Aucun thread sur le film apparement ? Bon, et bien lançons nous, on peut penser qu'il en mérite un, non ?

Que dire de plus aujourd'hui sur "Vertigo" ? Alors que l'on fetera l'an prochain les 50 ans de l'oeuvre, il semble que tout ait déjà été dit et redit, mais malgré tout, le film est d'une telle richesse qu'il semble quasiment inépuisable. Richesse de tous les instants, aussi bien graphique, que thématique, rarement le terme "d'oeuvre d'art" ne m'a semblé aussi bien coller à un film.
D'abord, 50 ans après, le film est toujours une beauté visuelle de tous les instants. Chaque plan semble être une toile de maitre, les cadrages, les couleurs, le travail sur les décors, les costumes, les éclairages, tout semble soigné jusque dans les moindres détails, notamment tout ce qui touche au personnage de Kim Novak, on approche une certaine idée de la beauté parfaite sur grand écran !
Ensuite la richesse du script, brassant des thèmes universels, présentant à la fois l'amour sous son jour le plus beau et ses aspects les plus morbides, oeuvre référence sur tout ce qui concerne le double, "Vertigo" c'est une eternelle fuite en avant, un drame insaisissable, peut-être la plus belle histoire d'amour impossible de toute l'histoire du cinéma, une oeuvre phare qui n'a cessé d'influencer des metteurs en scène depuis un demi-siècle.
"Vertigo" c'est aussi un couple. Un homme de 50 ans et une fille de 25. Prévu originellement pour Vera Miles, qui a du décommander après être tombé enceinte, le role échoue finalement à Kim Novak. Ca restera de loin son personnage le plus fort, faisant d'elle l'incarnation peut-être la plus ultime de ce qu'on appelle si souvent "la blonde hitchcockienne". Le perfectionnisme et la maniaquerie avec lesquels le maitre s'occupait de tout sur ses héroines (costumes, coiffure, etc...) se transpose ici à travers le personnage de James Stewart et le film propose ainsi une sorte de parabole sur l'envers du décor du cinéma d'Hitchcock. Stewart, interprète fétiche de Hitchcock, livre peut-être sa prestation la plus accomplie sous la caméra du boss, délaissant quelque peu son personnage de "Mr Tout le monde" pour livrer une composition sublime, de ce personnage litteralement hanté par une femme, et dans son obsession absolue à tout mettre en oeuvre pour la retrouver.
"Vertigo" c'est tout ça, mais encore beaucoup plus. Je n'aurai pas la prétention de pouvoir être exhaustif sur ce film, loin de là, ni même d'arriver à rendre compte de tout ce qu'on ressent en le voyant. Et en le revoyant. Car "Vertigo" se revoit merveilleusement bien. La formidable richesse de l'oeuvre fait qu'on en apprend toujours à chaque nouvelle vision. Encore, et encore, et encore...


