Je suis d'accord avec l'analyse de
tueurs nés du célèbre historien du cinéma Ding On

.
La haine et surtout de
assassin(s) de Kassovitz. sont deux autres films à contreverses que, personnellement, j’aime beaucoup. Kikiaime ?
Je trouve que le propos de
la haine (outre la mis en scène et le montage qui me scotche littéralement

) est plutot bien traité. C'est un film très démonstratif (dans tous les sens du terme) mais les 3 personnages sont développés avec ce qu'il faut de distance (grâce à l’humour mais aussi en montrant qu'ils ont parfois torts) ce qui, pour moi, évite de plonger le film dans le pamphlet pure et simple, ce que n’évite pas le film
ma 6T va cracker de JF Richet, qui est, pour le coup, un film dont le message est pourri et imbuvable

avec sa vision unidimensionnelle des flics (en gros tous des salauds) et l’incitation au bordel qui est beaucoup trop appuyée et même dangereuse (ce qui est surprenant venant de la part de Richet qui à l’air d’être un mec censé

).
Je reviens sur
la Haine : l'interrogatoire musclé chez les flics montre bien que oui il y a des flics comme ça et que le systeme se mord la queue (la haine attise la haine et ainsi de suite) mais qu'ils ne sont pas TOUS comme ça non plus comme le prouve le jeune flic qui assiste à la scène impuissant et géné. A ce propos, le choix d'un jene flic n'est peut pêtre pas le plus pertinent, il aurait peut être été plus intéressant de montrer le comportement d'un flic un peu plus expérimenté car montrer que la jeune recrue peut faire plus penser à : "pour l'instant tu es jeune, innoncent et pleins d'utopie mais bientôt tu seras comme ces sales flics qui abusent de leurs pouvoirs", ce qui ne sert pas le propos du film de Kasso, qui essaye tant bien que mal de se montrer impartial.
Par contre je n'ai toujours pas compris le sens de l'histoire du vieux dans les toillettes et ce que ça vient faire là !!! Si quelqu’un a une idée, je suis preneur

!
Assassin(s) (pour moi la meilleure mise en scène de Kasso

) s'en tire tout aussi bien, bien que pêchant par excès de démonstration comme d'hab et qu'il emprunte pas mal de trucs à
Taxi Driver.
Même si je trouve le scénario de la haine un peu mieux construit (c’est peut être normal : le tournage d’assassin(s) avait été avancé pour pouvoir bénéficier de la présence du grand Michel Serrault et donc le scénario n’était pas tout à fait prêt), le film fait froid dans le dos (surtout le diabolique Serrault

).
Je cautionne à fond son propos assez couillu, et très rentre dedans contre les média (je trouve que c’est encore plus vrai d’année en année surtout avec l’arrivée de la tv réalité et toutes ces merdes...). Le contraste entre le passage de relais Serrault/Kasso et celui de Serrault/le gamin en dit long sur la rapidité avec laquelle les choses évolue :
- le gamin insensible, probablement à cause des média, devient rapidement un assassin tandis que le personnage de Kasso, plus sensible, avait mis plus de temps pour en devenir un.
- le premier meurtre du vieil homme par le perso de Kasso est émotionnelement terrible tandis que celui perpetré par le gamin est banal, d’un froid qui glace le sang, etc...
Je trouve qu’il montre habilement la violence, sans en faire l’apologie (à la différence de
tueurs nés par exemple). Le film me parait aussi plus efficace dans sa manière d’impliquer le spectateur que
Funny Games de Michael Haneke (autre cineaste à contreverse) qui est un film intéressant mais dont le gimmick des tueurs qui font des clins d’oeil aux spectateurs pour bien faire comprendre qu’il faut qu’ils reflechissent devant les images du film, est particulièrement agaçant. Le film de Kasso n’a pas besoin de cet artifice, il essaye d’en arriver au même point par la sombre histoire qu’il raconte et par sa mise en scène.
La musique entêtante et la très belle photo (Pierre Aim, déjà responsable de la photo de
la Haine, est un immense chef op’

) servent très bien le film.
Je languis quand même de voir un excellent scénario tourné par Kassovitz (un mec brillant mais qui doit être assez flémard

) car ce ne sont malheureusement pas les principales qualités des
rivières pourpres ni de
gothika.