Quand il aura une vraie filmographie en tant que réalisateur?dario carpenter a écrit :à quand un "Top à...Michele Soavi"?![]()

Modérateurs : Karen, savoy1, DeVilDead Team
Assez d'accord. Giorgio est juste une belle merde qui ne veut qu'accéder à une certaine place dans la société. Il n'a pas d'état d'âme même si il le souhaite. Quand il parle de sa rencontre avec la jeune fille... il le fait en voix off mais ne le montre pas. Comme si il cherchait à se persuader. Vu comme il l'élimine, ca montre qu'il est une bête. Il l'a tue à petit feu. Il n'hésite pas à faire disparaitre ceux qui pourrait l'empêcher à accéder à son rêve de petite vie bourgeoise. C'est un mec qui a compris que les idéaux c'étaient de la merde et qui se dit que pour y arriver il faut être en fait le pire des enculés. C'est une belle image de notre société...Giorgio est quand même un beau salaud. Quand je lis qu'il est tendre avec la dernière fille, franchement... Ce qu'il apprécie en elle, c'est ce qu'elle reflète socialement, l'"arrivée", le statut de bourgeois peinard et respecté auquel il aspire.
La grande question (posée par le métrage) est de savoir si la monstruosité du personnage s'explique par quelque contexte socio-politique ou inversement. S'agit-il d'une tragédie à strictement parler ou d'une fiction naturaliste (mise en scène, lyrique ou non, des effets de tel conditionnement - ici sociologique - sur le caractère, faits et gestes de l'être). Je pencherais pour la première option. Le protagoniste demeure d'emblée porté à se conduire comme un salaud et l'idéalisme du début relève davantage d'un subterfuge, certes inconscient et moralement valorisant, pour déployer une violence apparemment sans limite. Contrairement à "L'impasse", le film n'évoque pas une rédemption avortée car inhérente à un passé précis mais le déroulement inexorable d'une destinée dont chaque événement en fixe les jalons. Comme Oedipe, le monstre active la marche du destin en essayant d'y parer. Polymorphe, la violence peut prendre la forme d'une idéologie (et non d'idées), d'une passion, d'une ambition pour finalement avoir raison du héros. Damné, ce dernier est à l'image de l'humanité (et non d'une simple société). En ce sens, l'oeuvre est en effet très, très noire et porte la marque d'un réalisateur sachant s'approprier judicieusement les codes d'un genre.Superfly a écrit :Giorgio est quand même un beau salaud.(...) C'est une belle image de notre société...
Je pense pour ma part que le changement chez lui est dû est à une extrême désillusion après que l'idéalisme de départ a été détruit par tout ce qu'il s'est produit dans son existence. Il y a comme une revanche nihiliste sur la vie telle qu'elle lui a été révélée.mercredi a écrit :Le protagoniste demeure d'emblée porté à se conduire comme un salaud et l'idéalisme du début relève davantage d'un subterfuge, certes inconscient et moralement valorisant, pour déployer une violence apparemment sans limite.