Ghost in the Shell : Innocence - Mamoru Oshii (2003)

[Allan Theo]

C'est jolie certes, mais dans ce cas je préfère Wonderfull Days (et la tout le monde va se foutre de ma gueule )

[Manolito]

Oui, alors là par contre, je ne parlerais plus d'histoire de SF convenable pour "Wonderful days"...

[Homme du nord]

C'est jolie certes, mais dans ce cas je préfère Wonderfull Days (et la tout le monde va se foutre de ma gueule )

bouuuuhhh ! wonderfuls days c'est froid, rébarbatif, caricatural, et surtout super mou du genou.
Les maintes repliques pseudo philo sont un peu lourdes sur la fin (matrix' style) mais tout le reste du film est magnifique, riche et ... plus simple dans la trame principale que le reste de la filmo de oshii.

C'est peu être pas plus mal.

5/6

[Allan Theo]

Ghost In The Shell 3

Batoo: "Si tu as froid, mets des gants ..." Confucius
Kusanagi: "T'en va la cruche à l'eau, qu'a la fin elle se casse" Moïse
George: "Passe moi le sel" Douchka


Vivement tiens

[Julien Davenne]

Le film est un vrai chef d'oeuvre...

Je le digère encore mais je pense qu'il va s'imposer au finish chez moi comme le plus beau travail d'Oshii. Le film mettant en scène un monde ou l'humanité n'existe quasiment plus, il est sans doute moins directement appréciable que le premier film, révolutionnaire dans le thème de la fusion de l'homme et de la machine... C'était aussi un film qui parlait d'esprit trenscendant définitivement toute enveloppe. "Innocence" aborde l'étape supplémentaire, ou comment le monde peut exister dans un univers de coquilles de porcelaine et d'esprits errants dans les circuits, ou les réalités ont de moins en moins de sens.

Et pourtant "Innocence" est un film qui donne à réfléchir sur ce que peut être l'âme comme aucun autre ne l'a fait jusqu'ici, c'est proprement magnifique. Je vais retourner le voir ce week-end, de toute manière c'est impossible de tout y capter en une seule fois. Niveau animation, pour avoir revu le premier film hier, il n'y a pas photos sur les progrès qu'il y a eu en dix ans, c'est impressionnant (même si les mélanges 2d/3d ne sont pas toujours convaincant). Celà donne au film d'ailleurs plus de relief et de profondeur. Et si "Avalon" était parfois inégal, indigeste, Oshii se sert néanmoins de tout ce que cette expérience a pu lui apporter. "Innocence" est un peu un film somme, une sorte d'aboutissement, avec une pointe de nostalgie et de mélancolie en prime.

C'est une oeuvre qui n'est pas facile, mais elle mérite vraiment qu'on lui donne sa chance. Batu tient très bien l'affiche tout seul, son personnages est extrèmement charismatique et sans trop en dévoiler, les fans du Major Katsuragi ne sont pas pour autant laissé pour compte dans le film.


P.S: et ce sera fort probablement dans mon tiercé 2004 (avec... "Wonderful Days")

[Julien Davenne]

Certes, la posture d'Oshii est parfois d'une prétention écoeurante, mais il s'agit tout de même d'un régal pour les mirettes.

Bah pour ce coup là j'ai trouvé ça bien plus digeste que "Avalon"... Il n'hésite pas à employer un certain humour avec les citations, il y a toujours quelqu'un qui lance un "Bon on redescend sur terre maintenant" ou une petite plaisanterie. Puis l'embiance de film noir que possède ce film est aussi un atout non négligeable. J'ai presque trouvé la tonalité assé légère malgré le contenu très dense.

[kill bill]

Je suis pour ma part hyper déçu, car c'est la première fois que je me sens autant étranger en suivant un film d'Oshii. Autant je trouvais que Ghost in the Shell et Avalon étaient des chefs-d'oeuvre aussi bien visuels que narratifs, autant la je me suis senti largué à douze miles...

Déja, hyper déçu par la qualité de l'image, a tel point que je me demande si la projection n'était tout simplement pas foirée. J'ai trouvé ça flou, sombre, mal défini bref, loin de tous les exploits visuels qu'on m'avait jusqu'alors vantés. J'attendrai donc de le revoir en DVD pour me faire un avis définitif quant à la qualité technique du film.

L'histoire est exigeante (comme toujours chez Oshii), ce qui est plutot bien, mais les nombreuses digressions visuelles (l'arrivée dans la cité industrielle ou les errances de Batou dans son appart') et narratives (toutes les citations philosophico-ésotériques) m'ont laissé de marbre et m'ont constamment empêché de rentrer dans le film.

Bref, j'ai trouvé ça beau, pas vraiment chiant, mais résolumment indigeste. Je suis hyper déçu de ne pas m'être senti aussi en adéquation avec l'univers d'Oshii qu'auparavant... 3/6

Maintenant je vais lire les posts de ceux qui ont aimé, pour essayer de comprendre et, pourquoi pas, expliquer mon désarroi...

[Richard Richard]

INNOCENCE, ah oui, je...

Rrzzz...

(excusez, le simple fait de me souvenir du film me fait sombrer)

Message à Allan Theo : excellent, le coup des répliques ! (le pire, c'est qu'on en est pas loin, en l'état)

[Neverwhere]

J'avais assez peur vu les différents avis sur les citations et tout le reste, mais j'aurais dû faire confiance à Oshii qui m'a bluffé une fois de plus...

La première chose qui m'a frappé c'est l'aspect futuriste du film, je veux dire par là que j'avais l'impression d'être assis dans une salle de ciné en 2015 et quelque... L'impression de voir quelque chose de complètement hors du contexte cinéma actuel, c'était assez fort mais difficile à expliquer...

Plus simplement, le film est d'une beauté glaçante qui m'a cloué sur place (malgré une image parfois floue, comme Kill Bill l'a remarqué... Peut-être cette texture est-elle voulue mais sur certaines scènes, sur grand écran, c'est parfois gênant). Sans chercher la polémique à deux balles, le comparer à Wonderful Days sur ce point, c'est comparer du Rembrant à un tableau pompier pour moi... La scène de la maison du hacker est tout simplement hallucinante avec sa musique... argh. Bref, je voulais une orgie esthétique et je l'ai eue.

A côté de ça, le scénario en lui-même est étonnamment simple à suivre, tout en brassant des thèmes dont la profondeur donne le vertige (ça y est je deviens lyrique, excusez-moi). Ca reste de l'anticipation sur l'intelligence artificielle, mais l'approche d'Oshii est particulièrement subtile et originale à mon sens. Il va sans dire qu'entre les machines et les humains, il a choisi son camp...

En ce qui concerne les citations, franchement j'ai trouvé qu'elles passaient plutôt bien... Les dialogues restant de toute façon très concis, je n'ai pas trouvé ça lourd ou démonstratif comme je le craignais.

En fait, je ne vois que deux défauts dans ce film:
-Le scène de la bouffe du chien, mais je crois qu'à partir de maintenant on n'y coupera plus, il faudra s'y faire
-La chanson du générique de fin, pas spécialement mauvaise, mais j'aurais préféré un thème religieux comme dans GITS 1.

Voià... probablement en haut de ma liste pour cette année...

[Daoloth]

N'étant pas spécialement fan du premier (pas taper ), j'ai vraiment bien apprécié cette suite, tant sur la forme que sur le fonds (même si on peut parfois se demander si Oshii croit vraiment à tout ce qu'il raconte).

Techniquement et artistiquement quasi-nickel, quelques petits défauts comme ça a été dit avant: des citations qui viennent parfois un peu trop comme un cheveu sur la soupe et surtout un générique de fin qui vous fait sortir brutalement du film et de son ambiance. D'ailleurs, c'était la première remarque de beaucoup de spectateurs en sortant de la séance.

[jPl]

*SPOILERS*

J'ai adoré la séquence du "manoir", le passage le plus déroutant du film à mon sens : si je me souviens bien Batu explique à son coéquipier qu'il a été piégé dans une boucle temporelle ou un truc comme ça.
Franchement cette séquence procure un vertige absolu, très dérangeant.
De plus la mise en scène basée sur les jeux style "Resident Evil" accentue le malaise, la sensation que quelque chose se joue, justement, et que les personnages ne sont plus de simples protagonistes.
La mise en scène et la narration semblent contaminées par un virus : c'est le ghost dans la machine du réel.
Matrix peut aller se rhabiller.

[niko13]

Vu hier soir !!

Un excellent film de SF, esthetiquement magnifique et digne des precedentes oeuvres du "realisateur au chien".

Bon certes, il faut etre honnete et dire quand meme que tout n'est pas parfait.
C'est long, lent, pretentieux (ah, les citations sur chaque ligne de dialogue) et en plus Oshii ne s'ecarte jamais des balises qu'il s'est fixees avec ses precedents films. On a vraiment l'impression d'un cahier des charges a respecter (la pause musicale contemplative par exemple, le chien, ...). Ca rends certains aspects du film trop previsibles, ca attenue son impact.

Mais bon, on va pas faire la fine bouche non plus.
Graphiquement bluffant (Oshii a assimile le travail effectue sur Avalon), interessant thematiquement (enfin un vrai film de SF, qui tient plus de Philip K. Dick que de Oshii d'ailleurs), et comportant son lot de scenes marquantes (le repaire du hacker entre autres).

Je pense que je l'apprecierai encore plus a chaque nouvelle vision, une vraie perle de l'animation qui fera date.

[La Broche]

Je vote Allan Théo : joli mais très chiant.
Je suis content de trouver des gens qui ne sont pas rentrés dans le film car quand je vois le consensus autour de moi ça fait presque peur. Je ne veux pas remettre 100 francs dans la machine, mais quand je vois des gens qui ont chié sur les deux derniers Matrix se rouler par terre en vantant la richesse thématique de ce film, la réflexion philosophique, et les dizaines de références... je me dis qu'il y aurait une grosse part de snobisme que ça ne m'étonnerait pas.
Je veux dire par là que je ne comprend pas qu'on s'extasie sur les citations limites neuneus d'Innocence (qui deviennent effectivement marrante à force) et sur trois allusions à Descartes après s'être fendu la gueule parce que des scènes de Matrix citaient Platon.

(Je tiens par contre à préciser que je ne vise pas les gens de ce forum, car je n'ai aucune idée de leur avis sur Matrix, je parle uniquement de mon entourage dans le monde réél.)

Que ce soit bien clair, il n'est pas question pour moi de comparer les 2...
Mais c'est juste que le seul article que j'ai lu sur innocence avait comme par hazard un angle précis : "Innocence c'est génial, pas comme matrix Na!". La première chose que l'on m'a retorqué quand je suis sorti du ciné et que j'ai dit que je m'étais fais chier fut "ouais mais c'est mieux que Matrix"

Je me fout de quel film est le mieux des deux, je m'interroge seulement sur l'unilatéralité que j'ai pu constater, et me réjouit de trouver des gens qui ne se sentent pas obligés de crier au génie devant ce film.

J'ajouterais que par contre la façon dont Oshii mixe 2d et 3D est vraiment bien et que ça laisse entrevoir des grands moments de cinéma.

[Battosai]

Magnifique.
La première chose qui frappe, c'est la limpidité de la narration. Malgrès l'excellence des précédents films/animés du réalisateur, force est de constater que celui-ci opérait frequemment des digressions (politico-techno-juridiques) qui rendaient parfois difficile la compréhension globale. Avec ce GITS2, Oshii resserre enfin sa narration, se centrant sur l'enquête et livrant un récit étonnement clair, hormis pour quelques (rares) errances poético-urbaines, marques de fabrisques du cinéaste. D'ailleurs, le film utilise avec succès une imagerie, et une amabiance, directement tirée des films noirs, provoquant un contrepoint idéal au premier Ghsot in the shell.

Thématiquement, oshii poursuit son projet de (re)définition de l'humanité et cherche, plus que jamais, a répondre a la question "objets inanimés avez-vous une ame ?". Sans apporter de réponses claires, le film pose les questions qu'il faut et s'interroge sur les spécifictés de l'humanité dans un monde ou les frontières entre les humains et les robots, certains étant d'ailleurs les deux a la fois, sont de plus en plus floue. L'image de la poupée, a la fois proche (physiquement) et distante (une poupée demeure une coquille vide) de l'homme, trouve alors tout son sens. Les citations ne sont pas aussi rebutantes, ni nombreuses, que certains semblent le dire. A tout cela s'ajoute de passionantes observations sur la réalité, nottement via la très baroque, et dickienne, séquence du manoir (qui n'est pas sans rappeler le premier segment de memories).

Quand le tout se conclut sur une scène d'action parfaite de technicité, on se dit que GITS2 égale, voir même surpasse, son prédecesseur.

xxx

[Morzhol]

Vu hier soir, et je suis encore scotché. A peine revenu chez moi, je n'ai pas pu m'empêcher de me refaire le premier.

Déjà techniquement, c'est très beau malgré un léger flou comme l'ont noté Kill Bill et Neverwhere. Les décors sont magnifiques et l'intégration avec les persos en 2D se passe globalement bien.

Niveau scénario, j'ai trouvé ça compréhensible mais je me demande quand même si ça l'est pour qui n'a pas vu le premier, lu les BD et ne connait pas les lubies d'Oshii. Bon, par contre, le fond de l'histoire (humanité/ poupée et tout ce qui va avec) demandera quelques visionnages supplémentaires avant d'être assimilés. Pour les citations, à part à un ou deux endroits, c'est assez bien passé (j'avais assez peur après les avis que j'ai pu lire), mais j'y reviens plus bas. J'ai pas mal apprécié d'ailleurs les pointes d'humour du style "bon fini les digressions, on fonce dans le tas", qui permettent de redescendre les pieds sur terre.

mais quand je vois des gens qui ont chié sur les deux derniers Matrix se rouler par terre en vantant la richesse thématique de ce film, la réflexion philosophique, et les dizaines de références... je me dis qu'il y aurait une grosse part de snobisme que ça ne m'étonnerait pas.

Mmmm je ne peux parler que de mon cas, mais je fais partie de ceux qui se sont ennuyés pendant une bonne partie de RELOADED (et du premier aussi mais pour d'autres raisons, et je n'ai pas vu le troisième) justement. Bon déjà pour ces films, je n'accroche pas du tout à l'esthétique, à la mise en scène à effets et à plusieurs acteurs, donc j'ai plus de mal à rentrer dans le film. En ce qui concerne les parties dites "philosophiques", je dois bien avouer que j'ai levé la tête plusieurs fois en soupirant. Ce n'est pas que je suis opposé au fait d'avoir de la philo dans des films, mais il y a ici une question de mise en scène qui fait que j'accroche beaucoup plus à ce que fait Oshii. Quand il y a de longues parties explicatives, Oshii quitte assez vite le champ/contre champ pour faire voyager sa caméra au fil de l'eau, filmer le paysage ou, trait caractéristique, opérer un léger zoom avant vers un perso ou un élément (cf le zoom sur l'oeil du robot dans la scène du labo d'autopsie) qui fait que l'on se retrouve embarqué et que même si on n'accroche pas forcément à ce qui est dit (ou que tout simplement on ne capte rien) on a l'esprit qui a vagabondé ou qui s'est focalisé sur un point (le centre du zoom) pendant ce temps là. Et ça, je n'arrive pas à le retrouver dans MATRIX où j'ai plus l'impression d'assister à une démonstration qui demande d'être acceptée (dans le sens acceptée d'être suivie) pour être appréciée. C'est sans doute une des raisons pour lesquelles il y a eu beaucoup de rejet de ces films. Maintenant, on peut tout aussi bien ne pas rentrer dans ce que fait Oshii, ce qui va donner une réaction similaire. Mais ça doit faire 10 ans que je suis ce que fait le bonhomme et dès le début j'ai accroché à sa mise en scène dans laquelle j'arrive à rentrer sans problème. Bien sûr, il y a quelques exceptions : la scène où Batou et Togusa discutent à côté de la sculpture en forme de pied dans GITS 2 où j'ai décroché, ou bien AVALON (et surtout sa scène finale) qui a pas mal de côtés assez chiants, il faut bien le reconnaître.

Ce jeu de miroir s'effectue également sur le film lui-même : GITS innocence comme le reflet parfait du premier Ghost In the Shell tant les scènes résonnent entre elles... générique du début, l'arrachage de bras de Kusanagi, le final...

Et il n'y a pas que ça : le nombre 2501 (numéro de code du projet qui a donné le puppet master), la marque de la boîte d'aliment pour chien qui était déjà dans le premier (si si, cf. la scène où ils interrogent l'éboueur), l'allusion à l'ange gardien (ainsi que les plumes) qui rappelle la fin du premier, les yeux des "poupées" qui ressemblent beaucoup à ceux de Kusanagi dans le premier, etc.

Au fait, vous n'avez pas trouvé que certains mouvements de caméra dans la maison du hacker donnaient l'impression d'être dans un jeu vidéo 3D ?