Salo ou les 120 journées de Sodome de P.P. Pasolini (1975)

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Art Core
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Message par Art Core »

J'aime bien ce film de Pasolini même si c'est pas un film "aimable". Un film qui choque et qui dérange tout en interrogeant notre rapport à l'image et à la violence. C'est également le seul film si je ne m'abuse à porter en ouverture une bibliographie comme s'il s'agissait plus d'une étude qu'une oeuvre d'art.
Par contre je vomis toute l'hypocrisie qui traîne autour de ce film. Dès que la violence revient dans les débats et que la question de la violence gratuite fait son apparition y'a toujours un connard pour dire "oui mais quand Pasolini fait Salo là la violence a vraiment un sens". Salo est un film sur le faschisme, peut-être (chose qui est très en dessous dans la thématique du film et qui n'est pas à proprement parlé explicite) mais il est tellement facile de justifier son attrait et son vice de voyeurisme par le prisme de cet intellectualisme de pacotille. Si Salo est aussi réussit c'est surtout parceque la mise en scène de la violence est interessante et pose de vrais interrogations filmiques (par exemple le point de vue sur la dernière sequence). Mais qu'on arrête de faire de ce film ce qu'il n'est pas ça m'horripile. Je viens d'un milieu universitaire où il est très courant de mépriser tout ce qui montre de la violence en apparence gratuite et complaisante en invoquant le génie de Pasolini d'avoir sû faire de la violence signifiante... Bullshit. Une langue coupée est une langue coupée que se soit chez Pasolini, Deodato, Lenzi, Ittenbach etc... Après entre en jeu la façon de le montrer et c'est clair que Pasolini y a réfléchi et y a mit du talent.
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Fulgentius
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Message par Fulgentius »

Est-ce qu'il y en a parmi vous qui voient aussi en "Salo" une sorte de comédie ?
celia0
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Message par celia0 »

Fulgentius a écrit :Est-ce qu'il y en a parmi vous qui voient aussi en "Salo" une sorte de comédie ?
Disons que certains le voit comme un nanar.
Avis aux nouveaux forumers, il est parfaitement normal voir de santé publique d'envoyer chier manolito au moins une fois.
Superfly
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Message par Superfly »

faut quand même être con pour dire que c'est un nanar. Un mauvais film je peux comprendre ... mais un nanar :shock: , c'est pas toi j'espère :D
eric draven
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Message par eric draven »

Celui qui critique Salo ne sera jamais un ami du corbeau.. salo chef d'oeuvre inégalé du cinema, pièce unique, certainement le film le + intelligent et puissant jamais tourné.. CULTE.. film que je vois pratiquement une fois par semaine depuis plus de 10 ans...

Voila en abrégé ce que j'en ecrivis jadis:


... En annonçant la réalisation de Salo, tiré de l'oeuvre de Sade, apres cette ode à l'amour et a la vie que fut les 1001 nuits, Pasolini allait cette fois retourner la tendance. La sublimation de l'amour, du sexe allait trouver son antithèse, bouleversant toutes les valeurs morales et sociales.
Transposant le roman du Divin Marquis dans l'Italie fasciste de la deuxième guerre, Salo est une véritable demonstration de ce que l'homme peut engendrer comme horreur.

Sans rien changer à l'oeuvre originelle, Salo est une sorte de catalogue d'atrocités, une métaphore sadique du nazisme-fascisme et de ses crimes contre l'humanité.
Il est évident que les quatres dignitaires, le Duc, l'Evêque, le Président et son Excellence, sont des SS en civils et les élégantes narratrices des maquerelles perverses.
Ils sont la représentation de ce qu'on peut faire lorsqu'on détient le Pouvoir, une vision cauchemardesque de ce que la puissance peut engendrer. L'homme, le peuple n'est plus qu'un simple jouet qu'on va déshumaniser, animaliser annihilant tout rapport humain pour amener à la destruction.

Le corps devient une marchandise grossière, le sexe une forme de possession par d'autres personnes, aberration physique et morale de l'âme humaine.
Salo est une vision de ce qu'est la Laideur humaine, une démonstaration brutale et paroxysmique de la violence primitive des forts contre les faibles. Jamais film n'aura montrer avec tant de force, de cruauté et de complaisance l'Ignominie, une ignominie d'autant plus perverse qu'elle se fond dans le "comme il faut", se cache das l'apparence
En ce sens, Salo pourrait être le meilleur film nazi sur le nazisme jamais tourné.

Loin de pires abominations que le cinéma italien imagina, Salo est un film sur le véritable gore, le plus terrible, celui qui est tapi au fond de l'être humain. En ce sens, le film fait mal. Il est un long cauchemar où chaque scène, chaque détail, chaque parole prononcée prodigue un sentimant effroyable de malaise, une terreur viscérale parvenant à vriller le plus profond de notre âme.
Tout espoir est définitivement abandonné, pas même la religion ou une quelconque croyance ne parvient à réconforter les victimes, celle ci étant proscrite. Les victimes sont seules, cette solitude effroyable, qu'on ne peut ressentir qu'une fois face à la mort. La Madonne n'est plus qu'un symbole grotesque surplombant un baquet d'excréments auquel sont attachés les condamnés. Ils sont nus, dépouillés de tout tant de leurs vêtements que de toute dignité.

Salo c'est l'homme face au Néant, rendant le film insupportable un néant absolu que le réalisateur amène progressivement pour mieux indisposer et amener vers l'horreur.
Salo n'est que la lente destruction de l'homme qui de cercle en cercle va passer du stade humain au stade animal jusqu'à son extermination, ce retour au néant originel.

Les 120 jours sont une descente aux Enfers, trois mois associés à chaque fois à une nouvelle narratrice, plus cruelle que la précedente et censée representée la nature humaine, progression ineluctable vers une horreur de plus en plus grande.

En parlant d'enfer, le mot trouve justement toute sa force et sa justification lorsque Pasolini fait descendre ses narratrices d'un long escalier plongé dans une inquiètante obscurité, vision trés proche de l'image dantesque, comme si elles sortaient des entrailles de la Terre.
Le cercle de la coprophagie est l'illustration même du retour au néant et renvoie à l'image finale des contes de Canterbury lorsque le Diable déféque des prêtres ou le repas de Mamma Roma pris auprés des cochons au son de la comptine Fiore di merda.

La coprophagie dans Salo est l'image profanatrice même de la religion. Le repas scatophage est pratiqué comme un rite, chacun devant manger ce qui vient de ses entrailles, evocation blasphématrice du fruit de nos entrailles, négation du corps du Christ. L'une des victimes portant le nom de la Mère originelle, Eva, le fera pour la Madone. On ne mange plus le pain, corps du Christ, mais la merde, son nouveau corps.

Les récits scatophiles se concluent d'ailleurs sur celui de cet homme ne désirant manger que les selles d'une condamnée à mort, symbole même de la fin d'un parcours. Salo boucle la boucle. La femme ne sera plus génératrice de vie et donc de futur mais de mort, la mort sous forme fécale.

La pire des évocations, abominable et castratrice, est celle de La Maggi désireuse de coudre un vagin, nid de vie, aprés y avoir enfermé un rat, supposant dévorer l'interieur de la Femme, eridiquant ainsi par le pire des supplices toute idée de reproduction.
La mort devient le but ultime, on ne donne plus la vie mais on donne naissance à la mort, magnifié par la scène de l'election du plus beau cul- symbole sodomite contre-nature, négation de l'acte de vie- et amplifié par cette phrase du bourreau résumant toute l'horreur de Salo: Nous pourrions te tuer autant de fois que nous le voulons jusqu'aux limites de l'Eternité si l'Eternité avait des limites.

Il faut également noter les interférences entre les oeuvres de Pasolini. Franchino par exemple interprété par Franco Merli gagnant du plus beau cul et par conséquent prédestiné à un geste sodomite n'est autre que le Nuredin des 1001 nuits qui déjà en fin de parcours s'apprêtait à recevoir la sodomie d'un maitre inconnu.

Omni présent est le sexe tout au long du film comme partout dans l'univers Pasolinien. Ici, contrairemnt aux 1001 nuits où sexe rimait avec amour et beauté, il rime avec viol, domination et jouissances forcées, un plaisir triste et sale. On en ressort honteux, en larmes, souillé, comme lors de la séquence de masturbation forcée dans le premier cercle. Cette scène comme celle du mariage contraint entre l'Evêque et le jeune homme et de la nuit de noces justifient la trame intrésèque de Salo, celle de l'acte sexuel dans une société libérale repressive qui refuse toute forme marginale de plaisir.

Ceci peut justifier la présence quasi générale de l'homosexualité, personnifiée de surcroît par l'Evêque- négation de l'église- lors de sa longue nuit avant le cercle de sang, representée par les obsessions culiennes de son Excellence ou les masturbations répétées des jeunes victimes ou des miliciens. De l'horreur nait le plaisir, l'acte masturbatoire, geste hérétique et réprimandé par l'Eglise, accompagne le plus souvent le récit des narratrices, on apprend à jouïr de l'abominable.
Lors des executions du cercle des punitions, son Excellence n'oublie pas de vérifier si le milicien est en erection en plongeant sa main dans son pantalon. En découvrant avec joie qu'il l'est, l'initiation est réussie. Une fois de plus, le sexe, le plaisir rime avec mort.

La puissance religieuse fortement ancrée dans l'oeuvre de Pasolini prend une tournure extraordinaire dans Salo. Il n'y a plus de Dieu cette fois, il n'y a que seulement des hommes ou des surhommes plutôt, profitant du corps des victimes comme on profite d'objets, ayant tout pouvoir sur eux. Ces hommes sont des dieux descendus sur Terre prenant Dieu comme modèle. En le reniant, ils le font réel et se substituent à lui. Dieu n'est alors plus qu'un mot, ce mot qu'inscrit un des jeunes garçons du bout du doigt dans l'épaisseur d'un tapis par désoeuvrement et abandon, ce Dieu, cette Madonne à qui elle demande en pleurs la raison de son abandon.
Le terme abandon pourrait être un des termes pouvant le mieux résumer Salo dés les premières du film, l'abandon et nudité.
En entrant dans le manoir, les jeunes victimes laisseront derrière eux leur vie, leur âme, les gens qu'ils aiment. Plus rien n'existe et bourreaux comme narratrices leur font comprendre tout au long du film.
Les victimes sont dépossédées de tout, en premier lieu de tout objet amtériel dont leur vêtements. Les jeunes gens sont nus durant tout le film si on excepte de rares instants comme lors des récits de La Vaccari où ils sont vêtus d'un simple slip.
Nudité du corps, nudité de l'âme, ce n'est que le premier pas vers la rétrogradation de l'Homme vers l'animal.
De l'examen anatomique des deux garçons lors de l'ouverture du film devant subir l'humiliation d'exposer leur intimité au choix des jeunes filles comme sur une foire au bétail jusqu'à la scéne dite du chenil où les jeune gens attachés en laisse doivent happer leur nourriture comme des chiens, caractérisation ultime de l'animalisation, tout Salo est construit sur cette trame de déshumanisation qui ménera au Néant.

N'ayant rien perdu de son efficacité en 30 ans, Salo est un film sur l'horreur, la véritable horreur, celle de la Fin, de la mort mais également un film sur la véritable nature humaine qui se tapit sournoisement aux tréfonds des âmes. Monstrueux dans le sens premier du terme, il n'est que la representation de la face cachée de l'Homme, du monstre tapi en chacun de nous, attendant passivement son réveil.

Doit on alors aimer ou detester salo? Question à laquelle il est difficile de répondre. Beaucoup diront que Salo est un film à ne voir qu'une seule et unique fois, d'autres qu'il est à voir et revoir tant il est riche, dense et intelligent mais tous s'accorderont à dire qu'il engendre la peur, la peur de son propre jugement- Comment puis je aimer salo?- et le jugement d'autrui, celui qui propose Salo à un spectateur non averti.
Le film fait nous remettre en question et nous en fait nous poser. En le visionnant, devenons nous des monstres à l'instar des quatre bourreaux? C'est sur cette base que Pasolini a construit toute son oeuvre, oeuvre d'une logique monstrueusement lucide mais aussi auto destructrice.
Qu'on aime ou déteste Salo, novice ou averti, il ne peut laisser indifferent et dans l'un comme l'autre cas, un sentiment de culpabilité emergera, personne n'en sortira indemne. On sort de la vision de Salo changé à jamais. Pasolini voulait que ce film soit un film ultime et dans tous les sens du terme, il l'est. Et ironiquement il est également l'ultime film du maitre qui sera assassiné quelques jours avant sa sortie.
Quasi intemporel malheureusement, Salo est un film unique toujours et encore dangereusement d'actualité, un film exceptionnel, d'une intelligence rare qui vision aprés vision, pour les plus téméraires, est un hallucinant miroir permettant de mieux voir et comprendre la nature humaine profonde, un miroir peut être trop brut qu'il faut savoir surtout regarder avec un regard vierge.
Il demeure et demeurera le constat le plus édifiant et lucide de l'Histoire de l'Humanité, histoire qui mena à la tragique période qu'on sait, à mille lieues des livres d'histoire et autres documentaires historiques.

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Modifié en dernier par eric draven le lun. juin 02, 2008 11:22 pm, modifié 2 fois.
Je pourrais vous tuer mille fois jusqu'aux limites de l'éternité si l'éternité possédait des limites.

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Superfly
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Message par Superfly »

une fois par semaine ? Tu dois en user des kleenex :lol:
Dragonball
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Message par Dragonball »

eric draven a écrit : film que je vois pratiquement une fois par semaine depuis plus de 10 ans...
Ben moi, chaque fois que je propose a des copains de le revoir, ils me disent ..... non !

Bon, je m'en vais regarder de plus près ces analyses de "salo" ! :)
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Message par eric draven »

Superfly a écrit :une fois par semaine ? Tu dois en user des kleenex :lol:
Tu comprends pourquoi je suis si pauvre désormais.. :roll: :lol:
Je pourrais vous tuer mille fois jusqu'aux limites de l'éternité si l'éternité possédait des limites.

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tawhek
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Message par tawhek »

Art Core a écrit :Par contre je vomis toute l'hypocrisie qui traîne autour de ce film. Dès que la violence revient dans les débats et que la question de la violence gratuite fait son apparition y'a toujours un connard pour dire "oui mais quand Pasolini fait Salo là la violence a vraiment un sens". Salo est un film sur le faschisme, peut-être (chose qui est très en dessous dans la thématique du film et qui n'est pas à proprement parlé explicite) mais il est tellement facile de justifier son attrait et son vice de voyeurisme par le prisme de cet intellectualisme de pacotille. Si Salo est aussi réussit c'est surtout parceque la mise en scène de la violence est interessante et pose de vrais interrogations filmiques (par exemple le point de vue sur la dernière sequence). Mais qu'on arrête de faire de ce film ce qu'il n'est pas ça m'horripile. Je viens d'un milieu universitaire où il est très courant de mépriser tout ce qui montre de la violence en apparence gratuite et complaisante en invoquant le génie de Pasolini d'avoir sû faire de la violence signifiante... Bullshit. Une langue coupée est une langue coupée que se soit chez Pasolini, Deodato, Lenzi, Ittenbach etc... Après entre en jeu la façon de le montrer et c'est clair que Pasolini y a réfléchi et y a mit du talent.
Ton point de vue est très intéressant. Il est vrai que toute la force d'attraction du film est aussi liée à un sans faute niveau mise en scène. Mais moi, je suis un peu naif. Ce film, à la première vision, je l'ai vraiment pris au 1er degré. A la 2ème aussi, mais j'ai pu plus facilement juger de l'honnêteté de Pasolini. Il faut dire qu'entretemps j'avais vu les autres films de sa seconde période. Ce film est vrai, honnête, à n'en pas douter. Je te rappelle qu'il en est mort. Et puis faut pas oublier le gars qui à oilpé, brandis son poing pour exprimer la dernière liberté qu'il lui reste, celle de mourir dignement. Quand je vois ce film, je pleure tout le long, et je suis obligé de mater la toubib du régiment juste après pour oublier.
Bref voilà ma critique, ça vaut pas celle de draven sous d'autres cieux, mais bon...

DVD indispensable édité par Carlotta.
Au temps de la république fasciste de Salo...Dans un grand château italien, les détenteurs du pouvoir s'acharnent sur un groupe de jeunes gens soumis à une série de sévices de plus en plus humiliants, de plus en plus cruels, de plus en plus macabres. Une véritable descente aux enfers adaptée de l'oeuvre sulfureuse du marquis de Sade.
Dernier de film de Pasolini, assassiné par des fachos quelques jours après la sortie du film.

Il faut avoir vu Salo.
Ce film est marquant à vie, car il traite de la nature humaine dans son aspect le plus sombre, de manière très crue, de manière violente. Hobbes a dit que l'homme est un loup pour l'homme, Salo le montre pendant presque deux heures.
Le film a été trop souvent taxé de complaisant, de sadique, de pornographie insupportable.
De ces critiques une seule est juste en partie, la vision de Salo est proprement insupportable.
La narration du film est divisée en cinq chapitres, une introduction, Le Cercle des passions, Le Cercle de la merde, Le Cercle du sang, et sa conclusion, qui restera, je pense à tout jamais comme les images les plus éprouvantes que j'ai jamais vues dans un film de fiction.
L'ouvrage du Divin Marquis était réellement prémonitoire, l'Histoire l'a prouvé. Pasolini l'a montré au public. Il en est mort.
Si vous vous sentez mal après la vision c'est normal, c'est fait exprès. Tout le film si on s'en empare pour l'analyser a été réalisé dans cette optique (notez les bruits de bombardements, de fin du monde, qui se font de plus en plus entendre au fur et à mesure que le métrage avance).

Après vision, je vous conseille de sécher vos larmes en embrayant sur les Contes des Mille et Une Nuits du même Pasolini, adaptation fidèle là aussi, mais qui constitue une véritable ode à la vie. Bientôt, une critique, c'est sur.
The good news is you're right, i'm a cop, and i gotta take you in. The bad news is i have been suspended and I don't give a fuck.
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Message par the masqué »

Juste le temps de me dire qu'il faut vraiment que je voie ce film...
Sans attendre.
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Message par Superwonderscope »

Le film vient d'etre interdit de projection à Zurich, la police invoquant le code penal suisse dont un article interdit la diffusion d'oeuvres pornographiques violentes.
Oh really? Well then I'm sure you wouldn't mind giving us a detailed account of exactly how you concocted this miracle glue, would you ?
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Message par arioch »

Superwonderscope a écrit :Le film vient d'etre interdit de projection à Zurich, la police invoquant le code penal suisse dont un article interdit la diffusion d'oeuvres pornographiques violentes.
La lenteur des Suisses ne serait donc pas une légende ? Plus de 30 ans apres, ils interdisent le film ! :D
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Message par Plisken »

Faut dire aussi qu'ils devaient le passer dans une... église :mrgreen:

Le dernier film de Pier Paolo Pasolini, "Salo ou les 120 journées de Sodome", a été interdit par la police de la ville de Zurich. Celle-ci a considéré que le film viole le code pénal qui réprime la diffusion de pornographie violente.

Après que des médias lui ont mis la puce à l'oreille, la police a visionné le film. Il montre notamment des scènes violentes ou des excréments humains, a indiqué un porte-parole de la police municipale. La police et les organisateurs ont donc décidé de renoncer au film dont la projection avait été programmé dans une église réformée.

Ce temple accueille des projections provisoirement, en attendant la fin des travaux de rénovation d'un cinéma. Le débat prévu au terme du film est maintenu. Quelque 250 spectateurs étaient attendus.
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arioch
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Message par arioch »

Plisken a écrit :Quelque 250 spectateurs étaient attendus.
Un vrai succès ! :D
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Kekulé Von Sardonik
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Re: SALO de Pasolini

Message par Kekulé Von Sardonik »

Je suis étonné que personne n'en ait encore parlé...

Criterion réedite Salo le 26 août 2008 :
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- SPECIAL EDITION DOUBLE-DISC SET FEATURES:
- New, restored high-definition digital transfer The End of Salò, a 40-minute documentary about the film’s final scene
- Salò: Yesterday and Today, a 35-minute documentary featuring interviews with Pier Paolo Pasolini, actor-filmmaker Jean-Claude Biette, and Pasolini’s friend Nineto Davoli
- New interviews with set designer Dante Ferretti and filmmaker/film scholar Jean-Pierre Gorin
- Optional English-dubbed soundtrack
- Theatrical trailer
- Optional English subtitles
- PLUS: A booklet featuring new essays by Neil Bartlett, Roberto Chiesi, Naomi Greene, Gary Indiana, and Sam Rohdie, and excerpts from Gideon Bachman’s on-set diary
En dehors d'un chien, un livre est le meilleur ami de l'homme. En dedans d'un chien, il fait trop sombre pour lire. - Groucho Marx
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