son but est de produire la peur selon le modele local. Le probleme, c'est que les generations d'aujourd'hui (que ce soit les Asiatiques ou les Aja), ils ont ete eleves au cinema americain donc il n'y aura pas d'envie particuliere de s'inscrire dans un carcan local mais plutot d'en sortir. C'est encore plus vrai dans le cas du film d'horreur car la peur, je ne pense pas qu'elle se suscite de facon differente que tu sois Europeen ou Asiatique. Si tu ajoutes a cela le fait que les soucis commerciaux vont tendre a tordre les intentions de départ encore plus et tu te retrouves avec des produits ou la personnalité s'est diluée dans l'envie de faire comme les modèles vénérés (les Américains, quoi qu'il arrive, dans n'importe quel pays, le modele, c'est Hollywood, la machine a rêve) ou bien satisfaire les desideratas purement commerciaux qui lui sont simposés. Par exemple, les frères Pang, quand ils font THE EYE, s'il y a bien des passages exotiques, le film s'inscrit quand meme dans une certaine modernité (paysage urbain, jeune femme independante...) mais aussi des modeles d'epouvante qui ne sont pas necessairement asiatique (la facon de la susciter reste les memes que ceux utilisés un peu partout et ce depuis des années, il n'y a que le scenario de départ qui change vaguement la donne ainsi que la representation du fantome à la RING qui lui meme tire son visuel [seul] d'une culture ancestrale).

[mercredi]

Tu prends peut etre le problème a l'envers. Tu pars du principe que le cineaste va faire un film d'un point de vue purement artistique et que son but est de produire la peur selon le modele local. Le probleme, c'est que les generations d'aujourd'hui (que ce soit les Asiatiques ou les Aja), ils ont ete eleves au cinema americain donc il n'y aura pas d'envie particuliere de s'inscrire dans un carcan local mais plutot d'en sortir.

Voilà un facteur primordial que je n'avais pas envisagé. La culture (homogène!) des nouvelles générations .

C'est encore plus vrai dans le cas du film d'horreur car la peur, je ne pense pas qu'elle se suscite de facon differente que tu sois Europeen ou Asiatique.

Sur ce point, je ne partage pas ton point de vue. Une culture "animiste" n'aura pas les mêmes craintes qu'une issue des "Lumières", comme la nôtre par exemple. [/quote]

Si tu ajoutes a cela le fait que les soucis commerciaux vont tendre a tordre les intentions de départ encore plus et tu te retrouves avec des produits ou la personnalité s'est diluée dans l'envie de faire comme les modèles vénérés (les Américains, quoi qu'il arrive, dans n'importe quel pays, le modele, c'est Hollywood, la machine a rêve) ou bien satisfaire les desideratas purement commerciaux qui lui sont simposés. Par exemple, les frères Pang, quand ils font THE EYE, s'il y a bien des passages exotiques, le film s'inscrit quand meme dans une certaine modernité (paysage urbain, jeune femme independante...) mais aussi des modeles d'epouvante qui ne sont pas necessairement asiatique (la facon de la susciter reste les memes que ceux utilisés un peu partout et ce depuis des années, il n'y a que le scenario de départ qui change vaguement la donne ainsi que la representation du fantome à la RING qui lui meme tire son visuel [seul] d'une culture ancestrale).

Oui, les cinéastes reprennent certaines formules par prudence (elles ont fait leurs preuves) et paresse. Cela a toujours existé (roman noir au XVIIIème siècle, par exemple) et ne peut être interprété comme spécifique aux sociétés modernes.

[masterbator]

Ne pas oublier qu'en milieu urbain, la Thailande affiche le même niveau technologique qu'en occident, tous ont des telephones portables derniers cris, l'ADSL est de plus en plus répandue, cinoches comparables à nos UGC Ciné Cité (SF cinemas), le tuning cartonne (on voit des trucs de fou dans les rues, bien plus qu'en France)...après, si les salaires moyens sont de 2/300 euros par mois, la vie y est aussi beaucoup moins chere (un Thai louera son appart de 40 mètres2 40 euros par mois, mangera au restau pour 2 euros par jour et ira au cinéma pour 1,5 euros). Peut être que les Thailandais rêvent de modèle occidental mais pas forcement d'occident c'est quand même un pays très fermé sur l'extérieur, qui tient à préserver sa culture coute que coute (et ils ont bien raison). Ils évoluent naturellement, c'est tout, un mix de traditions (des mini temples tous les 50 mètres dans les rues, l'image du roi omniprésente...) et de nouvelles technologies. La plupart des films Thais restent quand même très...Thailandais, même un gros blockbuster comme The Bodyguard II sorte de Transporteur II local, la plus grosse sortie de ces derniers temps, je le vois mal remporter un grand succès en occident, humour difficilement exportable. Bon après, ok, ils aiment bien nos films débiles, dans n'importequelle boutique de dvds on trouve Brice de Nice et Double Zero

Les films de fantomes ne peuvent que marcher ici, ils y croient à mort, une pièce spéciale a même été créée au nouvel aéroport de Bangkok à ce sujet

La plupart des blockbusters Bollywood partent souvent d'un postulat comparable (apparts gigantesques et voitures de sport, voir les films avec Shahrukh Khan genre Dilwale Dulhania Le Jayenge) sans être spécialement destinés à l'exportation (sont ils exportables de toute façon?) mais plutot pour faire rêver les spectateurs des basses castes (les plus nombreux en somme).

[Manolito]

Ha, enfin, un témoignage de première main...

[masterbator]

Depuis Pattaya, très objectif et représentatif de la Thailande en plus

[mercredi]

merci beaucoup Masterbator pour ce petit voyage
La Thailande est ainsi tout autant encline à apprécier ce type de films. Comme nous et bien d'autres, ce peuple aurait intégré, voire digéré, une culture américaine pour mieux se l'approprier. Tant mieux, le métissage culturel demeure un grand facteur de richesse.
En revanche, croire "à mort" aux fantômes n'équivaut pas à en avoir peur, bien au contraire
En tout cas, je crois que je vais tenter de visionner le film.

[fantomas 2]

J'ai bien compris ce que veut dire Arioch, le problème, c'est que çà ne marche pas sur tout le monde, et si j'ai envie de voir un film thaïlandais (ou de n'importe quel autre nationalité), c'est pour y voir des Thaïlandais, de les entendre s'exprimer dans leur langue et non en anglais, et donc "l'américanisation" systématique commence à me gonfler.

Jusqu'à preuve du contraire, les films asiatiques "retournés" à l'américaine, comme par exemple "The Ring", ne sont certainement pas meilleurs, ni plus convaincants que leur modèle japonais. Et encore, çà va à peu près, parce que c'est le genre d'histoire qui peut se dérouler n'importe où et ne dépend pas d'une culture particulière... mais je ne vois pas bien ce que pourrait donner un remake de "Histoires de fantômes chinois" avec Tom Cruise, par exemple !

Que les neuf dixièmes des spectateurs n'aient aucune curiosité pour le reste du monde - en-dehors des USA qui les ont colonisés depuis pas mal de temps, aussi bien pour les films eux-même que pour le pop-corn quasiment obligatoire à présent - je le sais hélas fort bien, et je connais moi aussi des amateurs de fantastique qui vont délirer jusqu'à plus soif sur une quelconque bouse de la Troma (par exemple), mais ne dépenseront pas trois kopeks pour un un film pakistanais ou indonésien, même avec des sous-titres, et même si c'est - parfois - mille fois mieux que la bouse en question...

[arioch]

J'ai bien compris ce que veut dire Arioch, le problème, c'est que çà ne marche pas sur tout le monde, et si j'ai envie de voir un film thaïlandais (ou de n'importe quel autre nationalité), c'est pour y voir des Thaïlandais, de les entendre s'exprimer dans leur langue et non en anglais, et donc "l'américanisation" systématique commence à me gonfler.

Le problème, c'est que ton envie n'est pas celle de tout le monde. Moi, je ne defends pas les films qui s'uniformise. Parce que, oui, en tant que spectateur français, j'ai envie de voir une difference dans le cinema de tel ou tel pays. Des films apportent cette difference et, pour d'autres, c'est quelque fois assez transparent. La, ca devient dommage. Neanmoins, si le film est reussi, qu'il soit uniformise ou pas, il y a de quoi etre content. Mais, en general, ce type de film reutilise des recettes deja vu. L'exemple du thailandais GARUDA est flagrant. Le film contient de nombreuses bonnes idees quant a l'identité thailandaise (les tueurs de dieu pour sauvegarder la croyance locale, etc...) et puis finalement tout est expédié n'importe comment pour nous offrir un truc sensé etre spectaculaire mais qui tombe a plat par manque de finesse (et malheureusement d'effets speciaux adequats).

[fantomas 2]

Nous sommes d'accord tous les deux. Le problème, c'est que cette uniformisation ne s'arrête pas au cinéma, elle touche tous les secteurs. On va tous finir par bouffer des hamburgers, boire du Coca et s'empiffrer de popcorn, en voyant des films insipides à force de vouloir être "universels" - ce qui est par ailleurs un contresens absolu, puisqu'un film représentant sa propre culture peut très bien atteindre une valeur universelle s'il est réussi, et toucher tout le monde.
C'est pareil avec l'Europe. Au lieu de s'occuper du bien-être des divers peuples et de combler les différences de niveaux de vie (en les tirant vers le haut, bien entendu) on veut nous faire ingurgiter partout la même nourriture aseptisée, on veut interdire le fromage au lait cru (alors que les seules intoxications qu'on ait connues venaient justement du lait aseptisé, un comble !), on nous impose du chocolat qui ne devrait même plus avoir le droit de porter ce nom, etc etc. Et les gosses deviennent obèses et cardiaques à 30 ans. Belle réussite...
J'avais fort bien compris que, toi aussi, tu préfères qu'un film asiatique ne ressemble pas à un film américain... Le problème, c'est que nous ne sommes guère nombreux à partager ce point de vue. Personnellement, je ne demande pas non plus qu'un film américain ressemble à un film européen, je voudrais juste qu'ils aient un peu plus d'ambition et cessent de vouloir drainer tous les publics, ce qui est absurde.

[fatfreDDy]

Depuis Pattaya, très objectif et représentatif de la Thailande en plus

lol Pataya où toutes les "Cail du 93" vont en vacances

et pour l'occidentalisation des thaïlandais c'est pas nouveau,
pas mal de djeuns de la classe moyenne et de la haute font de la chirurgie plastique pour dérider leurs yeux, ya qu'a voir tout les pinups des journaux, les stars de la chanson du genre tata young,ect....plus grand chose d'asiatique

[masterbator]

lol Pataya où toutes les "Cail du 93" vont en vacances

s'il n'y avait qu'eux...