Mysterious Skin - Gregg Araki (2004)
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Vu au Mk2 Bibliotheque cet apres-midi (2 dans la salle, mon frangin et moi).
Bon, je n'ai pas votre oeil expert pour detecter si la projection a ete bousillee ou non.
Cela dit, parlons un peu du film.
Un vrai choc ! Un sujet grave traite durement, mais sans voyeurisme ni aucune autre consideration habituellement en vogue lorsque l'on aborde le cas de la pedophilie dans un film (profil psychologique du pedophile, ...).
Non, ici on ne s'eloigne pas du sujet, on en est meme au centre puisque le probleme est traite du point de vue de la victime.
Pas d'analyse, ni de bla bla, des scenes chocs, dures mais jamais graveleuses. Du cinema humain qui permet de montrer deux destins irremediablement brises, deux personnes a la derive.
Un film sans concessions, difficile mais beau et tres touchant, courrez le voir avant qu'il ne disparaisse des salles.
Bon, je n'ai pas votre oeil expert pour detecter si la projection a ete bousillee ou non.
Cela dit, parlons un peu du film.
Un vrai choc ! Un sujet grave traite durement, mais sans voyeurisme ni aucune autre consideration habituellement en vogue lorsque l'on aborde le cas de la pedophilie dans un film (profil psychologique du pedophile, ...).
Non, ici on ne s'eloigne pas du sujet, on en est meme au centre puisque le probleme est traite du point de vue de la victime.
Pas d'analyse, ni de bla bla, des scenes chocs, dures mais jamais graveleuses. Du cinema humain qui permet de montrer deux destins irremediablement brises, deux personnes a la derive.
Un film sans concessions, difficile mais beau et tres touchant, courrez le voir avant qu'il ne disparaisse des salles.
What the fuck did I do ?
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Enfin vu aussi. Très bon. Sujet difficile mais traité avec une grande finesse dont je n'aurais pas forcément cru Araki capable, il a visiblement muri, et nous livre une oeuvre adulte, dure, belle, habitée, prenante de bout en bout. A voir sans aucun doute.
"J'ai essayé de me suicider en sautant du haut de mon égo. J'ai pas encore atteri... "
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Grosse claque ! Cru, beau, choquant, émouvant... Et le final avec la musique de Sigur Ros est à pleurer. Un sujet on ne peut plus délicat sans jugement... trop fort. Le film est très différent des précédents du réalisateur, et c'est à mon avis son plus réussi.
Je suis allé au MK2 Hautefeuille et l'image n'était en effet pas terrible, mais quel film ! (et au moins c'était en VO)
Je suis allé au MK2 Hautefeuille et l'image n'était en effet pas terrible, mais quel film ! (et au moins c'était en VO)
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Je suis d'accord avec vous tous sur beaucoup de points, le fait que ce film soit choc, bouleversant, que la scène finale nous procure une émotion telle que j'ai failli pleurer. On a affaire ici à un film parfaitement maîtrisé, avec aucune retombée du scénario tout du long du film, à aucun moment l'histoire s'essoufle et l'ambiance arrive à envahir très vite et pendant tout le film la salle de ciné (assez vide apparemment pour tous, 4 pour moi).
Cependant, je suis complètement en désaccord quand vous dîtes que le sujet du film est la pédophilie (je cite que The Wall, parce que il a ajouté autre chose avec lequel j'aimerais m'opposer, mais apperemment vous avez l'air assez d'accord sur ce point)
Pour moi ce film ne traite pas principalement de la pédophilie, elle est présente (traitée de manière unique) mais ça n'est pas le thème du film.
Le film raconte l'histoire d'un personnage, Neil (Joseph Gordon-Levitt), qui nous trouble, et dès la première scène, par sa précocité d'abord (8ans) et surtout par sa perversion. Le sujet du film, c'est celui d'un jeune enfant gay, attiré par un homme plus âgé que lui, qui accepte les jeux sexuels d'un adulte pédophile, qui va même jusqu'à aider cet adulte dans la recherche de victimes et le film traite de l'évolution de ce personnage, énigmatique, intriguant, attachant, son évolution vers une déchéance annoncée et logique, avec en parallèle celle d'une des victime du pédophile.
C'est sa perversion qui est importante dans ce film. L'entraîneur est pédophile, mais ce qui est inhabituel, c'est que l'enfant, avant même d'avoir des avances de la part de l'adulte, est attiré par lui. Et ce jeu malsain qui s'installe entre eux deux nous met mal à l'aise, parce que le pédophile n'est pas violent, parce qu'il aime sa "victime", parce que sa "victime" est gay, et volontaire et que du coup, leur histoire ne nous est pas présentée comme dérangeante. C'est pour ça que je ne suis pas d'accord quand tu dis qu'il abuse de deux enfants. Il n'abuse pas de Neil!!
Et c'est ça qui dans le film nous entraîne à ne pas resentir de haine envers le pédophile (pas à la fin du film), qui ne force personne, qui aime tout simplement les enfants, jouer avec eux, les amuser, mais aussi leur faire l'amour (pas de viol!) Et Araki nous fait passer ça dans le film, sans s'appitoyer sur personne, juste en narrant, jamais en insistant.
Mais cet enfant amoureux de son entraîneur (et honorer de l'amour que lui porte son entraîneur) ne se contente pas de jouer sexuellement avec lui. Sa perversion est là : il aide le pédophile en entraînant d'autres enfants à se prêter eux aussi à ce jeu. L'autre enfant, Brian (Brady Corbet), ne se débat pas, ça grâce à son camarade, qui participe finalement au viol!
Quant à la suite, c'est bien entendu cette déchéance de cet enfant qui grandi, qui ne donne pas l'impression d'attacher une importance à sa propre personne, et qui malgré le fait qu'il était volontaire est marqué par ce qui s'est passé quand il était jeune. C'est vraiment cette ambiguité que j'ai trouvé intéressante et très bien traité.
Ensuite en parallèle on voit l'évolution d'un personnage à la quête de la connaissance de l'abus qu'il a subi. Et là encore ça ne traite donc pas de la pédophilie, mais de cette recherche, de cet enfant prêt à s'imaginer les histoires les plus folles.
Donc beaucoup de mot pour dire en fait que pour moi le film traite l'histoire de 2 enfants, dont le contraste sexuel est fort, mais que la fin réunie en une scène très émouvante.
Cependant, je suis complètement en désaccord quand vous dîtes que le sujet du film est la pédophilie (je cite que The Wall, parce que il a ajouté autre chose avec lequel j'aimerais m'opposer, mais apperemment vous avez l'air assez d'accord sur ce point)
Je m'explique. (et ça n'engage que mon humble avis)The Wall a écrit : Ici, le cinéaste semble vouloir échapper au simple cinéma gay pour filmer une histoire bien plus universelle sur un sujet délicat : la pédophilie.
[...]
Il signe dès lors une oeuvre magnifique et bouleversante sur les ravages causés par un homme qui abuse de deux enfants.
Pour moi ce film ne traite pas principalement de la pédophilie, elle est présente (traitée de manière unique) mais ça n'est pas le thème du film.
Le film raconte l'histoire d'un personnage, Neil (Joseph Gordon-Levitt), qui nous trouble, et dès la première scène, par sa précocité d'abord (8ans) et surtout par sa perversion. Le sujet du film, c'est celui d'un jeune enfant gay, attiré par un homme plus âgé que lui, qui accepte les jeux sexuels d'un adulte pédophile, qui va même jusqu'à aider cet adulte dans la recherche de victimes et le film traite de l'évolution de ce personnage, énigmatique, intriguant, attachant, son évolution vers une déchéance annoncée et logique, avec en parallèle celle d'une des victime du pédophile.
C'est sa perversion qui est importante dans ce film. L'entraîneur est pédophile, mais ce qui est inhabituel, c'est que l'enfant, avant même d'avoir des avances de la part de l'adulte, est attiré par lui. Et ce jeu malsain qui s'installe entre eux deux nous met mal à l'aise, parce que le pédophile n'est pas violent, parce qu'il aime sa "victime", parce que sa "victime" est gay, et volontaire et que du coup, leur histoire ne nous est pas présentée comme dérangeante. C'est pour ça que je ne suis pas d'accord quand tu dis qu'il abuse de deux enfants. Il n'abuse pas de Neil!!
Et c'est ça qui dans le film nous entraîne à ne pas resentir de haine envers le pédophile (pas à la fin du film), qui ne force personne, qui aime tout simplement les enfants, jouer avec eux, les amuser, mais aussi leur faire l'amour (pas de viol!) Et Araki nous fait passer ça dans le film, sans s'appitoyer sur personne, juste en narrant, jamais en insistant.
Mais cet enfant amoureux de son entraîneur (et honorer de l'amour que lui porte son entraîneur) ne se contente pas de jouer sexuellement avec lui. Sa perversion est là : il aide le pédophile en entraînant d'autres enfants à se prêter eux aussi à ce jeu. L'autre enfant, Brian (Brady Corbet), ne se débat pas, ça grâce à son camarade, qui participe finalement au viol!
Quant à la suite, c'est bien entendu cette déchéance de cet enfant qui grandi, qui ne donne pas l'impression d'attacher une importance à sa propre personne, et qui malgré le fait qu'il était volontaire est marqué par ce qui s'est passé quand il était jeune. C'est vraiment cette ambiguité que j'ai trouvé intéressante et très bien traité.
Ensuite en parallèle on voit l'évolution d'un personnage à la quête de la connaissance de l'abus qu'il a subi. Et là encore ça ne traite donc pas de la pédophilie, mais de cette recherche, de cet enfant prêt à s'imaginer les histoires les plus folles.
Donc beaucoup de mot pour dire en fait que pour moi le film traite l'histoire de 2 enfants, dont le contraste sexuel est fort, mais que la fin réunie en une scène très émouvante.
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d'après Araki lui même, le théme central (et pour lui quasi unique) du film reste effectivement la manière dontKaoru a écrit : Donc beaucoup de mot pour dire en fait que pour moi le film traite l'histoire de 2 enfants, dont le contraste sexuel est fort, mais que la fin réunie en une scène très émouvante.
" deux enfants traversent une épreuve, les manières différentes par lesquelles ils arrivent à panser cette plaie, que ce soit en l'assumant ou pas."
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vu sur le DVD MK2.
1.85:1 , 16/9, Vost only (choix 2.0 ou 5.1), film annonce, interview Gregg Araki de 22 mn (dont une partie = présentation du film au MK2 Biblio par un journaliste des Inrocks -
une vraie caricature ambulante du journaliste hype branchouille au langage emprunt de deux fumettes et trois absinthes ! - et par Araki lui-même)
A la fin du film, je ne savais pas si j'avis aimé, voire adoré ou si je devais..je sais pas...comme rejeter le film. J'ai unanimement détesté tous les films d'Araki que j'ai pu voir (il ne manque que Splendor), je m'attendais donc au pire.
Force est de reconnaitre la grande maitrise de l'ensemble, davoir (presque) réussi à éviter la gratuité des actes et d'immerger le spectateur dans une dérive adolescente semblant sans fin.
Deux scènes me dérangent tout de même. Non pas dans la nature des actes décrits, mais de les voir représentées à l'image :
SPOILERS
Le viol bareback de Neil et la scène de fist-fucking du coach. J'ai beau tenter d'y trouver une signfication, leur vision ne s'imposait pas forcément, même s'il s'agit de moments clés dans la vie des deux garçons.
END SPOILERS
On est en effet très loin de Larry Clark ou de toute autre représentation crasse de l'adolescence en voie de désintégration. Il n'y a pas non plus le regard sarcastique et froid de Todd Solondz, mias on est tout de même dans la même mouvance d'une société aux limites de ses contradictions sociétales.
La partition musicale y est aussi pour beaucoup, de ce sentiment glissant, un état de grâce souillée en perpétuel mouvement.
Ce n'est que ce matin que j'étais persuadé, en fait, d'avoir vécu un grand film.
1.85:1 , 16/9, Vost only (choix 2.0 ou 5.1), film annonce, interview Gregg Araki de 22 mn (dont une partie = présentation du film au MK2 Biblio par un journaliste des Inrocks -

A la fin du film, je ne savais pas si j'avis aimé, voire adoré ou si je devais..je sais pas...comme rejeter le film. J'ai unanimement détesté tous les films d'Araki que j'ai pu voir (il ne manque que Splendor), je m'attendais donc au pire.
Force est de reconnaitre la grande maitrise de l'ensemble, davoir (presque) réussi à éviter la gratuité des actes et d'immerger le spectateur dans une dérive adolescente semblant sans fin.
Deux scènes me dérangent tout de même. Non pas dans la nature des actes décrits, mais de les voir représentées à l'image :
SPOILERS
Le viol bareback de Neil et la scène de fist-fucking du coach. J'ai beau tenter d'y trouver une signfication, leur vision ne s'imposait pas forcément, même s'il s'agit de moments clés dans la vie des deux garçons.
END SPOILERS
On est en effet très loin de Larry Clark ou de toute autre représentation crasse de l'adolescence en voie de désintégration. Il n'y a pas non plus le regard sarcastique et froid de Todd Solondz, mias on est tout de même dans la même mouvance d'une société aux limites de ses contradictions sociétales.
La partition musicale y est aussi pour beaucoup, de ce sentiment glissant, un état de grâce souillée en perpétuel mouvement.
Ce n'est que ce matin que j'étais persuadé, en fait, d'avoir vécu un grand film.
Oh really? Well then I'm sure you wouldn't mind giving us a detailed account of exactly how you concocted this miracle glue, would you ?
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- Enregistré le : ven. avr. 30, 2004 9:57 am
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