Je spoile un peu mais c'est franchement pas grave pour ce genre de film...
J'avais lu pas mal d'avis négatifs ici et là sur ce film, et je craignais la déception mais NON, c'est encore une fois du bonheur en barre.
Alors c'est clair que le film n'est pas parfait :
[-] Scénar prétexte et moins "universel" que celui d'Ong Bak.
[-] Les moments de comédie passent moins bien (Z pas droles)
[-] Quelques scénes de remplissage fumeuses
[-] Le film s'occidentalise en se déroulant à Sidney dans sa majorité. Mine de rien l'exotisme d'Ong Bak permettait de retenir un peu l'attention entre deux bastons, là non. Du coup on attend plus le combat suivant.
[-] Un problème de rythme et de répartition des bastons sur l'ensemble du metrage. Probablement le plus gros probleme. Les films de fight qui sortent des trames "initiation-vengeance" ou "initiation-tournoi" ont tous le même probleme : c'est le cas de celui-ci aussi.
[-] Tony Ja pas bien charismatique. En plus faut voir les dialogues qu'on lui donne. Zéro punchline mais seulement une tirade récurrente : "Ou est mon éléphant ???!!!".
Mais à part çà :
[+] Des bastons
monstrueuses
Je trouve d'ailleurs un peu durs ceux qui trouvent que c'est pas assez different de Ong Bak. La variété de style n'est pas le seul paramètre : la puissance, l'agilité surnaturelle de Tony Ja font largement la diffèrence.
Et reprochait-on à Bruce Lee, Jacky Chan, ou Jet Li de se battre toujours de la même façon ???

En terme de chorégraphie, on a quand même des situations assez variées :
- bastons de groupe basées sur le déplacement acrobatique et l'esquive (contre les skaters). Hallucinante : Tony Ja marche à la verticale sur les murs. On le savait déjà. Mais le voir...
- bastons de groupe basées sur l'utilisation du décor et l'avancée durant un long plan-séquence (l'hotel et sa montée en spirale) : bonne séquence, mais certainement pas la plus puissante du film.
- bastons de groupe basées sur les techniques de contre et les clés (et çà enterre proprement tous les "burly brawl" jamais filmés avant). Alors là ceux qui aiment Seagal vont se régaler. Et ceux qui souffraient pendant le petage de jambe contre l'homme à la grande scie ruban à la fin d'Ong Bak vont se cacher les yeux pendant les longues minutes de ce que j'appellerais un authentique génocide pour cartilage.
- des duels contre des adversaires à la hauteur de Tony Ja : un type au jeu de jambe trés tae kwon do (bien bon), un épéïste (bon, mais court), et un capoeiriste (remarquable celui-là : Eddy Gordo live).
- la baston la plus faible est celle opposant Ja à un adversaire d'un format XXXXXL : le type bande ses muscles, hurle et charge en boucle. Rien de mémorable si ce n'est le format du type : il peut jouer la Chose sans maquillage.
Voila, hors çà on a droit à quelques affrontement trés courts avec le tout venant (une clé par ci, un pied dans la tronche par là) et quelques poursuites : une trés courte poursuite à pied, et une en bateau avec quelques cascades sympas.
Donc :
NON, TOM YUM GOONG n'est pas un bon film. Mal rythmé, mal raconté, franchement Z la plupart du temps, et bien 20 minutes trop long.
OUI, si vous aimez les bastons qui font mal, et les acrobaties surnaturelles TOM YUM GOONG est pour vous. Et la variété et la quantité sont là pour assouvir le Bruce Lee qui sommeille en vous.
Alors ce n'est pas encore l'écrin ultime pour consacrer Tony Ja sur la scène internationale et c'est bien dommage. Une fois de plus il va falloir prêcher les sceptiques en disant "mais regarde ! regarde ce que fait ce type !". Ce serait quand même plus facile si le film en lui même était ne serait ce que moyen.