Surinder Sahni est cadre sérieux et employé modèle dans une compagnie d'électricité. L'un de ses anciens Prof l'invite au mariage de sa fille. La fête bat son plein et Suri tombe sous le charme de la future mariée, pétillante et pleine de vie. Reste que l'euphorie n'est que de courte durée car le marié est victime d'un accident léthal. Le père de la mariée suit dans la foulée et fait une attaque cardiaque. Mais avant de mourir, il demande à sa fille et à Suri de se marier. Les deux respectent le dernier souhait du monsieur et partent s'installer en ville dans une grande batisse. Suri est amoureux mais respectueux. Il fait donc chambre à part et souhaite conquérir Taani noblement. Aussi, lorsque celle-ci demande à s'inscrire à un cours de danse, Suri pète le porte-feuille et exhausse son voeux. La voir si heureuse lui donne une idée : Mener une double vie et se transformer en Raj, un individu décomplexé, drôle et dynamique. En tant que Raj, Suri s'inscrit au cours de danse et dévient partenaire de Taani. Une complicité née rapidement mais à côté de ça, Taani se sent coupable et Suri devient jaloux de son double...
Histoire farfelue, amour, désillusion, danse, folie et bonne humeur sont donc au programme de ce Rab Ne Bana Di Jodi sincère et plein de vie. Une vraie bouffée d'oxygène soignée et enivrante.
Shahrukh Khan nous offre une composition mémorable, toute en finesse, en jouant un double-rôle parfaitement maitrisé. De réservé et timide, notre homme devient flamboyant et extraverti. Mais la transition n'est pas si simple et ne se limite pas à celle d'un Pierre Richard dans Le Jumeau. Ainsi, son personnage de Raj doit composer avec la tristesse de Suri et subir le malêtre de Taani. SRK jongle avec les émotions, se montre habile et émeut bien souvent. Rongé par ses sentiments, jaloux d'un être qu'il a créé mais qui n'est pas lui, ne sachant plus comment rendre sa femme heureuse et comment se faire aimer au singulier, SRK nous offre quelques beaux moment d'acteur, maitrisés et justes.
A ses côtés nous aurons Anushka Sharma dont c'est ici le premier rôle. Mignonne, la demoiselle n'est pas en reste et même aussi le double jeu imposé par sa situation de femme mariée / femme amoureuse d'un autre. Traditions et émotions s'affronte sur le visage de cette jeune actrice (20 ans à la sortie du film), elle aussi dynamique et charismatique.
Mais au-delà de la dualité et des émotions, Rab Ne Bana Di Jodi est avant tout un film de divertissement particulièrement efficace et rythmé. Impossible de s'ennuyer sur les 2h47 que dure le film. Ca bouge, c'est beau, la musique est entrainante et les cinq scènes dansées amusantes. Sur ces cinq scènes (ce qui est peu et donc très supportable pour les allergiques), seules deux sont de vraies chorégraphies. Les autres sont des images qui servent l'histoire et permettent d'avancer... C'est donc très fluide même si, personnellement, je trouve que la danse finale manque un peu de "panache". Je lui préfère assez largement le "Haule Haule" du début.
Quelques personnages secondaires (le styliste) viennent égayer l'aventure. On a droit à une séquence en moto amusante et à quelques quiproquos de bon ton. Comme son titre l'indique ("Les couples sont assemblés par Dieu"), le film place l'amour sur un niveau "divin" et le raisonnement des personnages pourra paraitre curieux, voire naïf, mais c'est aussi et surtout dépaysant.
Bref, pour un (très) bon moment de cinéma familial coloré, drôle et bien foutu, je recommande ce Rab Ne Bana Di Jodi qui est, de surcroit et à mon sens, très abordable par un public occidental non familier du cinéma Bollywoodien.
Site officiel :
http://www.yashrajfilms.com/microsites/ ... rnbdj.html
